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Mazda se lance dans l’électrique : On met à l’épreuve leur nouveau système

Prototype e-PTV (electric Prototype Technology Vehicle)
Photo : Mazda
Le meilleur taux d'intérêt
Benoit Charette
Le fabricant japonais nous a donné un premier aperçu de son premier véhicule électrique
Photo : Auto123.com

Oslo, Norvège - La Norvège est présentement le pays dans le monde où on retrouve le plus fort pourcentage de véhicules électriques sur la route, soit un peu plus de 50 %. Mazda s’est servie de cette image pour tenir un sommet sur les technologies électriques afin de présenter sa vision du véhicule électrique.

La petite compagnie japonaise qui n’a toujours pas de proposition du genre sur la route en Amérique du Nord va remédier à cette situation dès 2020. À cet effet, elle présentera un véhicule tout électrique au Salon de l’auto de Tokyo le 23 octobre prochain. Impossible de savoir pour le moment quelle forme va prendre ce véhicule. Est-ce qu’il s’agit d’un VUS, d’une voiture ou d’un multisegment ? Aucune réponse pour le moment.

Une approche singulière
Depuis des années, Mazda mise sur le plaisir de conduire avec tout ce qu’elle construit ; selon le fabricant, l’important est de créer une symbiose entre l’homme et la machine.

Cette approche devait demeurer pour la création d’un véhicule électrique. La chose exigeait une longue réflexion, car par définition un véhicule électrique est en général lourd et peu convaincant au chapitre de la conduite. Faire le choix d’une batterie a donc suscité une approche différente. Cette pile qui va servir de base au véhicule Mazda sera une unité de 35,5 kWh. Placée sous le plancher du véhicule et intégrée au châssis, elle permet une rigidité structurelle supérieure et un poids contenu. Elle va développer 105 kWh (142 chevaux) et 195 livres-pieds de couple.

Photo : Mazda

L’idée derrière la production d’une pile plus petite que celles de bien des concurrents offre, selon Mazda, plusieurs avantages. D’une part, l’entreprise souhaite diminuer son empreinte écologique en produisant une solution qui requiert moins de matières premières, tant à l’extraction que lors de son éventuel démantèlement, une fois sa vie utile terminée. Un plus petit format de batterie présente aussi l’avantage d’être plus léger, ce qui permet aux ingénieurs de Mazda d’offrir un véhicule moins lourd et plus agréable à conduire.

Le Jimba Ittai
Cette philosophie de Mazda veut que le conducteur puisse faire corps avec la voiture, à faire d’un véhicule le prolongement de soi-même. Faire en sorte que la conduite soit plus naturelle. Toutes ces théories semblent un peu abstraites à première vue, mais Mazda voulait ainsi éliminer plusieurs défauts qui affligent la majorité des véhicules électriques.

On a donc travaillé fort pour instaurer un système de freinage régénérateur plus intuitif. On trouve aussi un système de vectorisation du couple pour une meilleure tenue de route et Mazda a même ajouté un bruit de moteur qui passe par les enceintes acoustiques et ajoute un plaisir sensoriel à l’expérience.

Photo : B.Charette

Et sur la route?
Mazda avait installé son nouveau électrogène à bord d’un CX-30 en prenant la peine de spécifier que ce modèle ne sera pas celui qui va être offert en formule électrique. Il s’agissait d’un e-PTV (electric Prototype Technology Vehicle). La forme définitive du véhicule sera présentée au Salon de Tokyo.

Les responsables de la compagnie avaient préparé un circuit d’environ 40 km sur de petites routes sinueuses en banlieue d’Oslo. Nous n’irons pas par quatre chemins ; ce véhicule électrique est le plus dynamique et le plus intéressant que nous avons conduits à ce jour.

Mazda a trouvé la bonne recette pour offrir un réel plaisir de conduire, un freinage naturel qui n’applique pas les freins dès que vous levez le pied de l’accélérateur et un petit son qui vous donne presque l’impression de conduire un moteur à essence. C’est très discret, mais efficace. D’un point de vue dynamique, Mazda peut dire « mission accomplie ». Il s’agit d’un prototype, il y a encore beaucoup d’ajustement à faire, mais la première impression est excellente.

Photo : Mazda

Un seul bémol est cependant de taille. Le moteur perd sa vitalité à plus de 100 km/h. La puissance limitée ne donne pas l’élan qu’il faut pour faire un dépassement prompt au-delà de cette vitesse. C’est un phénomène que nous avons pris le soin de souligner aux gens de Mazda qui nous ont répondu que les ingénieurs travaillent sur cet aspect. Souhaitons que le modèle de production ait plus de souffle.

Autonomie limitée en plusieurs versions
Si les nouvelles sont bonnes au chapitre de la conduite, elles le sont moins en ce qui concerne son rendement. Les chiffres finaux pour l’autonomie n’ont pas été dévoilés, mais il faut s’attendre à environ 200 km dans de bonnes conditions.

Mazda suit le raisonnement de bien d’autres constructeurs qui estiment que plus de 50 % des gens font moins de 80 km par jour et que 200 km va suffire à tous les besoins. La firme poursuit en expliquant que dans le but de créer un véhicule dynamique, une pile trop lourde va nuire à la tenue de route et que finalement, comme nous l’avons signalé plus tôt, une plus petite pile va laisser une plus petite empreinte écologique.

Bien que cette approche soit valable en théorie, elle ne sera pas perçue par tous comme une bonne idée. La majorité des modèles électriques qui arrivent sur le marché offrent près de 400 km. Présentée un modèle de 200 km sera un handicap.

Mazda a aussi laissé savoir que le véhicule présenté sera à roues motrices avant, pas de rouage intégral ; un autre point qui ne joue pas en faveur de Mazda.

Finalement, il y aura plusieurs versions de ce modèle allant du simple hybride en passant par le tout électrique. Mazda a laissé savoir qu’un petit moteur rotatif va servir de prolongateur d’autonomie pour les modèles hybrides. Son format va varier en fonction du modèle. Il sera plus gros dans les modèles hybrides conventionnels et plus petits dans les modèles hybrides enfichables.

Conclusion
Il est encore un peu tôt pour porter un jugement sur un prototype. Il faut toutefois souhaiter que Mazda réussisse à améliorer l’autonomie et donner plus du punch à son produit au-delà des 100 km/h. Au volant, c’est très réussi, la dynamique étant le point fort de ce premier contact.

On aime

- Conduite dynamique
- Freinage progressif
- Tenue de route

On aime moins

- Autonomie limitée
- Pas de puissance à plus de 100 km / h

Photo : Mazda
Photo : Mazda
Photo : Mazda
Photo : B.Charette
Benoit Charette
Benoit Charette
Expert automobile
  • Plus de 30 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 65 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque