Il y a deux semaines, Ford nous a invités à ses bureaux de Toronto afin qu’on puisse examiner d’un peu plus près le nouveau Bronco Sport. Pas d’essais routiers pour l’instant, cependant. N’empêche, nous avons accepté l’invitation afin de voir d’un peu plus près celui qui a été présenté il y a quelques semaines.
Nous avons aussi profité de l’occasion pour faire l’essai d’une camionnette Toyota Tacoma à boîte manuelle de façon un peu plus substantielle ; nous vous présenterons d’ailleurs le compte rendu de ce véhicule prochainement.
Concernant le Bronco Sport, si on a aimé certaines des choses découvertes à son propos, d’autres nous ont laissés plus perplexes.
Faisons le tour de la question ensemble.
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Le style
C’est LE point fort de ce nouveau VUS. Sur ce point, les stylistes de Ford viennent de frapper un grand coup. La signature Bronco est réussie et à ce chapitre, ça rappelle un peu le genre de réaction qu’on avait vu en coulisse lorsque Jeep avait présenté les premières images de son VUS Renegade en 2014. D’ailleurs, une autre chose nous rappelle ce véhicule, mais pas pour les bonnes raisons ; on y revient.
L’autre bon coup, c’est l’appellation des versions. Bien franchement, on se lasse des nomenclatures alphanumériques ou simplement alphabétiques du genre XLT, SE, LE, etc. Ici, avec quatre variantes qui adoptent comme noms Base, Big Bend, Outer Banks et Badlands, pas de mélange possible.
Et ça ajoute du caractère à l’ensemble.
Des caractéristiques propres
Toujours en matière de conception, le Bronco Sport va proposer des éléments qui vont le distinguer dans son créneau. Qu’on pense à cette ligne de toit surélevée à l’arrière qui rappelle ce qui se faisait chez Land Rover il n’y a pas si longtemps. Ces rails de toit, aussi, intégrés à toutes les variantes et qui peuvent servir de base pour l’installation d’une tente sur le toit, sont fort intéressants. À bord, deux vélos de montagne peuvent être placés à l’espace de chargement. Ils peuvent même être installés sur des supports spécifiquement conçus pour cela, un de 100 accessoires déjà offerts pour ce véhicule.
En faisant le tour du modèle, on découvre ce genre d’attention et de caractéristique un peu partout. On sent vraiment que Ford a pensé son produit pour ceux qui se salissent les mains le week-end, pas seulement pour ceux qui donnent l’impression de vivre une vie active.
Badlands
Des quatre versions, la Badlands est celle qui attire vraiment l’attention. Un simple regard à son faciès nous fait comprendre qu’elle est de conception différente avec ce bouclier qui autorise des angles d’approche plus importants en conduite hors route. En fait, si chaque Bronco Sport est équipé d’une suspension indépendante et de cinq modes de conduite adaptés, la livrée Badlands comprend des jambes de suspension avant spécifiques et pensées pour moins secouer les occupants lors de randonnées hors des sentiers battus.
De plus, les amortisseurs arrière monotubes plus massifs contribuent à accroître la réactivité du véhicule et à offrir plus de confort hors route. Des ressorts et des barres antiroulis moins rigides fournissent aussi une meilleure articulation pour franchir les obstacles.
Le système Trail Control permet de profiter d’un régulateur de vitesse pour conduite hors route, cependant qu’un système de caméra avant permet de voir venir, littéralement, les obstacles qui se présentent à nous. Et deux autres modes de conduite sont servis avec cette mouture, ce qui porte leur total à sept. Des plaques de protection supplémentaires, des crochets pour le remorquage, des pneus surdimensionnés, bref, cette variante est celle à choisir si vous passez vos week-ends loin de la ville… et du bitume.
L’offre
Vous comprendrez qu’on a bien hâte de mettre tout cela à l’essai, mais en attendant, l’analyse de l’offre nous invite à la critique. Si tout ce qui nous est présenté est intéressant, la façon dont on a découpé la dotation risque de faire mal au modèle.
Commençons avec les choix de moteurs. Si la version Badlands profite d’un 4-cylindres turbo de 2 litres offrant 245 chevaux et 275 livres-pieds de couple, on ne peut que se désoler de voir que cette mécanique n’est même pas offerte en option sur une autre des propositions. Ainsi, les trois autres Bronco Sport sont animés par un 3-cylindres EcoBoost de 1,5 litre. Le bloc a beau montrer une capacité de 181 chevaux et 190 livres-pieds de couple, il n’est pas des plus convaincants.
Nous avons eu l’occasion de le mettre à l’essai avec un modèle Escape (le cousin plus civilisé du Bronco Sport) et on se lasse de son caractère poussif et de son attitude criarde.
Et qu’on ne brandisse pas l’argument de l’économie de carburant pour nous convaincre. Les moteurs EcoBoost ont prouvé qu’ils pouvaient être efficaces sur le plan énergétique, mais seulement lorsqu’ils sont conduits de façon « grand-père ». Or, pour obtenir quelque chose de ce 3-cylindres avec ce format de véhicule, l’accélérateur doit être violenté.
Enfin, l’autre élément qui laisse perplexe, c’est la gamme de prix. Dire que le Bronco Sport n’est pas donné est un euphémisme. La version de base se vend 32 199 $, prix auquel il faut ajouter 1900 $ pour les frais de transport et de préparation. D’ailleurs, en incluant ces derniers, les trois autres variantes sont respectivement proposées à 36 099 $, 39 599 $ et 42 099 $.
Vous souhaitez un Bronco Sport à moteur 2-litres, c’est ce que vous devrez payer, sans compter les taxes, ce qui va vous amener au seuil des 50 000 $.
Ouch !
Conclusion
Voilà la raison pour laquelle on se pose des questions concernant ce nouveau modèle chez Ford. Est-ce que la clientèle va se laisser séduire par le style et les capacités du modèle, au point d’en oublier la raison une telle facture ? Avec le gros Bronco, assurément. C’est moins sûr dans le cas du petit. Seul l’avenir nous le dira, mais si jamais le modèle ne se vend pas très bien, on comprendra pourquoi.
Et si jamais il se vend comme des petits pains chauds, votre humble serviteur fera son mea culpa.