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Saleen S281 2004

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Le meilleur taux d'intérêt
Khatir Soltani
Une main de fer dans un gant...de fer!

Sur la route, il en résulte des performances tout à fait époustouflantes, avec un tant d'accélération de 0 à 100 km/h en tout juste cinq secondes. Les reprises sont tout aussi impressionnantes, avec un 80-120 km/h en 4,8 secondes. La vitesse de pointe annoncée par Saleen est de 275 km/h, mais il faudrait un véritable pilote d'expérience pour l'atteindre, car la voiture n'offre pas un comportement routier que je qualifierais de sécuritaire.

Comportement

Sachant que la Mustang n'a jamais été réputée pour sa grande tenue de route et son comportement routier exemplaire, je ne m'attendais pas à retrouver la conduite d'une Porsche Boxster en prenant le volant de cette Saleen. Hors, avec une suspension entièrement repensée, des jantes de 18 pouces et des disques de freins Brembo de 13 pouces, je m'attendais à bien plus. En fait, après avoir été épaté par la puissance brute et la sonorité envahissante du moteur, j'ai tout de suite remarqué que le comportement routier était issu d'une autre époque. Dès qu'on atteint le cap des 80 ou 90 km/h, la voiture commence à se déstabiliser légèrement, un peu comme s'il manquait d'air dans un pneu. Par contre, passé les 150 km/h, la voiture nous ramène à l'ordre, car la direction totalement imprécise accompagnée d'une suspension dure comme le roc et d'un châssis plutôt vieillot, vous force à ralentir.

En fait, ayant dernièrement fait l'essai d'un Mustang Mach 1, je peux vous dire que mis à part la puissance, je préfère de loin une véritable Mustang. J'ai eu l'impression de conduire une Mustang modifiée, usagée de dix ans, à laquelle on a greffé un moteur sans se soucier du reste. En plus d'être instable en ligne droite comme en virage, la voiture était victime d'une symphonie de bruits de caisse, qu'on ne retrouve même pas dans une Chevrolet Cavalier ! Le freinage, malgré sa puissance, était handicapé par une pédale aucunement progressive et très dure, qui rappelait presque l'époque où le freinage était non assisté.

Malgré cette première impression plutôt médiocre, je suis prêt à laisser le bénéfice du doute à la Saleen. Sachant que cette voiture est la première à avoir été conçue pour le Canada, et que les autres exemplaires sont arrivés seulement quelques mois plus tard, j'ai l'impression qu'on a produit ce modèle à la hâte, pour la présenter le plus tôt possible à la presse canadienne. Car avec de si bons ingrédients, il est quasiment impossible de voir un résultat aussi décevant.

Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada