Auto123 met à l’essai le Subaru Crosstrek 2020
Le constructeur en a fait l’une de ses marques de commerce, soit celle de jumeler la coque d’une voiture familiale à l’aspect « passe partout » d’un VUS. Ce concept, emprunté à la marque AMC qui a commercialisé quelques-uns de ses modèles sous l’acronyme Eagle au début des années 80, est apparue en 1993 (en tant que modèle 1994) à bord de la Subaru Legacy Outback.
Depuis, l’idée a fait du chemin, à un point tel où la familiale surélevée a même chassé de l’alignement la familiale Legacy sur laquelle elle reposait. L’Impreza Sport rebaptisée Impreza Outback au début des années 2000 a finalement été « séparée » elle aussi en 2013 lorsque Subaru a inscrit son XV Crosstrek au créneau des multisegments de poche. Le reste de l’histoire de ce véhicule dorénavant connu comme le Crosstrek se retrouve dans la colonne des belles réalisations du constructeur nippon - surtout dans le marché canadien.
J’ai pu reprendre le volant d’une livrée Limited du Subaru Crosstrek 2020 il n’y a pas si longtemps. Voici ce que j’ai retenu du modèle le plus cossu de la gamme, si on exclut la nouvelle livrée PHEV vendue encore plus cher!
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Le look, ou la question à 2 200 $
Puisque le Subaru Crosstrek est basé sur une architecture d’Impreza cinq portes, la comparaison avec la compacte s’impose. Un très bref coup d’œil au catalogue Subaru révèle que l’Impreza Sport-tech avec EyeSight (la plus équipée) commande une somme de 31 695 $. En revanche, le Crosstrek le plus dispendieux exige 2 200 $ supplémentaires, soit 33 895 $. Autre point inusité : les frais de préparation sont plus chers pour le multisegment, face à la compacte Impreza, allez savoir pourquoi!
Peu importe l’écart de prix, le Crosstrek profite d’une garde au sol plus versatile pour enjamber les bancs de neige, on parle ici de 90 mm de plus que l’impreza, ce qui n’est pas rien. Ajoutons à cela les jantes exclusives (de 18 pouces dans ce cas-ci) enveloppées par des pneumatiques plus agressives, des bas de caisse en plastique noir et un support de toit qui risque fort d’être habillé d’un panier, d’une boîte de chargement ou même d’un vélo, un kayak ou une planche à neige.
Et même si les goûts sont d’ordre personnel, je l’avoue, je fais partie de ceux et celles qui aiment cette approche de voiture surélevée et je ne suis pas le seul apparemment! Chapeau aux designers d’offrir une palette de couleurs un peu plus olé olé que certains modèles concurrents.
Le même moteur que l’Impreza, mais…
Pas de changement ici, c’est toujours le même 4-cylindres à plat de 2,0-litres de cylindrée qui s’occupe de mouvoir l’utilitaire urbain. Avec 152 chevaux et 145 lb-pi, on ne parle pas ici d’une foudre de guerre, loin de là même. Sur cette livrée Limited avec EyeSight, la boîte de vitesses à variation continue est de mise, le dispositif de sécurité qui n’est pas disponible sur les livrées à boîte manuelle. Ce CVT transforme les accélérations en festival des décibels. Quant au rouage intégral, a-t-on vraiment besoin de rappeler l’obstination de la marque à ce sujet?
Il sera intéressant de voir quelle sera la décision de Subaru Canada qui n’a pas voulu commenter la décision de l’aile américaine d’ajouter dès 2021 une option mécanique de plus au catalogue du modèle. En effet, nos voisins américains auront droit à un Crosstrek plus musclé à partir de l’automne prochaine, le multisegment qui pourra compter sur le bloc de 2,5-litres de 182 chevaux boulonné sous le capot de la nouvelle Legacy, notamment. Au moment d’écrire ces lignes, seule la nouvelle option hybride rechargeable se positionne comme l’alternative au vétuste 2,0-litres atmosphérique, mais celle-ci commande un sérieux supplément!
Au volant, c’est mieux?
Si le Crosstrek n’a rien d’un « muscle car », la voiture compacte perchée 90 mm plus haut se reprend de belle manière au niveau de l’agrément de conduite. Derrière le volant, on sent que la rigidité du châssis rassure ses occupants. Le volant au boudin extralarge est agréable à tenir en main, lui qui s’occupe de livrer un minimum d’information au conducteur. Comme c’est le cas pour d’autres modèles Subaru, la direction est assez lourde et sa précision n’est pas aussi chirurgicale que celle de la WRX STI, mais bon, la mission du multisegment n’en est pas une de performance. La suspension est elle aussi assez ferme, sans toutefois tomber dans le piège de rendre le véhicule inconfortable.
Tout ce qui manque à cette combinaison automobile, c’est justement un peu plus de pep sous le pied droit. Les accélérations sont pénibles surtout si le conducteur enfonce d’un seul coup la pédale de droite dans le plancher. Pour donner un peu plus de muscle au sprint, il vaut mieux sélection le mode S du système Si-Drive, logé sur le volant. Le mode S est plus direct et donne presque l’impression de gonfler les statistiques de la mécanique.
Le rouage intégral, quant à lui, a démontré une fois de plus son efficacité lors de cette semaine d’essai hivernal dans la Belle province. Moins joueur que celui de la WRX STI, il se démarque encore par le simple fait que les quatre roues motrices sont toujours sollicitées.
Le mot de la fin
Ce n’est pas pour rien que ces petit multisegments ont la cote de nos jours. Premièrement, leur versatilité est un brin supérieure à celle des voitures compactes, à cause notamment de cette garde au sol bonifiée, mais aussi par le rouage intégral disponible. Le Subaru Crosstrek pourrait être qualifié de véhicule au design « paresseux », mais cette simplicité – et cette familiarité surtout – explique en grande partie pourquoi les habitués de la marque l’ont adopté en si grand nombre.
Quant à la qualité de l’exécution, elle est tout à fait en ligne avec ce que Subaru livre depuis plusieurs années : les matériaux sont de belle facture en général et on sent que le véhicule va passer à travers l’épreuve du temps, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il manque sans aucun doute quelques chevaux entre les deux roues avant, mais la plupart des gens qui optent pour ce véhicule n’en ont cure. Cette Subaru Outback à l’échelle fait aussi bien que sa grande sœur, à l’exception du volume de chargement inférieur. Voici, à mon avis, l’un des meilleurs de la catégorie. Il mérite au moins un essai si vous lorgnez du côté des utilitaires de poche.
On aime
Le look de voiture surélevée
L’efficacité des quatre roues motrices
La qualité générale
On aime moins
La puissance limitée de la mécanique
La lourdeur de la direction
L’insonorisation pas encore à point
La concurrence principale
Chevrolet Trax
Fiat 500X
Ford EcoSport
Honda HR-V
Hyundai Kona
Jeep Renegade / Jeep Compass
Kia Seltos
Mazda CX-30
Mitsubishi RVR
Nissan Qashqai
Toyota C-HR