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La mort des « muscle cars »

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Le meilleur taux d'intérêt
Mathieu St-Pierre
Déprimant, ce titre. Peut-être le plus déprimant que j'aie jamais écrit.

À la suite du blogue de Michel sur les V8, j'ai cru bon de partager mon opinion sur ces moteurs et les fameux « muscle cars ».

Les gros bolides puissants que nous désignons ainsi représentent une pierre angulaire dans la vie de bon nombre d'amateurs, et la raison pour laquelle certains ont décidé de devenir ingénieurs, mécaniciens, designers, pilotes ou journalistes. Je sais en vérité que quelques-uns d'entre nous – à savoir Lesley, Justin et moi-même – font ce qu'ils font par amour pour les petits blocs, les gros blocs, les pieds cubes par minute, les différentiels à glissement limité, les barres anticabrage et la plongée. Voilà des mots qui nous ont tous grandement influencés et façonnés. Ça et le fait d'aimer se salir les mains.

Les muscles cars du début des années 1960 ont donné naissance à une culture et à un culte. Vers la fin de la décennie et le début de la suivante, cette ère glorieuse était déjà en train de s'effacer. Les constructeurs et les mordus d'automobiles ont fait de leur mieux pour empêcher l'extinction complète de ces voitures devant l'avalanche de lois antipollution et les responsabilités environnementales grandissantes.

Mustang GT Cabriolet 2012 (Photo: Rob Rothwell/Auto123.com)

Entre ces années et l'aube du nouveau millénaire, quelques modèles ont ravivé la flamme, comme la Buick GNX, la Ford Mustang Cobra et la Dodge Viper. Puis, au milieu des années 2000, nous avons assisté à une véritable renaissance des muscle cars et des grosses cylindrées. Croyez-moi, mon travail de journaliste/essayeur est devenu bougrement plus amusant depuis ce temps.

L'une des vedettes du nouveau mouvement s'avère la Ford Mustang GT 2011. Son V8 de 5,0 litres développant 412 chevaux possède tous les ingrédients pour créer une authentique machine à faire des envieux et des détracteurs. Avec un échappement proprement calibré (lire : BRUYANT) et de la vitesse à revendre, elle n'a pas arrêté de me faire sourire... même durant la semaine qui a suivi mon essai.

Il s'agissait d'un cabriolet GT de couleur Bleu éclatant muni d'une boîte manuelle. Malgré toute sa beauté, la pièce de résistance était – et sera toujours – le moteur de 302 pouces cubes. Tristement, la fin approche plus vite qu'on pense. Qu'est-ce qui me fait dire ça? Plusieurs choses, notamment la venue prochaine d'une Corvette turbocompressée. De plus en plus, les compagnies réduisent la cylindrée de leurs voitures sport et ajoutent des turbocompresseurs. Comprenez-moi bien : j'adore les turbos, mais ils ont la fâcheuse manie d'assourdir les moteurs.

Les V12 se font extrêmement rares et coûtent les yeux de la tête. Les V10 sont morts. Les V8 rapetissent et les V6 se voient gonflés. Comme j'ai dit, j'aime beaucoup les systèmes d'admission forcée, mais je ne peux m'empêcher de verser une larme.

Membre de la Génération X, je me rappelle très bien la Camaro 1971 de mon voisin. Vous n'imaginez même pas tout le temps et l'effort qu'il a investis pour la transformer en véritable dure à cuire. Actuellement, les jeunes de la Génération Y semblent se préoccuper très peu de la performance; ils s'intéressent nettement plus au design, au style et à la technologie. Par définition, ceci exclut tous les muscles cars et ce qu'ils représentent. (Je dis ça au cas où vous recherchiez d'autres coupables que les environnementalistes...)

Je suis content d'être ici pour surfer sur la dernière vague mais, en même temps, je suis triste de voir qu'elle finira inévitablement par s'échouer.

Allez-y! Achetez une Mustang Boss 302, une Camaro SS ou une Charger SRT8 pendant qu'il est encore temps!
Mathieu St-Pierre
Mathieu St-Pierre
Expert automobile
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