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Essai du Dodge Durango SRT 2018

Dodge Durango SRT 2018
Photo : E.Descarries
Le meilleur taux d'intérêt
Éric Descarries
Un «muscle car» format VUS!

Le VUS intermédiaire Durango de Dodge a d’abord vu le jour en 1997. Cette première génération était la réponse de Chrysler aux Ford Explorer et autres VUS basés sur des camionnettes pick-up de l’époque. Dans le cas du Durango, il aura vécu deux générations sur la base du pick-up Dakota. Toutefois, alors que cette camionnette allait disparaître, Chrysler (depuis devenu FCA) décida de faire du Durango un plus imposant VUS, cette fois sur une toute nouvelle plateforme. C’est donc sur celle de la Jeep Grand Cherokee de 2011 qui allait nous revenir mais avec un empattement plus long. En effet, alors que la Jeep allait demeurer un véhicule à cinq passagers, le Durango allait pouvoir en accepter sept. Notons que cette plateforme avait été développée en grande partie par Daimler pour ses VUS Mercedes-Benz GL, M et R durant l’entente Daimler-Chrysler. Cependant, elle fut offerte d’abord sur les camionnettes de Chrysler. 

L’entente Daimler-Chrysler s’est terminée depuis l’acquisition de Chrysler par Fiat mais la plateforme continue d’être produite et, par conséquent, le Durango aussi. Ce grand VUS et donc de retour en 2018 avec la même caisse qui l’a vu naître en 2011. FCA propose désormais le Durango en diverses finitions dont celles de base qui font appel au fidèle V6 Pentastar de 3,6 litres comme moteur ou encore au puissant et désormais légendaire V8 HEMI de 5,7 litres. Celui-ci a même été proposé dans des versions R/T de 360 chevaux. Mais, vu les avancées de la concurrence, FCA ne pouvait pas se laisser surpasser et en 2018, le constructeur italo-américain nous offre, cette fois, le Durango SRT avec V8 HEMI de 6,4 litres et rien de moins que 475 chevaux et 470 li-pi de couple. Certains observateurs accusent souvent les constructeurs américains de planter de puissants moteurs sous le capot de certains de leurs véhicules sans apporter des améliorations techniques complémentaires. Ce n’en est pas le cas ici!

Les ingénieurs de Dodge (Chrysler ou FCA) nous ont d’abord fait connaître certains Durango de performance dont les R/T. Mais avec le Durango SRT (Street Racing Technology), ils se sont surpassés. De l’extérieur, on reconnaîtra le Durango SRT à sa calandre noire presque unique ressemblant à celle de la Charger SRT. Les phares ont aussi été redessinés. Ces unités à DEL sont plus effilées, plus aérodynamiques. Évidemment, le bouclier avant et le pare-chocs ont été redessinés alors que le nouveau capot présente des grilles d’aération qui sont, en passant, fonctionnelles. La caisse à quatre portes demeure la même depuis 2011 alors qu’à l’arrière, les changements sont minimes sauf que pour la version SRT, on peut y voir deux imposants échappements sous le bouclier. Les feux, quant à eux, sont remarquables, surtout la nuit alors que la partie qui réagit au freinage fait le contour du feu avec un éclairage au DEL. 

L’intérieur du Durango SRT est à la fois modeste et spectaculaire. Modeste puisqu’il demeure le même depuis le lancement de cette troisième génération de Durango. Mais spectaculaire puisque les designers de la marque ont su lui ajouter des finitions modernes et agréables à l’œil. C’en est le cas pour le SRT dont il est question ici. Le tableau de bord a conservé sa même configuration qu’au début. Toutefois, l’instrumentation régulière de Chrysler a été remplacée par des éléments numériques attrayants et surtout complets. Au centre, on voit un imposant écran qui set à la fois pour la radio, la navigation et surtout pour les multiples ajustements qui peuvent transformer la fermeté de la suspension et le comportement routier du Durango. Le conducteur y retrouvera même les commandes du système «Launch» qui lui permettra d’accélérer à toute épouvante sans que les roues ne patinent (ce que dont tout conducteur rêve en course d’accélération sur une «drag strip»). En passant, FCA produit un des systèmes de navigation et de communication les plus simples à utiliser selon plusieurs journalistes, le système Uconnect! 

Si l’on en revient à la finition intérieure, ce Durango possède deux sièges baquets avant très confortables avec des supports latéraux qui permettront d’apprécier les forces latérales du comportement routier du véhicule grâce à ces supports. La console centrale peut sembler massive, elle retient facilement le levier de vitesses et supporte des gobelets avec fermeté. Le volant ressemble à celui d’une voiture de course offrant une bonne prise en plus de présenter plusieurs commandes (en redondance) pour faciliter la conduite. Les (deux) places d’arrière sont tout aussi confortables et offrent autant de support. Leurs occupants jouiront de suffisamment d’espace pour les jambes et pourraient y passer un bon moment en toute tranquillité grâce aux écrans de télé (optionnels) placés à l’arrière des appuie-tête d’avant. Et vu que le Durango possède une plateforme plus longue que celle du Grand Cherokee, il y a au fond de la carrosserie une troisième banquette pour deux autres passagers. Même s’il y a de l’espace pour les jambes des occupants, les enfants et les plus petites personnes seront les mieux placées pour y trouver du véritable confort. Mentionnons que la visibilité n’y est surtout pas trop mauvaise. En ce qui a trait à l’espace de chargement, il devient nettement plus intéressant quand les dossiers de la troisième rangée sont rabattus. Sans surprise, le hayon arrière se soulève et se referme par commande électrique. 

