Le GMC Terrain œuvre à l’intérieur du segment le plus prisé de l’industrie, soit celui des VUS compacts. Ce dernier regorge de joueurs de qualités. Dans certains cas, on parle de joueurs de concession, littéralement. Le Toyota RAV4, le CR-V chez Honda et le Rogue chez Nissan en sont trois exemples patents.
Où est-ce que ça place le Terrain de GMC dans tout cela ? Loin, en fait, si l’on se fie aux sacro-saintes ventes de véhicules. L’an dernier, par exemple, GMC a livré un peu moins de 13 000 Terrains ; les représentants de Toyota et de Honda ont chacun passé le cap des 50 000 unités en 2018.
Une nuance est nécessaire, toutefois. Le GMC Terrain a un petit cousin chez Chevrolet, l’Equinox. Celui-ci s’écoule près de deux fois plus que le Terrain, si bien qu’en combinant leurs résultats, on dénombre un peu plus de 34 000 produits.
C’est suffisant pour placer le duo Equinox/Terrain au cinquième rang de la catégorie derrière les modèles précités, ainsi que le Ford Escape.
Dans les circonstances, ce n’est pas si mal, vous en conviendrez.
Une personnalité propre
Dès le moment où GMC a décidé de commercialiser le Terrain comme « jumeau » du Chevrolet Equinox, elle a su lui donner une identité propre. On reconnaît des airs de famille, certes, mais il est impossible de confondre les deux. Le Terrain, entièrement revu l’an dernier, propose une image plus masculine. Des angles plus tranchés, aussi. Une question de goût, bien sûr. N’empêche, les critiques à propos de son style sont l’exception plutôt que la règle.
Pour ce qui est de la gamme, elle se résume à trois habillages, soit SLE, SLT et Denali. Dans les deux premiers cas, on a droit à des moteurs 4-cylindres turbo, respectivement de 1,5 et de 2 litres. Chacune peut aussi recevoir, en option, un bloc 4-cylindres turbodiesel de 1,6 litre.
Dans le cas qui nous intéresse, nous avions sous la main une livrée Denali, celle qui repose au sommet de la gamme. La mécanique qui la sert est celle d’une cylindrée de 2 litres.
Pizza toute garnie
Partout à travers la gamme GMC, les variantes Denali sont celles qui en offrent le plus. Voyez-les comme les versions Cadillac de la marque. Avec elle, des trucs comme les phares aux DEL, les sièges ventilés, la recharge sans fil pour téléphone cellulaire ainsi qu’une liste complète de caractéristiques de sécurité sont des acquis. En échange, GMC vous attend avec une facture salée. En fait, l’offre débute à 30 800 $ avec une livrée SLE à traction et elle se termine à 42 300 avec un modèle Denali. Notre édition affichait un prix tout juste supérieur de 46 600 $.
Bien franchement, c’est trop cher, surtout qu’ailleurs, les modèles les plus garnis se vendent quelques milliers de dollars de moins. GMC mise beaucoup sur sa lignée Denali et on ne peut lui reprocher ; d’un modèle à l’autre, le pourcentage de vente des versions Denali varie entre 20 et 35 %.
Qualité
Néanmoins, il faut rendre à César ce qui lui appartient. Cette version huppée du Terrain a beau être dispendieuse, elle sert une qualité qui est indéniable. On ne pouvait en dire autant du modèle d’ancienne génération. La division a effectué un excellent travail lors de la refonte de 2018.
Aménagement
Ainsi, on profite d’une présentation moderne et d’un agencement de matériaux qui permet au cocon de se démarquer. À la console centrale, on note l’absence d’un lever de transmission traditionnel. La sélection des rapports se fait à l’aide de boutons disposés au bas de ladite console. Ces derniers exigent une période d’adaptation, mais l’approche a le mérite de libérer de l’espace.
Pour ce qui est du confort, honnêtement, c’est impeccable. Les sièges de cette version, notamment, offrent un niveau de support et de soutien qui frise la perfection. Si votre dos est fragile, vous allez trouver ces baquets divins. À l’arrière, l’espace est généreux pour les passagers, mais la banquette est moins accueillante. Elle a toutefois le mérite de se rabattre entièrement pour l’obtention d’un plancher plat pour le chargement. Au total, le volume atteint 1798 litres.
En somme, lorsqu’on passe un peu de temps à bord de ce GMC Terrain, on trouve rapidement ses aises. L’expérience est marquée par la convivialité. Disons qu’il devient facile de comprendre l’intérêt pour ce genre de véhicule lorsqu’on a les besoins qu’il s’efforce de combler.
Conduite dans le coup
Un des éléments qui plombait le duo Equinox/Terrain avant qu’il soit repensé pour 2018, c’était l’expérience de conduite. Celle-ci était plus brouillonne que rassurante. Outre la qualité qui a été portée à la hausse lors du dernier remodelage, on s’est sérieusement attardé sur le comportement.
En gros, celui-ci s’est à ce point amélioré qu’il n’a plus à rougir vis-à-vis la concurrence. Ce n’est pas peu dire.
Mécaniquement, des trois moteurs qui peuvent équiper le modèle, le 4-cylindres de 2 litres turbo qui graciait notre version d’essai représente le mariage le plus intéressant. Le bloc de 1,5 litre turbo est un peu anémique et bosse un peu trop à notre goût pour faire le travail. De son côté, l’unité alimentée par le gazole n’est pas convaincante, sans compter que les gains qu’elle propose à la pompe demeurent marginaux.
Ainsi, si un Terrain vous intéresse, le moteur de 2 litres est à prioriser. En revanche, pensez-y deux fois avant d’y aller pour une version Denali, à moins que vous aimiez payer trop cher pour les biens que vous vous procurez.
Conclusion
Le GMC Terrain a fait du progrès depuis ses débuts, c’est indéniable. Joue-t-il désormais à armes égales avec les ténors du segment ? Pas encore. Cependant, l’écart s’est à ce point rétréci qu’on peut dire qu’il s’agit d’un bon achat.
En 2010, j’avais été rabroué par certains dirigeants chez Chevrolet pour ma critique de l’Equinox, alors nouveau. J’avais mentionné qu’on avait fait du bon travail, mais qu’on était encore très loin de la coupe.
Là, disons qu’on s’en approche.
Quant à ce qui manque au produit pour faire ce dernier pas en avant, la réponse est simple ; du temps et une fiabilité à toute épreuve.
En vrac…
La transmission automatique à neuf rapports qui est jumelée au moteur 2-litres se fait oublier, ce qui est une bonne nouvelle.
Consommation annoncée, ville/autoroute : 11.2 et 9 litres aux 100 kilomètres.
Consommation enregistrée : 8,8 litres aux 100 kilomètres.
Reconnaissance vocale du système de navigation passablement à point.
Sensibilité agaçante du système de précollision.