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Nissan GT-R 2018 : univers parallèle

Nissan GT-R 2018 | Photo : D.Rufiange
Le meilleur taux d'intérêt
Daniel Rufiange
C’est en 2009 que nous a été proposée une première fois la GT-R. Au Japon, le modèle a fait une première apparition en 1969

La Nissan GT-R est une drôle de bibitte. Sportive de haut niveau, elle ne fait pas que détonner lorsqu’on la compare à l’entièreté de l’offre automobile, elle se démarque aussi à l’intérieur de son propre univers, soit celui des bolides débridés qui ne semblent qu’avoir un seul objectif, celui de livrer de l’adrénaline sur un plateau d’argent à ceux qui ont les moyens de se procurer ce genre de drogue légale.

Cette démarcation de la GT-R vis-à-vis une Porsche 911, une Audi R8 ou une Chevrolet Corvette, par exemple, est nette. Elle ne ressemble pas à ses rivales, n’est pas conçue comme telle et en fait, elle n’a pas l’intention de se plier à aucune des normes imposées par ces dernières.

Elle est différente, que ça plaise ou non. D’ailleurs, c’est une de ses particularités. Si les amateurs salivent majoritairement à la vue d’une R8, d’une 911 ou d’une Corvette, pour reprendre nos trois cobayes, ils n’ont pas tous la même réaction à la vue d’une GT-R. Si certains entrent en transe, d’autres restent totalement indifférents; et ça, c’est lorsqu’ils n’ont carrément pas envie de régurgiter.

D’accord, il y a un peu de mauvaise foi là-dedans, mais ça vous donne une idée du caractère polarisant de ce véhicule.

Pour en avoir le cœur net, nous en avons pris le volant dernièrement afin de voir ce qui faisait de cette bête une création si… particulière.

| Photo : D.Rufiange

Une conception qui date
Avant de commencer, il faut régler d’entrée de jeu un élément qui ne joue pas en faveur de la GT-R. La version actuelle proposée sur le marché a été conçue au milieu des années 2000. Elle a fait ses débuts en 2008 comme modèle 2009, si bien qu’inévitablement, elle présente quelques rides. C’est le cas à l’extérieur, bien sûr, mais dans l’ensemble, le temps lui a été clément et son unicité joue en sa faveur.

En fait, c’est plus à l’intérieur où le poids des années est lourd à porter. On le constate en observant les cadrans et les différents commutateurs qui habillent la planche de bord ; on revoit quantité de modèles Nissan de la dernière décennie. Le système multimédia a été modernisé et comprend des applications comme Apple CarPlay et NissanConnect, heureusement.

Les sièges qui nous accueillent pourraient être plus sculptés et flexibles, plus réglables. La molette unique qui sert à les ajuster est inutilement compliquée. Bref, lorsque le modèle sera repensé pour 2020, voilà le genre de petits détails qui se verront corrigés. Du moins, on le souhaite.

Conséquemment, en 2018, ce n’est pas l’habitacle de la GT-R qui séduit, même que pour le prix, il représente un compromis ; on se procure le bolide pour d’autres raisons, il va sans dire. N’empêche, si j’étais sur le point de cracher plus de 125 000 $ pour une pure sportive, je la voudrais à la fine pointe.

Voilà pourquoi Nissan a joué gros en attendant si longtemps avant de repenser son jouet. Voilà aussi, en partie, pourquoi il ne se vend pas. On y revient.

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Là où ça compte
Considérons les défauts reliés à l’âge du modèle chose du passé. Ce sera corrigé d’ici peu. Concentrons-nous là où ça compte avec ce type de véhicule, c’est-à-dire au chapitre de la mécanique, de ses prestations et, conséquemment, de l’expérience au volant.

Un peu comme on se balance du nombre ou de l’emplacement des portes-gobelets dans une Chevrolet Corvette Z06, on oublie l’affichage vieillot de la GT-R lorsqu’on est occupée à la dompter.

Car, en tout point, cette voiture doit être considérée comme une bête sauvage. Et si vous en doutez, un petit regard à sa fiche technique saura vous convaincre. Cette dernière se caractérise par un moteur V6 biturbo de 3,8 litres, lequel annonce une capacité de 565 chevaux et 467 livres-pieds de couple. Cette orgie de puissance permet d’effacer le 0-100 km/h en seulement 3,1 secondes.

Du matériel de Porsche 911 Turbo S.

Pour ce qui est du relais de cette force aux roues, une boîte manuelle robotisée à six rapports en est responsable. Disons à son propos qu’elle n’est pas la plus raffinée. À l’instar du modèle, elle offre une expérience différente qui se veut appréciable, mais peut-être pas souhaitable.

| Photo : D.Rufiange

Une bête à dompter
Je faisais référence plus tôt à une séance de domptage lorsqu’on se trouve au volant de la GT-R. C’est une des impressions que j’ai aux commandes de cette bête.

En fait, si vous vous demandez si la super sportive de Nissan est une mesure étalon en matière de performance et de tenue de route, la réponse est non et je vous dis pourquoi un peu plus loin.

Pour en revenir à la voiture, oui, la puissance est démentielle et la GT-R est capable d’enfiler les virages à un rythme d’enfer, souvent bien supérieur à celui que peut soutenir un conducteur du dimanche. À l’accélération, la poussée est brutale. L’adhérence des gommes est impressionnante, mais il est facile de provoquer la dérobade. Lorsque cela survient, les dispositifs de sécurité interviennent et font leur travail.

La direction est quant à elle précise, mais demande une certaine adaptation en raison de sa légèreté. L’habitacle est particulièrement bruyant, une réalité attribuable à une insonorisation déficiente et au fait que les pneus se laissent bien entendre.

Pour ce qui est de la sonorité du V6, c’est bien, mais pour une quelconque sensation susceptible de nous faire dresser le poil sur les bras, il faut passer au mode S, accessible via un bouton logé à la console centrale.

| Photo : D.Rufiange

Conclusion
On ne s’ennuie pas au volant de la GT-R, un bolide aux capacités exceptionnelles. Le problème, c’est lorsqu’on joue le jeu de la comparaison lorsqu’on la prend dans son ensemble. En fait, en raison de son âge, il est boiteux de le faire.

Or, la comparaison est inévitable et c’est ce qui nuit présentement à la GT-R. Pour le raffinement et la modernité, il faut regarder chez Porsche avec la 911, chez Chevrolet avec la Corvette ou tiens, chez BMW avec la nouvelle Série 8.

Vivement l’année 2020 pour la GT-R qui demeure, malgré tout, un bolide d’exception.

À l’arrivée de la prochaine mouture, on pourra mesurer la proposition de Nissan en toute honnêteté.

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Photos de la Nissan GT-R 2018
Daniel Rufiange
Daniel Rufiange
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 75 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 250 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque