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Premier essai du Subaru Crosstrek hybride enfichable 2020 : Cette fois, la bonne ?

Subaru Crosstrek PHEV 2020 | Photo : M.Crépault
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Michel Crépault
On n’est pas au premier Crosstrek muni d’un moteur électrique, mais c’est le premier qu’on peut brancher

Auto123 fait un premier essai du nouveau Subaru Crosstrek PHEV 2020

Lafayette, Indiana - Le 16 janvier 2020, à 10h10 pile, profitant de la journée des médias au Salon international de l’auto de Montréal, Subaru Canada a dévoilé en primeur son nouveau Crosstrek hybride. Du coup, l’embargo qui m’empêchait jusqu’à présent de vous parler en long et en large de ce nouvel utilitaire que j’avais pourtant conduit avant les Fêtes, eh bien cet embargo a pris le bord !

Subaru a déjà tenté sa chance avec une version hybride du Crosstrek. Ses concessionnaires canadiens l’ont proposé de 2014 à 2016 avec un succès très mitigé. En échange d’une électrification dite légère, on obtenait au final une consommation à peine meilleure que celle de l’utilitaire régulier, ce qui justifiait mal l’important écart de prix entre les deux versions.

Voici que le constructeur récidive mais cette fois avec un Crosstrek hybride et rechargeable. Un plug-in, comme on dit.

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| Photo : M.Crépault

Une auto très attendue. La division canadienne nous la promettait depuis deux Noël et, pour ajouter à notre impatience, les Américains la roulent depuis déjà un an. Pourquoi pas nous ?

« Parce qu’entre le moment où le Japon nous a demandé si le Canada serait intéressé au PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicle) et le moment où nous étions prêts à répondre « oui », la petite fenêtre de temps mise à notre disposition pour nous décider s’était déjà refermée. Subaru est donc allée de l’avant mais avec une quantité juste assez suffisante pour satisfaire le marché des États-Unis », nous a confié Ted Lalka, vice-président Marketing & Produits chez Subaru Canada.

Quelques différences visibles
Extérieurement, les différences entre un Crosstrek classique et son cousin branché sont là pour qui veut bien les voir. Par exemple, sur le couvercle qui protège la prise de recharge, on a embossé le mot plug-in. Un badge sur le hayon et les flancs rompt aussi l’anonymat. Sans oublier les jantes de 18 po et les accents argentés du museau. Et si le Crosstrek qui se tient devant vous arbore un bleu nacré ma foi très joli, c’est un PHEV puisqu’il s’agit d’une teinte qui lui est exclusive. Sinon, il sera ou blanc ou gris (tirant fortement sur le charbon).

| Photo : M.Crépault
| Photo : M.Crépault

À part ça, on retrouve le sympathique Crosstrek dont la dégaine à la fois urbaine et gentiment guerrière lui façonne un charme qui opère. On retrouve la devanture robuste, les ailes fortes, la galerie de toit aérodynamique et la garde de sol de 220 mm pour aventuriers avertis.

L’intérieur, qui dès le départ joue la carte du luxe (Starlink, EyeSight, alouette !) puisque seule l’équivalent de la version Limited du Crosstrek peut s’enorgueillir du système plug-in, se distingue de surcroît grâce à un cuir deux tons garnis de surpiqûres bleues, des jauges affichant les infos propres à un hybride, un levier de transmission offrant la position B pour qui désire accentuer l’effet de récupération d’énergie du frein moteur et un commutateur Save/Charge dont on reparlera dans deux secondes.

| Photo : M.Crépault
| Photo : M.Crépault

La mécanique
Sous le capot, le 2,0 litres à cylindres opposés (boxer) emprunté à l’Impreza reprend du service mais en invitant à bord un moteur électrique de 118 chevaux et une batterie lithium-ion de 8.8 kWh (garantie 8 ans/130 000 km). On hérite ainsi d’un couple plus vigoureux que celui du Crosstrek régulier. Si ce dernier abat le 0-100 km/h en 9,7 secondes, le PHEV retranche quatre dixièmes à ce chrono malgré quatre chevaux en moins (148 au total) et 204 kilos en plus.

Une transmission Lineartronic CVT mutante (pas d’embrayage, pas de vitesses) achemine le muscle à la réputée traction intégrale symétrique pendant que le 4-cylindres adopte désormais le cycle Atkinson, le chouchou des ingénieurs quand il s’agit d’abaisser une moyenne de consommation que Subaru a estimé à 6,7 litres aux 100 km.

Au démarrage, nous sommes en mode EV par défaut. Mais peut-être ne veut-on pas utiliser tout de suite nos précieux électrons. Si c’est le cas, activez le mode Save qui sauvegarde la réserve d’électricité pour lorsque vous zigonnerez en ville, par exemple.

Enclenchez plutôt le mode Charge et le moulin à essence (régulière) veille à recharger la batterie tout en faisant avancer la voiture. Comptez 30 minutes de route pour revenir à 80% de la charge.

| Photo : M.Crépault

Par ailleurs, si le Crosstrek peut tracter 682 kg (1500 lb), le PHEV s’en tire honorablement avec 453 kg (1000 lb). Mais, comme vous vous en doutiez, le bloc de batteries logé dans la soute à bagages lui subtilise 139 litres de cargo (450 litres au lieu de 589), tandis que le pneu de secours a disparu en faveur d’un kit de réparation.

