Le préposé au ravitaillement connecte son gros boyau à quelques centimètres de ma tête. L'odeur de l'essence volatile employée en F1 est très prenante. Je tiens fermement le volant, car l'installation des pneus avant a tendance à le faire tourner. Je dois aussi tenir la pédale de frein enfoncée, car les mécaniciens ne peuvent pas visser les écrous si les roues tournent... Le changement de pneus terminé, on laisse retomber lourdement la voiture pendant que le plein d'essence se termine. On engouffre près de 90 litres de carburant en seulement sept secondes, et les quatre pneus ont été changés en quatre secondes. C'est plus vite qu'à n'importe quelle station-service!
Le plein terminé, on retire le boyau et le chef mécano soulève le panneau " First gear ", placé à l'avant de la voiture. À ce moment, si j'étais un vrai pilote, je retournerais vite en course. Mais le moteur ne tourne pas et je dois me contenter de répéter la simulation. Tout se déroule très rapidement et le pilote n'a pas le temps de relaxer durant un ravitaillement. Il y a tellement de choses à surveiller que ce n'est pas réellement un moment de repos pour lui... ni pour les membres de l'équipe Jordan !
PHOTO (diapo de Claude Cuerrier)
Vignette : René Fagnan au volant de la Jordan Honda lors des simulations de ravitaillement au Grand Prix Air Canada.
Crédit photo : Claude Cuerrier