Auto123.com - On vous guide du rêve à la route

L'offre et la demande pour des autos plus vertes

|
Le meilleur taux d'intérêt
Khatir Soltani
Un autre bon exemple est celui des VUS. Bien que n'étant pas un fan, loin de là, de ce type de véhicule, c'est Chrysler, une fois de plus, qui a vu le potentiel que pouvait avoir cette catégorie de véhicules lorsqu'ils ont mis sur le marché leur Grand Cherokee durant les années 90. Les autres n'ont pu que suivre, ce qui a fait que ce fameux camion était considéré parmi les plus désirables auprès du public pendant quelques années, avant des modèles et des marques fétiches. Rassurez-vous, je n'ai jamais été de ceux-là.

À l'inverse, un exemple d'échec cuisant a été la Edsel, de Ford. Dans les années 50, Ford avait décidé de construire un nouveau type de voiture, très avant-gardiste qui aiderait l'entreprise à prendre la pôle aussi bien au niveau de l'image que des ventes. C'est alors que la direction décida d'y aller avec un nouvel outil scientifique afin de faire en sorte que leur produit soit le plus réussi possible.

À votre avis, quel fut cet outil? Était-ce un nouveau type de construction? Un moteur de pointe? Une façon d'assembler plus efficace? Vous n'y êtes pas du tout. Cet outil c'était : Un sondage! Eh oui! Comme les études de marché faisaient leur apparition dans le monde, la mode des sondages naissait et révolutionnait tout le système capitaliste.

À cette époque, les spécialistes des relations publiques affirmèrent pour la première fois que l'époque où un fabricant imposait un produit et que l'acheteur n'avait qu'à s'y adapter était révolue. Finie l'époque où un Henri Ford pouvait dire que ses autos étaient vendues dans toutes les couleurs, en autant qu'elle soit noire. Le client aurait maintenant raison!

Cependant, cette « science » naissante, étant encore à ses premiers balbutiements, se révéla beaucoup plus empirique que scientifique. (D'ailleurs, encore aujourd'hui les sondages ne sont pas parfaits, loin de là. Il n'y a qu'à penser aux sondages en période électorale...)

Ainsi, Ford a sondé des milliers de consommateurs afin de connaître leurs goûts, leurs besoins, leurs désirs les plus profonds. Et le résultat final fut un flop monumental. Après avoir mis plus d'un milliard de dollars dans cette entreprise, après avoir rêvé de faire du nom Edsel celui d'une nouvelle division, Ford a tout abandonné après que les consommateurs, ceux-là mêmes qui leur avaient exprimé ce qu'ils voulaient, aient rejeté brutalement le produit fini.

Mais...que s'est-il passé?

Ce qui est arrivé est somme toute assez simple. À la suite de cet échec cuisant, non seulement pour Ford, mais aussi pour cette branche des relations publiques, des chercheurs se sont attardés sur ce cas d'espèce afin de savoir ce qui avait cloché. Après des mois de recherche, la conclusion a été brutale. Lorsqu'on demande aux gens ce qu'ils veulent, ce qu'ils aiment et ce dont ils ont besoin, très souvent ils vont mentir!

Ils vont mentir sur leur goûts afin de se montrer plus sophistiqués qu'ils ne le sont vraiment; ils vont mentir sur leurs revenus afin de se montrer plus riches; ils vont mentir sur leurs réponses pour essayer de plaire aux sondeurs; bref, il est très difficile, avec des questions directes d'avoir le vrai portrait des consommateurs.

Le cas Edsel a fait école et tous s'en souviennent aujourd'hui.

-2 : La façon fouineuse (ou l'oreille sur le rail)

Moins risquée en investissements, mais parfois plus risquée en espionnage industriel, cette méthode consiste à essayer d'arriver avec un produit qui aura du succès en observant de près ce que font les avant-gardistes. L'avantage de cette méthode est qu'elle requiert moins d'investissement en recherche et développement et qu'elle peut permettre à une entreprise d'avoir l'air d'être à la fine pointe sans avoir eu à prendre le risque de l'être vraiment.
Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada