Les tarifs de 25 % imposés par l’administration Trump touchant les véhicules importés aux États-Unis se font déjà sentir. Selon une étude de la firme Inovev, les exportations européennes de véhicules vers les États-Unis pourraient être réduites de 200 000 unités en 2025.
Spécialisée sur les données relatives aux véhicules, Inovev a conclut que l’importance totale de l’impact des droits de douane va dépendre de la durée de l’application de ces derniers. S’ils sont en vigueur jusqu’à la fin de l’année, au tarif annoncé de 25 %, 200 000 des 900 000 exportations estimées de l’Union européenne et du Royaume-Uni vers les États-Unis pourraient être perdues.
Une baisse énorme
On parle de 22 % moins de véhicules, ce qui est énorme.
Comme le rappelle Automotive News, les États-Unis sont le plus grand marché d’exportation de véhicules de l’Europe, devant la Turquie et la Chine. Le nombre de véhicules exportés au cours des dix dernières années a fluctué entre 700 000 (à son plus bas pendant la crise des puces électroniques après la Covid-19) et 975 000 unités en 2018, selon Inovev.
Pour les fabricants européens, cela pourrait représenter des milliards en pertes financières, résultat d’une contraction du chiffre de vente.
Selon un rapport de la banque d’investissement Jefferies, les droits de douane pourraient réduire les bénéfices de Stellantis de 75 % cette année, soit environ sept milliards d’euros (près de 7,7 milliards en fonds américains).
Les prévisions se basent bien sûr sur le fait qu’on prévoit que les consommateurs américains vont en grande partie modifier leurs habitudes, voire reporter l’achat d’un véhicule en raison des prix plus élevés qui sont anticipés. On croit aussi que plusieurs constructeurs vont retenir leurs exportations en attendant qu’une solution soit trouvée à cette impasse.
Déjà, on a vu Audi décider de retenir dans les ports américains ses véhicules arrivés au pays après le 3 avril. Jaguar Land Rover a pour sa part précisé qu’elle suspendait ses exportations de véhicules vers les États-Unis.
On voit également différentes stratégies prendre forme parmi les différents constructeurs. Mercedes-Benz a annoncé qu’elle n’allait pas augmenter le prix de ses modèles 2025, pour le moment. D’autre constructeurs prévoient répartir les coûts des tarifs sur leur gamme complète de modèles. Certains constructeurs pourraient transférer une partie de leur production aux États-Unis pour éviter, voire diminuer les effets des tarifs.
Les trois marques allemandes que sont Volkswagen, Mercedes-Benz et BMW sont les plus importants exportateurs de véhicules vers les États-Unis. Leurs faits et gestes seront scrutés à la loupe au cours des prochaines semaines.
