"Ces discussions sont les bienvenues si elles constituent la première étape d'un processus plus concret et pratique menant à l'élaboration d'une politique", a fait remarquer M. Hargrove. "Cependant, les intervenants de l'industrie sombreront rapidement dans le cynisme et l'inaction s'ils jugent que ces événements ne sont que des exercices de relations publiques pour le gouvernement."
Buzz Hargrove s'est également dit préoccupé devant la possibilité que les consultations gouvernementales tenues jusqu'à maintenant aient négligé le principal problème de l'industrie automobile canadienne, c'est-à-dire la manière de retenir et d'attirer les investissements manufacturiers dans le montage d'automobiles et la production de pièces.
"Il est important de se concentrer sur les compétences et l'infrastructure", a précisé M. Hargrove. "Tous s'entendent pour dire que nous devons investir plus dans les technologies, les compétences et l'infrastructure."
"Pourtant, s'il n'y a plus d'usines de montage au Canada, toutes les compétences et les technologies du monde ne seront d'aucun secours pour notre industrie automobile." M. Hargrove a mentionné que le cadre d'une nouvelle politique dans le secteur automobile doit être centré sur des mesures visant à attirer de nouveaux investissements au Canada afin d'endiguer la fuite des dépenses d'investissement vers le Sud, que ce soit au Mexique ou dans les états méridionaux des Etats-Unis. "Sans un important changement dans notre politique d'investissement, notre industrie ne pourra que poursuivre son déclin."
Les activités de montage d'automobiles au Canada ont fléchi de 20 % depuis les niveaux records de 1999 et elles diminueront davantage après la fermeture éventuelle de trois importantes usines de montage dans la prochaine année. Dans la foulée, la production de pièces d'automobile ralentira, et des milliers d'emplois bien rémunérés seront en péril, que ce soit dans l'industrie automobile elle-même et dans beaucoup d'autres secteurs secondaires et de l'approvisionnement.