Autonomie
Et maintenant, la question qui vous brûle les lèvres : quelle est l’autonomie toute électrique de ce nouveau PHEV ? Subaru annonce 27 km. En effet, ce n’est pas mirobolant. Le Mitsubishi Outlander PHEV nord-américain, déjà vieux par rapport à celui plus puissant qui circule au Japon et en Europe, affiche une meilleure autonomie de 35 km. Le nouveau Ford Escape PHEV (ce printemps) promet quelque 50 km et le Toyota RAV4 Prime (cet été) autorisera une soixantaine de kilomètres sans brûler une goutte d’essence.

Bref, pourquoi ne pas avoir offert une vraie de belle surprise aux consommateurs en leur proposant une autonomie digne de 2020 ?

Nouvelle explication de Ted Lalka: « Le système hybride plug-in du Crosstrek provient de Toyota (ndlr : celui de la Prius Prime). Comme nos ingénieurs devaient l’arrimer à notre moteur boxer et notre rouage intégral, nous avons préféré ne pas compliquer leur tâche plus qu’elle ne l’était déjà. Par ailleurs, le système actuel est quand même plus moderne que celui de notre ancien modèle hybride qui utilisait une batterie à hydrure métallique de nickel. »

| Photo : M.Crépault

Alors, à défaut de briller côté autonomie, le Crosstrek PHEV 2020 tentera de s’imposer en prouvant qu’il réussit mieux que les autres VUS compacts enfichables dans un domaine bien spécifique : le hors route.

La performance
Pour en faire la démonstration, nous avons pointé nos montures d’essai vers un parcours accidenté aménagé derrière l’usine Subaru Indiana Automotive, à Lafayette. Nous y avons bardassé le véhicule en masse ! Conclusion : que du plaisir sans l’ombre d’un souci.

La plateforme globale démontre une rigidité exemplaire, même quand l’une des roues ne touche plus au sol. Le surplus de couple, gracieuseté du moteur électrique, fournit l’élan nécessaire pour grimper par-dessus les gros cailloux rébarbatifs. Et lorsque le X-Mode est engagé, un régulateur de vitesse de type Hill Descent entre en jeu pour transformer la descente d’une pente menaçante en douce glissade contrôlée.

| Photo : M.Crépault
| Photo : M.Crépault

Je dois maintenant vous dire que mon voisin Gilles et son épouse Paulette conduisent un Crosstrek Limited 2013 rendu à 179 000 km. Ils l’adorent pour « son accès facile, son format idéal, ses qualités de VUS, ses quatre roues motrices et son tableau de bord plus modeste que les autres. On ne veut pas conduire un avion ! », dit Gilles.

Quand ils ont entendu parler du PHEV, ils n’ont pas hésité à confier un dépôt à leur concessionnaire pour acquérir l’un des premiers exemplaires disponibles (depuis la fin de la conférence de presse de Subaru au SIAM, le Crosstrek PHEV est en vente !). Quand ils ont appris que je m’en allais tester leur futur joujou, ils ont eu hâte d’entendre mon verdict.

Je leur ai dit ceci : voisins, je ne péterai pas votre balloune. Vous m’avez déjà expliqué pourquoi votre Crosstrek vous plait tant. Or, le PHEV que vous avez réservé vous procurera au moins les mêmes satisfactions. Vrai, vous ne pourrez pas autant charger la soute mais les dossiers de la banquette se replient. Et, vrai aussi, l’autonomie électrique déçoit un brin. Mais la batterie se recharge rapidement quand vous roulez et puis, de toute façon, vous poserez un beau geste vert, ce qui vous motive à acheter un hybride (en plus d’épargner à la pompe). Bref, par rapport au produit que vous aimez déjà, vous ne serez pas déçus.

| Photo : M.Crépault

Reste le prix. La fourchette du Crosstrek régulier oscille grosso modo entre 26 000 $ et 36 000 $. Le PHEV, lui, se détaille à 42 495 $. À vous de me dire un jour combien d’années il vous aura fallu pour rentabiliser votre investissement…

Enfin, une bien bonne : le Crosstrek PHEV ne sera d’abord commercialisé qu’au Québec !

Premièrement, Subaru Canada a vendu 57 524 véhicules en 2019, dont 15 184 Crosstrek (leur vendeur #1). De ce lot, 5 448 ont trouvé refuge dans une entrée de garage de la Belle Province. Un sur trois !

Deuxièmement, le PHEV se qualifie au Québec pour le rabais provincial (4000$) et pour le fédéral (2500$), soit un total de 6 500$ (rien toutefois pour la borne de recharge installée à la maison).

Bref, à vous, chers voisins, et à tous les autres Québécois, je vous le dis, le sort du Subaru Crosstrek PHEV 2020 repose entre vos mains !

| Photo : M.Crépault
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Le Subaru Crosstrek PHEV 2020  à Lafayette, en Indiana
Le Subaru Crosstrek PHEV 2020 à Lafayette, en Indiana | Photo : M.Crépault
Michel Crépault
Michel Crépault
Expert automobile
  • Plus de 45 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 12 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 190 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque