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Maintenant à l'essai: des voitures qui se parlent

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Alex Law
Pas mal tout le monde dans l'industrie automobile s'entend pour dire que les véhicules ne deviendront jamais beaucoup plus sécuritaires tant et aussi longtemps qu'ils n'arrêteront pas d'entrer en collision les uns avec les autres. Voilà pourquoi il y a tant d'intérêt pour la technologie présentée cette semaine par DaimlerChrysler lors de son symposium sur l'innovation, à Washington.

Pour employer les termes exacts de la firme germano-américaine, il s'agit de la «Dedicated Short-Range Technology» (DSRT, technologie spécialisée sur courte distance), qui «construit un pont d'information entre chaque véhicule» et qui «aide à optimiser la circulation et à rehausser considérablement la sécurité dans le trafic». On parle également d'un système pouvant être utilisé pour importer des films ou de la musique, bien que ce ne soit pas le but premier qu'ait en tête la compagnie.

S'inspirant des travaux de recherche du Centre de Recherche et de Technologie de DaimlerChrysler, près de l'Université Stanford, à Palo Alto (San Francisco), le constructeur a conçu une technologie qui favorise «une démonstration dynamique d'une communication à haute vitesse entre deux voitures», en l'occurrence une Mercedes-Benz Classe E et un Dodge Durango.

DaimlerChrysler n'est pas la seule compagnie qui travaille sur un tel système, mais elle est la première à effectuer un test en public.

La technologie mise au point par son Centre de Recherche et de Technologie permet à des véhicules de se parler entre eux ou de communiquer à des «postes» le long de la route. Ceci peut faciliter la circulation parce qu'un véhicule qui rencontre «une situation critique comme un embouteillage, du brouillard, de la glace ou un accident» peut transmettre de l'information à tous les usagers de la route dans un rayon immédiat; ces derniers peuvent donc ralentir et prendre des mesures appropriées. Les automobilistes plus loin de la scène seraient également informés et pourraient changer carrément de route afin d'éviter tout tracas.

Les véhicules munis du système DSRT peuvent communiquer directement entre eux, par exemple en transmettant des signaux de freinage d'un véhicule à l'autre. Les conducteurs sont ainsi avertis à l'avance qu'ils auront à se servir de leurs freins.

En plus des diverses alertes et de la lecture de fichiers audio-vidéo numériques, il serait même possible d'obtenir des cartes routières mises à jour en temps réel pour bonifier le système de navigation de bord du véhicule.

Dans ce type de «réseau d'information», chaque véhicule peut jouer le rôle d'émetteur, de récepteur ou de transmetteur. «Cela permet la transmission d'une chaîne d'informations, comme dans une course à relais. Avec l'aide de ce processus, parfois appelé «butinage», l'information peut se répandre davantage pour couvrir une distance substantielle», au dire de DaimlerChrysler.

L'échange de données entre véhicules est rendu possible grâce à des réseaux ad hoc, c'est-à-dire des connexions sur courte distance «qui sont créées instantanément entre les véhicules dès que le besoin se fait sentir et qui peuvent s'organiser sans le soutien d'une infrastructure externe.»

Les technophiles seront heureux d'apprendre que le système DSRT recoure à une technologie de réseau local sans fil (WLAN) de 5,9 Gigahertz pour transmettre des données, et ce, sur une distance allant jusqu'à un kilomètre.

De l'avis de DaimlerChrysler, cette percée représente «un autre pas historique dans la réalisation d'un monde sans accident».

Selon des enquêtes de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA, l'agence américaine de sécurité dans les transports), 88 % de tous les accidents par collision arrière sont le résultat d'un manque d'attention du conducteur ou du fait qu'il conduit trop près du véhicule en avant. DaimlerChrysler croit que la DSRT peut contribuer à prévenir de tels accidents ou, du moins, à réduire leur gravité.

Le géant de l'automobile collabore avec le département américain des Transports (DOT) ainsi que les États de la Californie, de la Floride et du Michigan pour préparer d'autres démonstrations de communication véhicule-à-véhicule ou véhicule-à-infrastructure.

Travaillant sur son initiative d'Intégration des Infrastructures Automobiles, le DOT choisirait des endroits précis pour effectuer une série d'essais progressivement plus intégrés, et ce, jusqu'à la fin de la présente décennie.

Le département de recherche sur les services et les technologies automobiles de Stanford se concentre sur des technologies et des applications pour l'info-divertissement, la gestion des rapports entre automobiles ainsi que les systèmes de support au conducteur basés sur l'information et la communication. L'équipe d'environ 20 scientifiques et ingénieurs identifie les nouvelles tendances technologiques en vue de les approfondir et de les implanter ensuite dans des prototypes. L'objectif est d'équiper le plus tôt possible les véhicules de DaimlerChrysler avec des dispositifs innovateurs offrant une fonctionnalité nette et simple pour les usagers.
Alex Law
Alex Law
Expert automobile