Jour 5
FAIRBANKS, Alaska – Je me lève tôt après huit merveilleuses heures de sommeil ininterrompu. Nous avons passé la nuit au Pike's Lodge sur le bord de la rivière Chena. L'intérieur renferme des ours polaires empaillés et des têtes d'orignaux et de bœufs musqués sont accrochées au mur. Dans un coin, « Lucky Duck » le canard colvert peut vous prédire votre avenir pour 25 cents.
Nous avons encore beaucoup de chemin à faire – 572 kilomètres, pour être plus précise – et on annonce de la neige plus tard dans la journée.
Heureusement, le froid intense semble être chose du passé. Après avoir enduré des températures de -40 degrés Celsius, ce n'est pas un petit -20 qui va nous déranger. Nous nous rendons à nos Sprinter avec le manteau ouvert, tuque et gants enfouis dans les poches.
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| Photo: Lesley Wimbush |
Vous vous rappelez le véhicule que nous avions abandonné? Il est maintenant en bon état de marche et peut réintégrer le convoi.
Une fois hors de Fairbanks, la civilisation se dissipe rapidement et nous nous retrouvons encore seuls au beau milieu des vallées arides. Même après quelques jours et des centaines de kilomètres, les montagnes et la toundra n'ont rien perdu de leur attrait, par contre.
Étonnamment, notre Sprinter à empattement allongé consomme moins d'essence (12,6 L/100 km) que l'autre à empattement régulier (13,4 L/100 km).
Nous cédons continuellement le passage aux gros poids lourds qui nous croisent en vitesse dans un nuage de poudre blanche et de cailloux. Ils transportent de l'équipement et des provisions de toutes sortes jusqu'au bout des champs pétrolifères de Prudhoe Bay. C'est toujours un peu stressant, en particulier dans les sections étroites. Quel soulagement quand ils sont derrière nous!
Nous sommes sur le point de conclure notre voyage quand, tout à coup, un camion semi-remorque freine brusquement et perd contrôle en tentant d'éviter une camionnette qui avait effectué un virage illégal. Il frappe une Econoline et celle-ci heurte violemment l'un de nos Sprinter. Perte totale. Dieu merci, le conducteur n'a subi que des blessures mineures. Le véhicule de mon collègue et moi a encaissé des dommages à l'avant, mais rien de sérieux. Finalement, tout le monde décide de continuer l'expédition, mais bon sang, il s'en est fallu de peu!
De puissants vents rendent la conduite difficile. D'un autre côté, le temps se réchauffe et la température grimpe jusqu'à -4 degrés. Il paraît que les montagnes Denali produisent un chinook qui peut faire varier le mercure de 20 à 30 degrés en quelques heures seulement. La neige qui tombe nous cache cependant le mont McKinley. Dommage.
En arrivant à Anchorage, nous nous réjouissons que le périple soit terminé. L'Alaska a toutefois gravé de superbes images dans ma mémoire, si bien que j'espère revenir un de ces jours.
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