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Donald Trump se fait rabrouer par Mike Booth de l’UAW

Mike Booth, négociateur de l'UAW | Photo : YouTube/UAW
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Daniel Rufiange
Donald Trump et les leaders de l’UAW ; à ne pas inviter à la même table.

Généralement, lorsque les politiciens font des apparitions publiques pour prendre position avec des travailleurs en grève, ils sont bien accueillis, ou du moins le sont-ils avec politesse.

Or, on a assisté à quelque chose de plus inusité hier alors que le principal négociateur de l’UAW (United Automobile Workers) dans les négociations contractuelles avec General Motors a publié mercredi une déclaration cinglante à propos de l’ancien président Donald Trump, quelques heures avant que ce dernier ne prenne la parole à Détroit.

La remarque n’est pas passée inaperçue et donne une idée du genre de relation tendue qu’on pourrait vivre si Donald Trump devait revenir à la Maison-Blanche.

Concrètement, le vice-président de l’UAW pour General Motors (GM), Mike Booth, a envoyé au journal Detroit Free Press un courriel chargé d’injures, dans lequel il fait part de ses réflexions sur le voyage de Donald Trump au Michigan.

Les propos sont cinglants et sans équivoques.

« Permettez-moi d’être franc. Donald Trump se présente comme un (insérer ici le blasphème de votre choix) pompeux. Venir au Michigan pour parler à un employeur non syndiqué et prétendre que cela a quelque chose à voir avec notre lutte avec les trois grands constructeurs n’est qu’une diarrhée verbale de plus de la part de l’ancien président. »

Donald Trump devait s’exprimer à une heure de grande écoute devant Drake Enterprises, à Clinton Township. Ce fournisseur de pièces automobiles n’est pas syndiqué. Selon un rapport de l’Associated Press, Donald Trump devait s’adresser à une foule de « plusieurs centaines de membres actuels et anciens de l’UAW, ainsi que des membres des syndicats de plombiers et de tuyauteurs ».

Les remarques de Mike Booth sont intervenues avant la reprise des négociations avec la direction de GM mercredi après-midi.

Mike Booth a déclaré que la visite de Donald Trump à Détroit n’était pas sincère compte tenu de son passé. Dans une vidéo sur les fermetures d’usines que le syndicat a publiée mercredi matin, des images de 2017 montrent l’ancien Président promettant aux ouvriers de l’automobile de l’Ohio qu’il sauverait leurs emplois. Mais en 2019, GM a fermé son usine d’assemblage de Lordstown dans le nord-est de l’Ohio, déplaçant des milliers de travailleurs et contribuant à la grève du syndicat contre GM en 2019.

« Où étaient ses rassemblements pour les travailleurs en grève lorsque nous étions sur le piquet de grève en 2019 ? Où sont les emplois qu’il a promis de ramener aux États-Unis lorsqu’il était en campagne en 2015 ? La preuve est faite. Les actions qu’il a menées pendant son mandat ont servi à enrichir une élite tandis que la classe ouvrière américaine stagnait. Ce coup d’éclat est un autre stratagème pour tromper la classe ouvrière. Encore une fois ! », a tonné Mike Booth.

Même si les élections américaines n’auront lieu qu’en novembre 2024, la campagne électorale est amorcée, et le soutien du syndicat est crucial pour les candidats à la présidence. En 2016, les membres de l’UAW du Michigan ont aidé Trump à gagner la Maison-Blanche. En 2020, ils ont aidé Biden à la prendre à Trump. Il ne faut pas chercher plus loin.

Donald Trump n’a pas exprimé son soutien aux revendications du syndicat, contrairement à Joe Biden qui a déclaré que les travailleurs méritaient un bon contrat et les 40 % d’augmentation. Donald Trump a toutefois déclaré que les travailleurs de l’UAW devraient rejeter la transition des constructeurs vers la fabrication de véhicules plus électriques. L’administration Biden et les démocrates ont un programme écologique et sont favorables aux véhicules électriques.

Le président de l’UAW, Shawn Fain, n’a soutenu aucun des deux candidats à la présidence, déclarant que celui qui reçoit le soutien doit le mériter. Et il ne prévoit pas rencontrer Donald Trump, comme il l’a déclaré au réseau CNN : « Je ne vois pas l’intérêt de le rencontrer, parce que Trump ne se soucie pas de ce que “la classe ouvrière représente”. En 2019, lorsqu’il était président des États-Unis, où était-il ? Nos travailleurs chez GM ont été en grève pendant deux mois. Je ne l’ai pas vu organiser un rassemblement, je ne l’ai pas vu sur le piquet de grève. Il était absent de l’action ».

Daniel Rufiange
Daniel Rufiange
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 75 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 250 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque