Albuquerque, Nouveau-Mexique — La venue inévitable des voitures autonomes a de quoi perturber, alors j’aimerais remercier les gens de General Motors et de Chevrolet. Je leur suis énormément reconnaissant d’avoir gardé en vie et amélioré la Camaro, de même que pour avoir fait de ce lancement médiatique un beau road trip.
Merci de penser à nous, les amateurs de conduite. Merci également pour cette nouvelle et incroyable Camaro 2016.
Une Camaro entièrement redessinée
L’engouement pour la Camaro depuis sa renaissance en 2010 est formidable. La 6e génération qui nous arrive maintenant ne l’est pas moins. En fait, tout ce que vous avez lu et entendu à propos d’elle jusqu’ici est certainement positif. Mais est-ce bien le cas? Pour l’avoir essayée, je peux vous dire que oui.
La Chevrolet Camaro 2016, pour employer une autre épithète, est phénoménale. Nous avons eu droit à des modèles de préproduction, mais croyez-moi, l’exemplaire 1SS Rouge ardent avec boîte automatique à 8 rapports que j’ai testé a livré une performance quasi impeccable. Le paragraphe suivant vous résumera les seules « lacunes » de la voiture.
Le Wi-Fi ne fonctionne pas toujours
GM aime beaucoup se vanter que ses véhicules proposent un accès à Internet sans fil 4G LTE. Nous étions bien excités à notre départ d’Albuquerque, mais la connexion nous a lâchés tout de suite en sortant de la ville. À 4 ou 5 reprises, nous avons tenté de mettre à jour nos statuts sur les réseaux sociaux, mais sans succès. Pourtant, il y avait un réseau cellulaire. Dans mes précédents essais en Europe, je n’ai jamais traversé de pareilles zones mortes. Bon, ce n’est quand même pas la fin du monde…
Tout le reste est génial
Le programme « Trouver de nouvelles voies » (#findnewroads) de General Motors est simple, mais assez inédit. On nous amène par avion à un endroit, puis on nous offre de choisir notre véhicule et de faire comme bon nous semble sur la route. J’ai eu quelques problèmes pour prendre mon vol qui m’a ramené à la maison, mais ça, c’est une autre histoire.
Mon partenaire d’essai et moi avons hérité de la Camaro décrite ci-haut, même s’il ne s’agissait pas de notre premier choix. Sur place, il y avait aussi des Camaro à moteur V6 et V8, certaines avec une boîte manuelle à 6 rapports et d’autres avec l’automatique à 8 rapports. Comme vous l’imaginez, le V6 de 335 chevaux n’était pas très populaire. Finalement, bien que nous ayons raté la boîte manuelle, nous avons été très satisfaits par l’automatique.
Grand vent de fraîcheur à l’intérieur
La Chevrolet Camaro 2016 est disponible en 2 versions SS : 1SS et 2SS. Cette dernière ajoute des sièges en cuir chauffants, une chaîne audio Bose, un climatiseur automatique, une aide au stationnement et quelques autres commodités. Notre exemplaire 1SS possédait des sièges en tissu, le système Apple CarPlay et de splendides cadrans personnalisables. J’aurais aimé mieux avoir le tachymètre au centre et les autres à la gauche, mais bon.
L’habitacle représente une évolution majeure par rapport à la génération sortante — c’est comme passer d’une Trabant à une Cadillac! Le design se veut moderne et attrayant. La plus grande amélioration selon moi est le volant à base plate dérivé de la Corvette, moins massif et beaucoup plus agréable à tenir en main que l’ancien. Par ailleurs, les molettes du système de chauffage et de climatisation sont intégrées aux 2 bouches de ventilation centrales et fonctionnent très bien. Petit bémol : ces bouches peuvent se fermer, mais elles s’ouvrent facilement si l’on insère un objet.
L’interface MyLink de Chevrolet s’avère simple à utiliser et l’écran tactile répond à la moindre pression des doigts. CarPlay vient bonifier l’expérience en donnant accès à plusieurs applications qui se trouvent sur notre iPhone. C’est justement de cette façon que nous avons établi une partie de notre itinéraire jusqu’à Tombstone, en Arizona. Or, comme la connexion sans fil nous a lâchés, mon confrère et moi avons dû acheter une bonne vieille carte routière en papier!
Sexy… de proche
L’extérieur de la nouvelle Camaro 2016 est époustouflant. L’aérodynamisme bien pensé, le faciès d’allure distinctive et le corps musclé qui semble avoir été taillé au couteau lui donnent un look de coupé puissant et saisissant. Bizarrement, la voiture a très peu attiré l’attention lors de notre voyage de mille kilomètres. Nous avons croisé plusieurs propriétaires de Camaro, mais aucun d’eux n’a pris le temps de l’admirer. Pourtant, elle est canon! L’explication que nous avons trouvée, c’est qu’elle ressemble pas mal à l’ancienne Camaro vue de loin; il faut vraiment l’étudier de plus près pour apprécier le changement.
