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Essai de la Toyota Sienna SE AWD 2019

Toyota Sienna 2019 | Photo : É.Descarries
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Éric Descarries
Presque un VUS…sinon plus!

Il fut un temps où la fourgonnette (appelée « minifourgonnette » au Québec, « minivan » en Amérique de langue anglaise et « monospace » en Europe de langue française) régnait sur les marché automobile nord-américain. Presque chaque marque majeure en avait une à son catalogue incluant les Oldsmobile et Mercury de l’époque. Mais, lentement, les acheteurs les plus jeunes se sont plutôt tourné vers les VUS, surtout ceux à sept passagers ce qui a forcé les constructeurs à éliminer une partie de la production des fourgonnettes pour passagers.

De nos jours, il y a toujours un marché pour ce genre de véhicule et il appartient surtout à FCA (Fiat Chrysler Automobiles) avec son abordable Dodge Caravan et sa toute récente Chrysler Pacifica (disponible en version hybride), Honda avec son Odyssey, Kia avec sa Sedona et, bien entendu, Toyota avec sa très fiable Sienna, la seule du genre à être livrable avec la traction intégrale.

La fourgonnette pour passagers
Le principe de la fourgonnette pour passagers fut créé par Volkswagen durant les années 50 mais il prît vraiment son envol au milieu des années 80 lorsque Lee Iacocca, alors président de Chrysler (il était chez Ford auparavant où il avait vu à la création de la légendaire Mustang) a réussi à convaincre les ingénieurs du constructeur à marier la carrosserie d’un fourgon à la plateforme à traction avant des autos K de l’époque.

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| Photo : É.Descarries

Ainsi fut créé probablement le véhicule le plus polyvalent jamais conçu par un constructeur d’automobiles (Lee Iacocca avait déjà soumis l’idée à Ford quand il était président de la compagnie mais il fut remercié par Henry Ford II avant de mettre son idée à exécution).

En plus de pouvoir transporter de cinq à sept passagers, la fourgonnette compacte, alors surnommée Autobeaucoup (Magic Wagon en anglais),  était aussi bien adaptée pour les déplacements urbains et les longs voyages; le format était de plus bien apprécié des bricoleurs pour son vaste espace de chargement.

Il aura fallu plusieurs années pour que la fourgonnette soit détrônée par les multiples VUS maintenant sur le marché. Mais il reste encore suffisamment d’amateurs de ce type de camionnette pour que certains des constructeurs en continuent la production.

| Photo : Toyota

La Sienna SE
La Toyota Sienna SE AWD en est un des exemples les plus frappants. Reposant sur une plateforme semblable à celle des Camry de même source (mais de la génération précédente), la Sienna est disponible en diverses finitions : base, LE, SE et XLE.

Il n’y a plus qu’un seul moteur au catalogue (l’ancienne version avait aussi un quatre cylindres mais il n’y est plus), soit le V6 D4-S de 296 chevaux. Cette unité est combiné à une boîte automatique à huit rapports et à la traction avant. La traction intégrale (qui renvoie une partie de la puissance aux roues arrière que lorsque le système détecte une forme de patinage des roues avant) est livrable avec toutes les finitions sauf celle de base.

La Sienna SE AWD vient d’usine avec des pneus P235/55R18 qui, dans le cas de notre véhicule d’essai, avaient été remplacés par des Bridgestone Blizzak LM60 nécessaires au Québec en hiver mais aussi très efficaces avec la traction intégrale.

| Photo : Toyota

Fourgonnette ou multisegment ou encore… VUS?
La Sienna telle qu’on la voit ici a subi ses dernières modifications en 2018 avec une calandre redessinée d’allure plus agressive. Le reste de la caisse date déjà de quelques années ce qui pourrait lui causer un handicap aux ventes face à la concurrence dont, surtout, la toute récente Chrysler Pacifica.

Quant à l’intérieur, il est plutôt accueillant. Il accepte facilement sept passagers (les Sienna à traction avant peuvent en prendre huit alors que l’on y trouve une banquette au centre à la place des deux sièges baquets). La dernière banquette (divisible en deux parties) peut se replier dans le plancher pour former une surface plate qui servira d’espace de chargement qui sera des plus utiles.

