L’une des grandes vedettes du dernier Salon automobile de New York en mars dernier, la Kia Stinger nous avait éblouis par sa silhouette très élégante et très moderne. Plusieurs éléments de sa carrosserie lui donnaient un air de voiture sportive et luxueuse à la fois. Selon Peter Schreyer, le grand patron du design, elle représente sa plus belle réussite esthétique depuis son arrivée chez le constructeur coréen. Or, une belle silhouette, c’est bien, mais la voiture perd de son charme si elle déçoit au chapitre de la conduite et des performances, surtout lorsqu’il s’agit d’un modèle de grand tourisme.
Notre premier essai routier de la Kia Stinger 2018 s’est déroulé dans le cadre d’une présentation spéciale qui nous a amenés de Burbank, en banlieue de Los Angeles, à la piste d’essai et de développement située dans le désert de Mojave, à environ 2 heures de route.
Un look ravageur
Il est vrai que les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais la plupart des journalistes présents se sont déclarés impressionnés par cette silhouette épousant la forme d’un coupé 4 portes avec un becquet arrière intégré au couvercle du coffre qui donne à la Stinger un air de voiture plus sportive que la moyenne. Il faut souligner avant de l’oublier qu’il s’agit d’une berline 5 portes, ce qui sera considéré comme un avantage pour plusieurs acheteurs.
La section avant est très réussie alors que la grille de calandre de style gueule de requin est entourée par des phares à DEL d’allure très sophistiquée et que le becquet avant est placé sous une vaste prise d’air. À chaque extrémité, les stylistes et les ingénieurs de Kia ont prévu des ouvertures afin de favoriser le refroidissement des freins tout en ayant un impact positif sur le plan esthétique. Dans la même veine, on retrouve des bouches d’évacuation d’air stylisées entre les roues avant et les portières. Le capot se distingue par des renflements de chaque côté ainsi que des prises d’air parallèles à ces renflements.
D’après les informations obtenues à ce jour, peu importe le modèle choisi, les sièges seront recouverts de cuir tout comme une partie de la planche de bord. L’écran d’infodivertissement est placé en relief comme le veut la tendance actuelle. Je décerne à la Kia Stinger de très bonnes notes pour la présentation générale, pour le volant qui se prend bien en main et pour une ergonomie de bon aloi alors que la majorité des commandes sont faciles à déchiffrer et à rejoindre. Par contre, pour prendre place à l’arrière, il faut se pencher plus que d’habitude en raison du profilage du toit qui est très prononcé.
Rouage intégral pour le Canada
Au chapitre de la mécanique, 2 moteurs seront offerts. Les modèles plus économiques seront propulsés par un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres d’une puissance de 255 chevaux permettant de boucler le 0-100 km/h en 6 secondes. Les versions GT sont dotées d’un V6 de 3,3 litres à double turbo qui produit 365 chevaux et retranche plus d’une seconde au temps nécessaire pour atteindre 100 km/h. Ces moteurs sont associés à une boîte automatique à 8 rapports de nouvelle génération. Et si nos voisins du Sud pourront commander une Stinger GT à propulsion, sur le marché canadien, tous les modèles équipés de ce moteur seront à rouage intégral.
La conception mécanique de cette voiture s’est effectuée dans le centre de développement de Kia à Francfort et sa mise au point a eu lieu sur le légendaire circuit du Nürburgring afin d’optimiser la tenue de route. Ce circuit allemand est utilisé pour les essais des plus grandes marques, mais Kia ne s’est pas limitée à quelques tours de piste. En fait, les Stinger de développement ont roulé sur des milliers de kilomètres afin de peaufiner le comportement routier. Soulignons au passage qu’Albert Biermann, autrefois responsable des modèles M chez BMW, a supervisé le développement de la voiture et les performances des moteurs. Des freins Brembo à 4 pistons et des pneus d’été Michelin Pilot Sport (non pas des pneus 4 saisons) complètent l’ensemble.
Deux Porsche dans le collimateur
Les circonstances qui m’ont permis de découvrir le potentiel routier de la Kia Stinger GT 2018 étaient assez inédites. En nous dirigeant vers la piste, mon partenaire d’essai Marc Lachapelle (assis au volant) et moi sommes tombés sur 2 Porsche 911 GT2 qui patientaient derrière une camionnette de livraison. Lorsqu’est venue l’occasion de dépasser, les bolides allemands ont accéléré et doublé avec grande aisance l’obstacle mobile. Marc s’est empressé de les suivre et nous avons ainsi fait une longue randonnée derrière ces 2 voitures dont les conducteurs ne ménageaient pas leurs efforts pour rouler à grande vitesse. Ce n’était pas une conduite dangereuse, mais sportive.
Voilà qui est tout à l’honneur de la voiture — et bien entendu des qualités de pilote de mon collègue. La Stinger à moteur V6 n’a eu aucun problème à suivre des machines plus sportives. Cela nous a aussi permis de découvrir une tenue de route supérieure à la moyenne, tandis que la direction s’est révélée précise. Naturellement, nous avions sélectionné le mode Sport dans le cadre de cet exercice.
Une fois rendus au centre d’essai, des tests réalisés sur une aire dynamique et sur une piste ultra sinueuse nous ont permis de confirmer les qualités routières de cette Coréenne. Le roulis de caisse est à peine perceptible et la voiture demeure stable même dans des virages très prononcés qu’on aborde à des vitesses supérieures.
L’argument final
Les prix exacts de la voiture, qui devrait arriver au Canada sans doute au début de l’an prochain, n’ont pas été dévoilés ou du moins officialisés jusqu’à présent. On nous a toutefois confirmé que la Kia Stinger GT se vendra « à partir de moins de 47 000 $ », ce qui la rendra ultra compétitive face à la concurrence. En plus, il s’agit d’une berline bien exécutée, élégante et capable de livrer des performances sur route dignes de mention.
Il sera également intéressant de voir le choix du public entre ce modèle et la Genesis G70 2019, qui partagent plusieurs composantes mécaniques et offrent des performances plus ou moins similaires