En version SS, le style grimpe d’un cran grâce à un aileron arrière exclusif, à un capot différent qui incorpore des prises d’air fonctionnelles et surtout à une calandre plus imposante et menaçante qui dissimule des conduits de refroidissement pour les freins.
Nous les avons trouvés fort pratiques en filant à vive allure sur la 191 en Arizona. L’air frais permettait aux freins Brembo de livrer une performance optimale même en étant très sollicités. Cette route de 175 kilomètres avec 427 virages est l’une des plus sinueuses et des plus techniques que j’ai rencontrées dans ma vie. Elle a poussé la Camaro 2016 à ses limites.
Plus légère et plus agile
Si la Camaro de 6e génération est bonne à ce point, c’est parce qu’elle emploie une formule qui a maintes fois fait ses preuves. D’abord, elle pèse entre 101 et 177 kilos (223 à 390 livres) de moins que la précédente. Ensuite, son châssis est plus rigide de 28 %. Troisièmement, la nouvelle Camaro a perdu près de 5 centimètres en longueur, 2,5 centimètres en hauteur et quasiment 2,5 centimètres en largeur. Résultat : elle ne paraît pas aussi corpulente que l’ancienne et son agilité est supérieure.
La suspension, également revue et améliorée, comprend 5 bras à l’avant, des composantes en aluminium et des orifices qui allègent leur poids. De même, les jantes sont plus larges, mais aussi plus légères. En fin de compte, on obtient une Camaro hyper maniable, plus stable et plus raffinée.
En négociant les grandes courbes et les épingles sur notre chemin, j’ai remarqué que l’adhérence des roues avant était pratiquement identique à celles d’en arrière. Avant, le Camaro plantait son museau dans la route et le derrière suivait; maintenant, elle est beaucoup plus équilibrée dans l’ensemble des situations. Sa maniabilité est meilleure et laissez-moi vous dire que la voiture colle à la route avec une férocité rassurante.
Le nouveau sélecteur de mode de conduite, semblable à ce qu’on retrouve dans bien d’autres modèles, permet d’alterner entre Tourisme, Sport et Piste. La réponse de l’accélérateur et l’assistance de la direction varient légèrement. À propos, j’ai trouvé la direction électrique incroyablement rapide et précise; en revanche, comme c’est souvent le cas, elle relaie très peu d’information venant du train avant.
Automatique avec 8 rapports
Parlons de la boîte automatique à 8 rapports. Elle est vraiment bonne, surtout quand elle fait le travail elle-même, mais je peux déjà envisager les améliorations qu’elle recevra à moyen terme, soit au niveau du mode manuel. Premièrement, les sélecteurs au volant paraissent bon marché. Deuxièmement, la boîte éprouve parfois de la difficulté à bien faire correspondre le régime du moteur avec le rapport engagé; quelques rétrogradations ont entraîné un frein moteur plus brusque que je l’aurais souhaité. Troisièmement, le sélecteur de droite pourrait être plus rapide d’exécution. Bref, j’ai bien aimé cette boîte automatique, mais j’aurais quand même préféré la manuelle à 6 rapports.
Gloire au LT1!
Oui, LT1 comme le moteur de la Corvette. Cette fois, le V8 de 6,2 litres passe à 455 chevaux et à 455 livres-pied de couple. Il est maintenant plus impatient de tourner à haut régime, la puissance atteignant son apogée à 6 000 tours/minute. Je vous dis qu’il émet un son guttural des plus retentissants!
Le combo du V8 et de la boîte automatique à 8 rapports propulse la Chevrolet Camaro 2016 de 0 à 96 km/h (60 mi/h) en 4 secondes et au quart de mille en 12,3 secondes à une vitesse de 186 km/h (116 mi/h). Tu parles si c’est rapide! D’un autre côté, quand on veut prendre ça plus relax, cette Camaro file en douce à 130 km/h (80 mi/h) à un régime de seulement 1 850 tours/minute. En plus de rendre la conduite silencieuse, elle consomme moins d’essence.
La question à 50 000 $
Quel est le meilleur coupé sport dans la catégorie? Ah, l’éternelle question! Seule la Ford Mustang aurait pu offrir une expérience aussi amusante que celle que j’ai vécue dans l’Ouest américain. Son plus petit gabarit et son châssis plus dynamique lui permettraient d’exceller sur ce genre de routes. La Dodge Challenger, plus grosse et plus lourde, aurait exigé davantage d’effort et je doute que ses freins auraient survécu à autant d’abus.
Ceci étant dit, je pense sincèrement que je choisirais la nouvelle Camaro 2016 ou la Challenger avant la Mustang, aussi bonne soit-elle. Chevrolet n’a pas encore annoncé les prix, mais la voiture arrivera chez les concessionnaires très bientôt.