Honda Ridgeline 2006

Ce groupe motopropulseur, très bien adapté, permet une conduite au quotidien des plus agréables. Les passages des vitesses se font rapidement et sans aucune secousse, et le bon étagement de la boîte permet de tirer le maximum du moteur. À la suite de mon essai, j'ai obtenu une cote de consommation de 12,82 litres au 100 kilomètres, un résultat légèrement supérieur à celui obtenu avec le Pilot. Cependant, face aux gloutonnes camionnettes nord-américaines qui consomment facilement entre 18 et 21 litres au 100 kilomètres, le Ridgeline fait presque figure de conducteur désigné au sein du groupe !

Comportement routier et éléments mécaniques

Photo - Antoine Joubert (Honda Ridgeline EX-L)

Jamais jusqu'ici une camionnette n'a pu offrir un si bon comportement routier, à moins bien sûr que vous ne considériez la Subaru Baja comme telle. Il est cependant évident que la présence d'un châssis monocoque, d'une suspension indépendante aux 4 roues et d'une traction intégrale à prise permanente contribuent à cet excellent comportement. Sur la route, le véhicule se compare évidemment au modèle dont il est dérivé, soit le Honda Pilot. La stabilité routière comme la tenue de route en virage impressionnent grandement, surtout sur chemin dégradé. Naturellement, l'absence d'un essieu rigide élimine le sautillement du train arrière, pratiquement inévitable sur une camionnette conventionnelle. Aussi, la meilleure répartition du poids permet un équilibre en virage plus intéressant, et surtout plus sécuritaire. Quant au freinage, la puissance n'est pas époustouflante, mais conviendra certainement à l'ensemble des acheteurs. En fait, seul son véritable inconvénient concerne son coefficient aérodynamique, moins efficace que celui du Pilot, et qui se fait sentir à vitesse d'autoroute, où la sensibilité aux vents latéraux et les cillements éoliens sont plus présents.

Silencieux et solidement construit, le Ridgeline impressionne également par un confort général facilement comparable à celui d'une grande berline. La suspension, même si relativement ferme, absorbe efficacement les chocs causés par une chaussée dégradée. Toujours sur un ton positif, l'habitacle, très bien insonorisé, constitue une belle amélioration chez Honda.

Valeur

Chez ce constructeur, même les modèles considérés comme ratés par la presse automobile jouissent assurément d'une excellente valeur de revente. Et comme le Ridgeline est un véhicule bien réussi, aussi polyvalent que fiable et bien construit, il n'y a nul doute à mon esprit que ce dernier n'échappera pas à la tradition. Un autre point à considérer du côté monétaire concerne sa consommation d'essence, certes supérieure à celle d'une Honda Accord, mais inférieure à celle de toute camionnette 4x4 actuellement commercialisée. Cependant, si vous êtes de ceux qui aiment les 0 %, les mensualités gratuites, les rabais du manufacturier et les « payons plus pour votre échange », vous ne cognez pas à la bonne porte.

Conclusion

Photo - Antoine Joubert (Honda Ridgeline EX-L)

Sans V8 et sans châssis à échelle, il est certain que le vrai « gars de trucks » ne considérera jamais un modèle comme le Ridgeline. Cependant, il est également vrai que les moeurs des acheteurs nord-américains sont en train de changer, surtout avec la hausse constante du coût du baril de pétrole. Il convient aussi bien à l'acheteur soucieux et rationnel qui affectionne des modèles comme le Chevrolet Avalanche, qu'au conducteur d'une Subaru Outback, voulant élargir ses horizons. Pour l'instant, il est difficile d'évaluer quel sera le succès commercial de ce modèle, mais ce premier essai me laisse croire à une longue et heureuse carrière. Encore une fois, chapeau Honda !