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Lexus ES300h 2013 : essai routier

Lexus ES300h 2013 | Photo : Olivier Croteau
Le meilleur taux d'intérêt
Mathieu St-Pierre
J'ai hâte de vieillir
Je sais ce que vous pensez, mais il s’agit d’un compliment; c’est une bonne chose, comme le dirait Martha Stewart. En réalité, cette voiture convient parfaitement pour la baronne septuagénaire de la cuisine et de la déco. Sa personnalité capricieuse exige la perfection, l’excellence et, j’ose imaginer, le silence le plus complet lorsqu’elle cogite/planifie/exécute des transactions illégales. Lexus incarne cette même quête de la perfection.

Depuis sa deuxième mouture parue en 1992, la Lexus ES est le principal gagne-pain de la marque haut de gamme de Toyota. C’est un secret de polichinelle depuis le départ : la Lexus ES est en fait une Toyota Camry embellie. Il était donc surprenant de constater l’absence d’une ES hybride lors du lancement de la Toyota Camry hybride en 2007.

Nouveau visage
Pour 2013, Lexus a rajeuni l’image de son best-seller afin de lui conférer la nouvelle image de la marque, inaugurée sur la dynamique et raffinée GS350 2013. Pour certains, la nouvelle calandre semble inspirée du Predator et il s’agit sans doute d’une autre bonne chose; cette nouvelle « attitude » ajoute énormément d’attrait à Lexus, qui est depuis longtemps un peu trop conservatrice, voire même fade.

Dans les faits, la Lexus ES300h 2013 est une typique berline japonaise, dont les principales caractéristiques physiques n’ont rien de rebelle. Bien qu’elle soit fort élégante, elle n’a pas de facteur « wow » et elle ne rendra pas vos voisins jaloux. Cela peut sembler superficiel, mais le marché des voitures de luxe mise sur l’apparence, du moins pour ceux qui aiment ce genre de chose.

Il est à parier qu’un acheteur de voiture haut de gamme se retrouvant dans une salle d’exposition Lexus est plus à la recherche de substance que d’un style « m’as-tu vu ». Et de la substance, Lexus en a.

Confort sans égal
L’habitacle, et non la tôle, a davantage capté mon attention. Le tableau de bord est simple, fonctionnel et facile à consulter. L’accessoire le plus difficile à maîtriser est l’interface utilisateur Remote Touch de Lexus (offert avec le système de navigation). Il s’agit de mon troisième ou quatrième contact avec l’appareil, qui selon Lexus « fonctionne comme une souris », mais j’éprouve encore de la difficulté à dompter la télécommande qui active le curseur à l’écran.

Après quelques interactions, on devrait pouvoir mieux en maîtriser l’utilisation, mais je n’arrive tout de même pas à saisir comment le Remote Touch est supérieur aux autres dispositifs similaires actuellement offerts sur le marché. Par chance, les sièges, les matériaux, les cadrans et tout ce qui touche de près ou de loin aux passagers est superbe.

Des sentiments de bien-être, de confort et de luxe font partie de l’impression de conduite. Il est difficile de décrire cette sensation; il est rare qu’une voiture sous la barre des 100 000 $ soit aussi douillette et respectable que la Lexus ES300h.

Puissance hybride à la Lexus
La conduite de la Lexus ES300h 2013 est également fort impressionnante. Le système de propulsion hybride est composé d’un moteur 4 cylindres de 2,5 litres à cycle Atkinson et d’un moteur électrique. Ajoutons une transmission à variation continue et nous obtenons le groupe motopropulseur à 4 cylindres le plus doux de la planète.

La Lexus ES300h 2013 développe 200 chevaux et un couple de 156 lb-pi. Comme vous le savez sans doute, les moteurs électriques génèrent leur couple dès le départ; n’allez donc pas croire que 156 est un nombre modeste. Sérieusement, cette voiture est épatante.

ES300h-R
Pour cette raison, je dois admettre que j’ai passé la moitié de mon temps de conduite en mode Sport. Le sélecteur de mode de conduite permet d’exploiter le système d’entraînement de trois façons différentes. Le mode ECO maximise toutes les fonctions et les accessoires et est identifié par la couleur bleue. Le mode Normal est un mélange entre le mode ECO et le dernier mode, Sport. À la sélection de ce dernier, identifié en rouge, les jauges puissance, ECO et charge deviennent un tachymètre ; préparez-vous à être ébloui!

La Lexus ES300h 2013 s’élance d’une façon linéaire et soutenue, qui surprend tout en vous accrochant un petit sourire. C’est ce qui explique ma consommation d’essence de 7,0 litres/100 km durant ma semaine d’essai. De façon réaliste, un conducteur normal devrait consommer en moyenne 5,5 à 6 litres. Les freins de la 300 sont également forts impressionnants : régénération ou pas, ils sont puissants et faciles à moduler.

Les voitures Lexus sont indéniablement confortables, et sur la route, la ES300h livre la marchandise comme pas une. Le châssis super étroit et la suspension entièrement indépendante sont déterminés à isoler les passagers afin d’offrir une balade tout en douceur pour tous. Et vraiment, tout le monde appréciera.

Pour les vieilles âmes
Pour un conducteur de tous les jours, la Lexus ES300h 2013 est possiblement le véhicule le plus raffiné sur le marché. Et à 43 900 $, elle est presque abordable. Mon modèle incluait seulement l’ensemble Navigation optionnel, faisant grimper le prix à 45 700 $.

À 34 990 $, l’Acura ILX hybride est la seule concurrente actuelle dans le segment haut de gamme, mais la CT200h est plus près. Le seul autre adversaire potentiel sera le Lincoln MKZ 2013 hybride, mais son prix n’a pas encore été annoncé au moment d’écrire ces lignes.

La Lexus ES300h 2013 est une bonne voiture, mais on se sent si emmitouflé que c’en est décevant au point de vue esthétique et je me sentirais "vieux" si je me la procurais. Pour le moment, j’ai envie d’impressionner et de titiller mes sens à l’occasion. Mais, lorsque je me serai assagi, je finirai sans doute au volant d’une voiture comme celle-ci.
Lexus ES 300h 2013
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Mathieu St-Pierre
Mathieu St-Pierre
Expert automobile
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