Selon les annonces de plusieurs constructeurs et gouvernements, en 2035, il ne se vendra plus de véhicules neufs à essence. L’objectif est ambitieux, c’est le moins que l’on puisse dire. Certains croient qu’il est réalisable, mais d’autres émettent de sérieux doutes.
En coulisse, certains constructeurs nous indiquent que la chose est impensable. Trop demeure à faire en trop peu de temps. Cette semaine, le grand patron de Rivian, R.J. Scaringe, ajoute sa voix à ceux qui doutent. Et ce dernier est bien placé pour parler, car il est à la tête d’une entreprise qui est vouée et dédiée à la chose électrique. Ses propos sont à prendre au sérieux.
Concrètement, ce dernier a déclaré lors d’une entrevue accordée au Wall Street Journal que la crise actuelle des semi-conducteurs était « qu’un amuse-bouche par rapport à ce que nous allons vivre avec l’approvisionnement en cellules de batteries au cours des deux prochaines décennies. »
Le dirigeant croit que le délai serré pour faire passer des millions de ventes de véhicules personnels du moteur à combustion interne à la batterie va mettre en évidence le manque de préparation de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des batteries, de l’extraction minière à la production des produits finaux.
Au moment d’écrire ces lignes, toujours selon lui, « de 90 % à 95 % de la chaîne d’approvisionnement n’existe pas » pour atteindre les objectifs que les gouvernements et les équipementiers se sont fixés pour la décennie à venir.
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La situation relative à la vente de véhicules électrifiés aux États-Unis nous donne une bonne idée des défis qui attendent l’industrie. L’an dernier, 5 % des ventes de véhicules chez nos voisins du sud ont été l’affaire de modèles hybrides alors que 3 % ont été l’exploit des modèles électriques. On parle de deux records. Et bien, pour atteindre ces chiffres, la demande des batteries lithium-ion a augmenté en moyenne de 37 % chaque année depuis 2015. Le Wall Street Journal affirme que cette année, le bond sera de 50 %.
Le lithium commence à être nommé l’or blanc et plusieurs croient que la Terre ne pourra pas soutenir la demande. Sa quête pourrait pousser les entreprises à utiliser des procédés d’extraction qui ne seraient pas respectueux de l’environnement.
« Beaucoup d’entre nous comprennent que faire exploser une montagne pour l’exploitation du charbon est mauvais ; je pense que faire exploser une montagne pour l’exploitation du lithium est tout aussi mauvais », a ajouté R.J. Scaringe.
Voilà des propos qui vont alimenter les discussions. Ils rejoignent l’avis de plusieurs constructeurs qui croient plutôt que c’est un ensemble de technologies qui seront offertes aux consommateurs au cours des prochaines décennies, et non une seule.
On a tendance à croire que c’est une forte possibilité, surtout que le moteur à combustion n’a peut-être pas dit son dernier mot avec le développement d’essences synthétiques.
Bref, on n’a pas fini d’en parler.