Sous le capot
Évidemment, si le Durango SRT vous intéresse, vous voudrez en savoir plus sur sa mécanique. Comme mentionné plus haut, lorsqu’on soulève le capot de ce VUS, on voit immédiatement le V8 HEMI de 6,4 litres qui produit 475 chevaux et 470 li-pi de couple, le tout sans l’aide de compresseur mécanique ou de turbocompresseur. Dans l’ancien jargon automobile, ce moteur aurait une cylindrée de 392 pouces cubes (ce qui explique l’inscription 392 sur les ailes avant) comme les HEMI des années cinquante. Toutefois, ce nouveau moteur jouit de la technologie MDS (Multi Displacement System) qui neutralise quatre des huit cylindres en vitesse de croisière pour aider à l’économie de carburant ce qui n’était pas possible dans le passé. Ce moteur est donc combiné à une boîte automatique à huit rapports que le conducteur peut utiliser «manuellement» grâce aux palettes placées derrière le volant. L’ensemble transmet sa puissance aux roues par un système de traction intégrale. Les pneus qui équipaient notre voiture d’essai étaient d’imposants Pirelli Scorpion Verde de 295/45 ZR 20. La suspension ajustable est, de base, composée de ressorts qui sont 3% plus fermes à l’avant, 16% à l’arrière avec des barres antiroulis plus rigides et des amortisseurs Bilstein appropriés. Quant au freinage, FCA a choisi des systèmes Brembo avec étriers à six pistons et disques de 38 cm à l’avant et étriers à quatre pistons et disques de 35 cm à l’arrière. La grande surprise, c’est que ce Durango est capable de tirer une remorque pouvant peser jusqu’à 8700 livres (3950 kg). Wow! Puissance, performance, six passagers et capacité élevée de remorquage tout en un?

Sur la route
Passer une semaine au volant de ce Dodge Durango SRT pourrait sembler enivrant. Mais l’expérience comporte aussi ses inconvénients. Parmi les avantages, il y a les accélérations impressionnantes qui peuvent se faire de 0 à 100 km/h en quelques six secondes. Évidemment, les reprises sont tout aussi convaincantes. Mais il faut savoir contrôler son pied droit dans la circulation car le Dodge peut avoir tendance à sauter de l’avant à la moindre sollicitation. Puis, il y a le son des échappements! Le conducteur ne peut s’en passer…mais pas toujours les passagers! Il est possible de choisir la fermeté de la suspension par le menu qui est offert à l’écran incluant des options comme Sport, Track, Snow, Eco mais j’ai choisi la fonction Auto qui rend le véhicule un peu plus «civilisé» (la fonction Track est presque insupportable pour les passagers). Toutefois, ne pensez pas vous aventurer hors-route avec ce Durango. Il est trop bas, les pneus sont trop larges et puis, ce n’est pas sa fonction. Toutefois, la traction intégrale deviendra un puissant allié en conduite sportive surtout si le pavé est mouillé. Et elle sera encore plus agréable dans des conditions hivernales. Le remplacement des pneus pour l’hiver demandera certes un déboursé imposant vu les dimensions «respectables» de ceux d’origine. L’utilisation urbaine du Durango demande un peu de patience vu l’encombrement imposant de sa caisse. Garer ce véhicule exige un peu d’expérience surtout qu’il n’y a pas de caméra pour l’avant. Cependant, il y a des indicateurs pour aider à mesurer la proximité des autres véhicules. La caméra de marche arrière est des plus utiles ici. 

Évidemment, il ne faut pas s’attendre à des exploits au niveau de la consommation, même avec la technologie MDS. Lors de notre essai, nous avons obtenu une moyenne de 18l./100 km (en déplacements surtout urbains) alors que l’ordinateur de bord indiquait 17,9 ! Enfin, sachez que le Durango SRT n’est pas donné. Son prix de base est de 73 345 $ mais avec quelques options comme celle des sièges avant ventilés en cuir de 1500 $, de l’ensemble Technologie avec l’alerte de collision avant, le régulateur adaptatif de vitesse, la surveillance des angles morts de 1450 $, surtout l’option du divertissement pour les passagers d’arrière de 2150 $, l’ensemble de remorquage de 825 $, la finition intérieure optionnelle supérieure avec appliqués en fibre de carbone de 2995 $, la console d’arrière à 250 $, les longerons de toit noirs, des jantes noires de 995 $, de l’écoprélèvement  fédéral de 1000 $ (!) et de la taxe d’accise fédérale pour le climatiseur de 100 $ auxquels il faudra ajouter les 1895 $ de frais de transport et de préparation, la facture finale s’élève à 86 705 $ ce qui n’est certes pas à la portée de toutes les bourses mais qui peut se mesurer avantageusement à des concurrentes comme les Mercedes-Benz GLS63, les BMW X5 M et Range Rover Sport SVR (celui-ci n’a pas la troisième rangée de sièges) si l’on est prêt à sacrifier son orgueil pour des véhicules européens qui se veulent plus «exotiques» surtout que leur prix en est, dans certains cas, presque le double!

Pour l’amateur d’Américaines, le Durango SRT est ni plus ni moins que le «muscle car» moderne à six places! Une chose est certaine, c’est un véhicule presque unique sur le marché! Enfin, FCA vient de dévoiler une version «police» du Durango, l’Enforcer, qui devrait arriver sur le marché vers la fin de l’été…

 

Éric Descarries
Éric Descarries
Expert automobile
  • Plus de 41 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 55 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque