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Réal Tanguay : la chance de se recréer

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Khatir Soltani

AM : Quels sont les plus grands défis à venir pour une unité de production comme la votre?

RT : Au Japon, il y a beaucoup de modèles dans chaque usine. En Amérique du Nord, on commence seulement à assembler plusieurs modèles dans la même usine. Il faut alors constamment se préparer pour de nouveaux modèles. Ce qui est aussi difficile, c'est de travailler avec nos fournisseurs de pièces pour les impliquer de la conception jusqu'à la fabrication. L'usine commence à s'impliquer dès la conception et le design. Nous faisons déjà une évaluation. Dans les autres compagnies, l'usine reçoit les spécifications et fabrique la voiture. Nos employés ont même la chance d'aller bâtir les premiers prototypes.

AM : Est-ce que les questions environnementales seront importantes ?

RT : Certainement. Notre objectif mondial est d'atteindre le niveau zéro ou quasi-zéro en termes de déchets. Les matériaux que nous utilisons doivent être recyclables. Nous avons adopté la peinture à l'eau, meilleure pour l'environnement. Pour ce faire tous les emballages sont réutilisables à 100 % : on ne se sert pas de carton, ni de polystyrène. Nous nous assurons que nous pourrons recycler les matériaux qui entrent. Nous avons investi dans une nouvelle technologie qui permet de recycler 35 % de l'eau qu'on utilise. Nous cherchons également à réduire la quantité d'énergie que nous consommons. Cette année, nous avions comme objectif de réduire les déchets de 25 %, et nous l'atteindrons. Nous avons sensibilisé tous nos employés. Certaines usines au Japon ont déjà atteint le quasi-zéro déchet, autour de 5 %.

AM : Quelles sont les principales barrières culturelles, ou autres, entre un Canadien et un Japonais?

RT : À mon avis, les Canadiens sont très bien équipés pour faire des affaires au niveau global. Si l'on regarde le Canada, il s'agit d'un groupe non homogène issu de beaucoup de cultures. Nous sommes très flexibles: nous avons toujours fait affaire avec les Américains, les Européens et, plus récemment, avec les Asiatiques. J'ai trouvé cela très facile de faire affaire avec les Japonais, car ils sont logiques. C'est la manière dont j'aime communiquer.

AM : Pourtant, on entend que le poids des traditions, très fort au Japon, peut parfois causer des problèmes. Vous n'avez pas senti cela ?

RT : Cela prend un certain temps pour gagner leur confiance. Une fois qu'ils t'ont compris, qu'ils ont confiance en toi, tu fais partie de la famille. Ce ne sont pas les mots qui comptent, c'est la manière dont on agit qui est très importante. Il faut être un bon ambassadeur de la culture de Toyota, qu'on appelle le "Toyota Way".

Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada