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Les inspections obligatoires : Ce que j'en pense

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Le meilleur taux d'intérêt
Mathieu St-Pierre
C'est difficile de ne pas s'emporter comme le fait mon ami dans cette vidéo. Le gouvernement du Québec s'imagine vert et l'ami de l'environnement en tapant encore une fois sur le plus petit membre de l'ensemble des responsables de tout dans notre province, vous et moi.

(Attention: langage familier et joliment vulgaire)


Eh oui, ça recommence. Depuis belle lurette, le gouvernement du Québec tente d'instaurer un système d'inspection obligatoire pour les voitures qui circulent sur nos routes. Tout comme le font trente-sept états aux US et sept provinces, les grands patrons du Québec veulent compliquer la vie des contribuables les plus taxés au Canada.

Par le passé, les démarches du gouvernement ont démontré que la mise en place d'un réseau de garagistes mandatés de prendre en main ces inspections posait bien des maux de têtes et d'inquiétude. Pourquoi croyez-vous que cela aura pris 15 ans avant d'en venir à ce point? Il m'est difficile de commencer par le début car l'idée générale proposée par le projet de loi 48 est bonne mais au Québec, ça ne peut que fouèrer.

Commençons ici: les garagistes. Ce réseau d'établissements, que ce soit de coins de rues, de fonds de cours ou avec pignon sur rue, devra s'équiper des technologies les plus récentes pour procéder efficacement aux inspections des systèmes antipollution. Vous vous imaginez sûrement que ces outils ne sont pas disponibles chez Canadian Tire en spécial à 19,95 $! L'outillage coûte très cher et donc les garagistes doivent de faire de l'argent suite à leurs investissements. De l'abus, vous dites? Et si la voiture ne passe pas suite aux réparations? Ce n'est que le début.

"Pas d'inquiétudes! Le gouvernement va servir de police auprès des garages". Pourquoi pas! Ça coûte rien d'engager du monde qui va faire des inspections des centres d'inspections. Pour que le tout soit rentable, les frais d'inspection risquent d'être fort élevés avec le temps. De l'abus, vous dites? Tourner en rond? Aboutir à rien? On aime ça.

Oui, oui, le gouvernement va permettre des périodes de "grâce" où il va gracieusement vous offrir un délai pour procéder aux réparations. Si vous êtes en défaut, suite à l'expiration de cette période de grâce, vous allez recevoir des amendes. Le gouvernement est là pour vous; si vous n'avez pas les fonds nécessaires pour réparer votre voiture, il va augmenter votre déboursé. Comme c'est gentil. Enfin, ces frais sont au nom de l'environnement.

Ensuite vient la pollution. Est-ce que les voitures, celles classifiées comme étant des véhicules légers, les nôtres, sont la source principale de la pollution causée par les gaz à effet de serre? Qu'en est-il des véhicules lourds comme les camions de livraison, les "18-roues", les camions de la ville et tous les autres gros "trucks" que l'on voit circuler et cracher de la fumée noire et nauséabonde dans l'atmosphère supposément inspectés? Et aussi, que dire des transports aériens? Et ceux qui chauffent avec du bois? La liste est longue des sources d'émanations de gaz à effet de serre...

Au Canada, en 2005, de tous les secteurs économiques au pays, les transports comptaient pour 27% de ces gaz. C'est autant dire que les gouvernements ne peuvent rien contre les 72 autres pour cent... Au Québec, le pourcentage s'élevait à 43,3%. Ensuite, pour déterminer qu'est-ce qui est quoi à l'intérieur de ces données, il faut extrapoler que les Transports Routiers comptent pour 33.7% du 43.3%. Par contre, on ne sépare pas le transport léger du lourd. Parmi les multiples tableaux, graphiques et données que j'ai étudiés, les transports légers comptent généralement pour le quart jusqu'au tiers du montant total. Faut dire donc que c'est loin d'être une majorité.

Je regarde tous ces chiffres et voici la conclusion que j'en tire: on s'attaque au plus petit car s'attaquer au plus gros (industrie minière, production d'électricité, industrie du ciment, de l'acier et du fer, etc.) pourrait affecter l'économie. On ne peut pas faire ça! Si on s'attarde à nous, ça va faire avancer l'économie! Les gouvernements n'ont pas le pouvoir, du moins, pas le vrai, autre que sur nous pauvres citoyens.

Il y a un peu plus de 3 millions de voitures sur la route au Québec. Près de 600 000 d'entre elles sont âgées de 11 ans ou plus. Donc, c'est près de 20%. C'est un % élevé, je dois l'accorder. Par contre, dans deux ans lorsque le programme entrera en vigueur, les voitures qui auront 11 ans à ce moment seront celles qui ont neuf ans aujourd'hui. Entre vous et moi et à quelques jours de 2012, une Toyota Camry 2003 est et sera sûrement loin d'être une minoune à la toute fin de 2013. Si on parle d'une Chrysler Intrepid 1993, je peux être d'accord. De toute manière, le sel que nous répandons sur nos routes ne tardera pas à éliminer toutes les bagnoles à un moment donné.

De plus, le Québec est une des seules provinces au Canada (Ontario aussi mais leur volume est deux fois plus élevé que le nôtre) où les gaz à effets de serre sont en baisse.

Je suis convaincu que le gouvernement tire sur les mauvaises cibles. Ce projet de loi mal conçu semble être rien de moins qu'un coup de tête, visant à faire avancer une cause perdue mais qui pourrait générer des revenus. Le pire dans tout ça est que nous ne pourrons jamais mesurer l'impact actuel d'un tel système. Les voitures neuves sont de plus en plus performantes au niveau des mesures antipollution et donc, par défaut, les émanations de gaz à effet de serre se stabiliseront ou continueront à diminuer.

Les seules baisses que nous pourrons effectivement mesurer seront le niveau de nos fonds en banque. Merveilleux.

D'ici peu, je vous présenterai ma liste de solutions.
Mathieu St-Pierre
Mathieu St-Pierre
Expert automobile
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