On le dit souvent, l’avenir de l’automobile est électrique. Cependant, le moteur à combustion n’a peut-être pas dit son dernier mot, car depuis un certain temps déjà, plusieurs travaillent sur des carburants dits synthétiques.
Après tout, l’objectif ultime demeure la réduction de la pollution, que ce soit avec des véhicules électriques ou d’autres formes de motorisation.
En Formule 1, là où on donne souvent le ton, on vise la carboneutralité d’ici 2030 et pour y arriver, on compte sur un carburant 100 % durable comme joueur clef pour l’atteinte de ce but.
Ainsi, les acteurs du sport travaillent avec des partenaires pour développer un carburant qui sera introduit d’ici la saison 2026, alors que de nouvelles motorisations seront présentées.
La transition a déjà commencé puisque cette année, les voitures utilisent un carburant nommé E10, composé à 10 % d’éthanol renouvelable. Le reste demeure du carburant fossile traditionnel.
Le directeur technique de la Formule 1, Pat Symonds, dirige l’équipe chargée de mettre au point ce carburant 100 % durable. Parmi les principaux partenaires, on retrouve la FIA et Aramco, le géant pétrolier d’Arabie saoudite, qui est aussi l’un des principaux commanditaires de la F1.
Le carburant est développé en vue d’être produit en quantité suffisante pour alimenter la plupart des voitures dans le monde.
Mais plutôt que de s’appuyer sur des carburants tels que l’éthanol renouvelable, qui nécessitent de vastes cultures de plantes comme le maïs, la F1 veut développer un carburant synthétique, le E-Fuel. Les sources potentielles de ces carburants sont la biomasse et les nouvelles technologies de capture du carbone.
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Porsche teste déjà la chose à Punta Arenas, au Chili. Une éolienne y produit de l’électricité qui est utilisée pour séparer l’eau en hydrogène et en oxygène par électrolyse. L’hydrogène est ensuite combiné au dioxyde de carbone de l’air pour produire du méthanol synthétique, neutre en carbone. Ce méthanol peut ensuite être utilisé pour créer des versions synthétiques de l’essence et du diesel, ainsi que du kérosène utilisé dans l’aviation. Aramco prévoit également la construction de deux usines pour produire du carburant synthétique, l’une en Arabie saoudite et l’autre en Espagne.
Ce type de carburant pourrait donner une seconde vie au moteur à combustion, car les émissions sont compensées lors de la production du carburant. Le gouvernement allemand cherche d’ailleurs à obtenir une exception pour le carburant durable dans le cadre du plan de l’Union européenne visant à interdire les moteurs à combustion à partir de 2035.
Ross Brawn, le directeur technique et sportif du Championnat du monde de Formule 1, a expliqué clairement, via un communiqué, l’avantage qu’offre ce genre de carburant. « Ces carburants offrent une opportunité. Nous travaillons sur un carburant dont le cercle de carbone est complètement neutre, de sorte que le carbone utilisé pour le produire est la même quantité que le carbone émit par le moteur à combustion interne. Cela signifie que les moteurs n’ajoutent rien au dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère. »
Autrement dit, le moteur rejette l’équivalent de ce qu’il retire de l’air, ce qui fait que sa production de carbone est nulle.
Il sera assurément intéressant de voir si cette technologie a un avenir. Elle pourrait permettre à certaines marques de conserver au catalogue des modèles mythiques équipés de moteurs à essence. Qu’on pense à n’importe quelle Lamborghini, à la Ford Mustang, à la Chevrolet Corvette, à la Porsche 911, etc.