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Premières impressions: Ford GT

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Le meilleur taux d'intérêt
Amyot Bachand
L'histoire au présent
Un bon V8

On ne pouvait s'attendre à autre motorisation dans la GT. Ford y a mis un V8 de 5,4 litres suralimenté par un compresseur Eaton.. Il développe 550
chevaux, mais pourrait atteindre facilement les 700 chevaux selon les ingénieurs. Il fournit 500 lb-pi de couple : ce sont les mêmes données que le 7 litres qui a permis de remporter les 24 heures du Mans en 1966 et 1967. Ce nouveau moteur est entièrement en aluminium. On lui a accouplé une boîte-pont manuelle Ricardo à 6 rapports avec différentiel à engrenage hélicoïdal à glissement limité. Cela se traduit par un transfert facile de la puissance avec un glissement limité et permet des sorties de virage sûres, si vos pneus sont en bon état. Même l'embrayage s'avère étonnamment assez léger pour un tel bolide et donc facile à maîtriser. Les passages des rapports sont courts et faciles à guider. Le freinage est assuré par quatre étriers Brembo à quatre pistons et d'énormes disques ventilés aux quatre roues.

Carrière trop courte

La Ford GT en est à sa dernière année. Sa production n'aura duré que trois ans. C'est en septembre que sortiront les derniers modèles. Et ce n'est pas Ford qui souhaitait terminer ce projet ainsi. Bien qu'elle soit
dispendieuse à fabriquer, Ford savait que la voiture ne pourrait satisfaire aux normes de collision de 2007. Aux États-Unis, on doit protéger les occupants contre eux-mêmes, car dans plusieurs états américains, le port de la ceinture de sécurité n'est pas obligatoire, la liberté individuelle prévalant sur le bon sens. Les normes de protection des occupants ne changeant pas, il faut alors que les constructeurs imaginent des structures encore plus absorbantes, des rideaux gonflables tout autour dans l'habitacle. C'est pourquoi la Ford GT terminera sa courte vie si tôt. Nous sommes chanceux d'avoir pu obtenir au Canada un certain nombre d'exemplaires satisfaisants à nos normes de collision. Ford a confié à une firme canadienne la modification et leur homologation auprès de Transports Canada : pare-chocs, phares de jour, instrumentation. Le ministère n'a pas exigé que l'on écrase une voiture : les simulations par ordinateurs confirmaient que la voiture résisterait aux impacts. De plus, seules 200 voitures seront offertes au Canada. Et elles sont presque toutes vendues...

Sur la piste

La Ford GT ne rugit pas, elle bondit avec grâce et finesse. J'ai trouvé facile de m'adapter à ce bolide de 200,000$. Nous tournions sur la piste Nelson
du circuit de Shannonnville, une piste courte et très sinueuse, une piste technique quoi. Je pouvais soit utiliser le troisième rapport tout le long tellement le couple est puissant. Ou je passais au deuxième rapport pour profiter de la puissance. En un rien de temps, la voiture grimpe de vitesse, mais trop vite pour pouvoir lire le compteur placé à droite. On dit qu'elle peut atteindre les 330 km/h. Mais sur une piste courte, aux mains de ses géniteurs, on atteignait les 220 au bout de la courte ligne droite. Dans mon cas, je crois avoir touché les 160/170, peut-être plus, peut-être moins, car on ne sent pas la vitesse tellement la voiture est docile. Le freinage est phénoménal. J'ai pu tourner à plusieurs reprises avec les deux GT, l'une rouge, l'autre aux couleurs de Gulf. Vers la fin de l'après-midi, les pneus arrière de cette dernière avaient perdu leur adhérence au point où l'arrière de la GT chassait à la moindre sollicitation trop puissante. D'ailleurs, un collègue l'a échappé, mais heureusement rattrapée. En sortant du virage juste avant la ligne droite où je m'apprêtais à la pousser, j'ai senti l'arrière se dérober. La GT est tellement bien équilibrée qu'elle te fait sentir en un millième de seconde ce qu'elle va faire : en relevant légèrement le pied de l'accélérateur, j'ai pu facilement la replacer pour me lancer le long du mur de ciment de la ligne droite.
Amyot Bachand
Amyot Bachand
Expert automobile
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