Notez que les baquets du centre sont repliables mais pas à plat. Si l’on veut transformer la Sienna en une véritable fourgonnette de transport, il faut retirer ces deux sièges. Cependant, ce faisant, on obtient un espace cargo de 4250 litres nettement plus vaste que celui des VUS intermédiaires. Et on peut y glisser des panneaux de contreplaqué de 4 x 8 à plat, comme dans un grand pickup! Le grand hayon arrière à fonction électrique peut se refermer seul en pressant un bouton sous la porte.

| Photo : É.Descarries

Tout ça est bien beau, mais la Sienna a été créée surtout pour transporter des passagers. Et ça, elle le fait avec brio. On accède facilement aux places tout à l’arrière grâce aux grandes portes coulissantes (à commande électrique sur notre véhicule d’essai) au centre du véhicule, une fonction très appréciée si l’on y fait grimper des enfants! Les baquets du centre sont aussi très confortables comme ceux d’avant qui, sur la SE AWD, sont chauffants.

Les occupants d’avant seront choyés par une vue imprenable sans l’obstruction d’un grand capot comme sur un VUS. Le tableau de bord, redessiné l’année dernière, est d’une grande simplicité mais il est aussi bien aménagé avec une disposition facilement compréhensible incluant le système d’infodivertissement Entune 3.0 et des ports USB. Enfin, même si la qualité des matériaux utilisés pour la facture de l’intérieur n’est pas des plus luxueuses, celui-ci affiche une construction et un assemblage dignes de la réputation de Toyota.

Sur la route
Évidemment, la conduite d’une Sienna ne ressemble en rien à celle d’une sportive. La fourgonnette peut accélérer de 0 à 100 km/h en moins de huit secondes et les reprises sont tout aussi convaincantes et rassurantes. La direction peut sembler un tantinet tendre et le freinage un peu laborieux, il reste qu’avec son centre de gravité plus bas que celui d’un VUS, la Sienna est plus stable sur la route. C’est à peine si l’on entend le son du moteur à l’effort et en vitesse de croisière, l’habitacle demeure vraiment silencieux ce qui laisse les passagers profiter de la qualité de la sonorisation JBL.

| Photo : É.Descarries

En ce qui a trait à la consommation, cette grande fourgonnette nous a donné une moyenne de (11,7 l/100 km) lors de notre essai avec des déplacements urbains et autoroutiers ce qui est dans la bonne moyenne pour un véhicule de ce calibre en situation hivernale.

La Sienna SE AWD débute à 45 405 $. Notre voiture d’essai avait le Groupe Technologie (système Entune, navigation, écran de sept pouces, DVD à l’arrière, sonorisation JBL à 10 haut-parleurs , moniteur d’angles morts, démarrage à bouton-pressoir et j’en passe) qui vaut 5 815 $.

Ensuite il y a les multiples taxes, dont l’incroyable frais de climatisation de 100 $, une taxe d’accise appliquée au milieu des années soixante-dix aux voitures avec de gros moteurs V8 équipées de la climatisation qui exigeait un énorme compresseur qui, lui, bouffait de cinq à six chevaux au moteur, donc plus d’essence, mais qui n’est plus le cas aujourd’hui! On ajoute le transport et la préparation de 1815 $ et on en arrive à un prix final de 53 162 $.

N’est-ce pas là le prix d’un VUS intermédiaire de luxe, un véhicule que l’on croirait un tout-terrain (mais que personne ou presque n’utilisera pour cette fonction)? La Sienna a plus à offrir. Plus de place, plus de sécurité, plus d’avantages sans ressembler à un « truck ». Et il y a toujours la réputation de fiabilité de Toyota.

| Photo : É.Descarries

Il n’y a pas que des « grands-pères » qui peuvent apprécier la Sienna AWD. Quiconque aime voyager, transporter des enfants ou des matériaux quelconque trouvera que la Sienna est plus pratique qu’un VUS, voir même qu’un pickup intermédiaire. Elle peut même tirer des remorques allant jusqu’à 3500 livres.

C’est ce que je pense de la Sienna SE AWD, même si d’office je suis un amateur de camionnettes et de VUS. Pourtant, je ne me sens surtout pas ridicule au volant de la Sienna, loin de là. Comment se fait-il que l’on ait dérivé des fourgonnettes aux VUS? Peut-être parce que la Sienna AWD n’existait pas à l’époque?

Article par Auto123.com

| Photo : É.Descarries
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Éric Descarries
Éric Descarries
Expert automobile
  • Plus de 41 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 55 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque