C’est à l’autre bout du pays, sur l’île de Vancouver plus précisément, que le constructeur Acura avait convié quelques membres de la presse automobile pour le lancement de son nouveau RDX 2019, un VUS compact qui en est désormais à sa troisième génération. Avec la multiplication de tout ce qui porte la mention utilitaire de nos jours, la venue de ce VUS plus agile, mais surtout plus accessible, est une excellente nouvelle pour la division luxueuse de Honda.
Ironiquement, Acura hésite encore à multiplier son offre à ce chapitre, le RDX étant secondé uniquement par le MDX. Pourtant, la tendance du moment tend vers ce type de carrosserie. Parlez-en à Ford, Buick ou même Nissan (pour ne nommer que ceux-là) qui comptent tous sur des alignements très garnis à ce chapitre.
Un nouveau squelette
Qui dit nouveau modèle dit aussi nouvelle plateforme. Dans ce cas-ci du moins, c’est le cas! Acura fait donc appel à une architecture entièrement nouvelle qui n’existe nulle part ailleurs au sein de son alignement. Plus rigide que l’ancienne, celle-ci est également plus large afin de donner au véhicule une meilleure stabilité. Cette rigidité accrue est d’ailleurs une bonne nouvelle pour ceux et celles qui achèteront ce VUS, car le RDX 2019 vient d’office avec un toit panoramique, une vitre qui peut vouloir dire qu’il y aura des craquements plus tard dans la vie utile du véhicule. Notez que pendant ce premier contact, cette composante du véhicule n’a émis aucun son.
Le moteur de la Type R… ou presque!
Les habitués du modèle se rappelleront que le VUS introduit en 2007 avait tout d’abord été équipé d’un moteur 4-cylindres de 2,3-litres, le premier de la marque à être gavé par turbocompresseur et que, par la suite, la deuxième génération du VUS avait plutôt hérité du V6 de 3,5-litres, une solution plus souple, voire plus américaine!
Mais pour 2019, Acura laisse tomber son 6-cylindres au profit du 4-cylindres turbo de 2,0-litres déjà aperçu sous le capot de la Civic Type R ou même de la berline Accord 2.0T. Dans ce cas bien précis, la puissance de l’engin perd quelques chevaux face à l’ancien V6 (272 ch contre 279 ch), mais gagne au change avec résolument plus couple (280 lb-pi contre 252 lb-pi).
Malgré l’excellence de la boîte manuelle 6 rapports de la Type R, les ingénieurs ont cru bon – ils ont bien fait d’ailleurs – de faire confiance à la boîte automatique à 10 rapports qui a fait ses débuts dans la Honda Odyssey il n’y a pas si longtemps. Cette unité autorise le changement manuel des vitesses via les palettes logées derrière le volant du véhicule.
Autre détail digne de mention : Acura intègre la quatrième version de son rouage intégral SH-AWD (Super Handling All-Wheel Drive) à bord du RDX, ce dernier étant même aidé dans sa tâche par un contrôle vectoriel qui permet de transférer le couple là où ça compte.
Enfin du nouveau à l’intérieur
La division Acura est réputée pour son conservatisme, surtout au niveau de l’habitacle de ses véhicules. Avec le RDX, on ne peut pas parler d’une révolution, mais des efforts ont clairement été déployés pour revitaliser l’ambiance à bord.
On doit par exemple cette planche de bord au concept Acura Precision Cockpit, une idée présentée au Salon de Los Angeles 2016. Les habitués auront déjà repéré les fameux boutons de la boîte de vitesses, une solution qui ne fait pas l’unanimité, soit dit en passant, mais à l’instar de la NSX, on retrouve un peu plus haut cette fameuse molette qui permet de changer le caractère du véhicule.
Le RDX peut donc passer du mode Snow, à Comfort, à Sport et même Sport+, ce dernier aiguisant au maximum les réflexes du VUS. La direction électrique, la réponse du moteur, le contrôle de la traction et le système de stabilité sont tous modifiés par cette simple molette. En mode Sport+, tous les paramètres sont ajustés pour accrocher un sourire au visage du conducteur.
Notez que l’édition Platinum Elite – la plus onéreuse à 54 990 $ – a droit à une suspension ajustable qui se raffermit ou non selon le mode retenu. C’est tout de même dommage que le modèle à l’apparence la plus sportive, celle qui porte l’écusson A-SPEC, ne soit pas disponible avec cette suspension spécifique.
Pour naviguer au travers des nombreuses applications du système de divertissement, Acura introduit le Acura True Touchpad, un pavé tactile qui se distingue tout de même de celui proposé chez Lexus par cette capacité de reconnaître la position du doigt et de le transposer à l’écran (au centre du tableau de bord). D’ailleurs, ce dernier n’est pas tactile, et même s’il l’était, il est trop loin des occupants. La précision du pavé est étonnante, mais cette solution oblige encore le conducteur à quitter la route des yeux, ce qui n’est pas idéal, vous en conviendrez!
Le confort de la sellerie est aussi à noter ici, les sièges de la première rangée ayant été inspirés par ceux de la NSX, rien de moins. Un peu plus de support ne ferait pas de tort par contre, mais bon, on ne doit pas oublier le vaste auditoire de ce véhicule. La deuxième rangée de sièges est également confortable et l’espace est généreux, surtout avec le plancher plat.
Le design est lui aussi de nouvelle facture
Sans surprise, le RDX 2019 se présente avec une toute nouvelle silhouette, celle-ci s’inspirant des plus récents produits de la marque. Le VUS devient également le premier utilitaire Acura à recevoir l’écusson A-SPEC, une stratégie d’habillage (beaucoup d’éléments peints en noir et des jantes surdimensionnées de couleur anthracite) qui a convaincu plusieurs clients Acura jusqu’ici. Le MDX sera également offert plus tard cette année avec un costume similaire.
Sans être le plus extraverti sur le marché, le RDX peut au moins se targuer de respecter la philosophie inaugurée par le prototype Precision en 2016, à Détroit.
Sportif le RDX?
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les VUS se raffinent beaucoup depuis quelques campagnes, tellement en fait qu’à leur volant, on a l’impression de conduire une voiture sport. Dans le cas du RDX, c’est l’arrivée du moteur 4-cylindres turbo qui transforme le caractère de ce VUS grand public. D’emblée, on remarque la sonorité particulière du moulin qui est loin d’être désagréable à entendre, d’autant plus qu’elle émane des haut-parleurs de la chaîne audio. La boîte de vitesses est également un modèle d’efficacité, les changements de rapports étant rapides et sans à-coups, même en mode Sport+.
Ce qui se traduit par des accélérations fort impressionnantes pour une motorisation généraliste. Il sera intéressant de voir si Acura osera ajouter une version Type S à sa gamme RDX pour mieux concurrencer les Audi SQ5 et BMW X3 M40i de ce monde. On verra bien au fil du temps!
Le RDX s’est également très bien comporté durant ce périple sur l’île de Vancouver, la pluie printanière ayant rendu la chaussée très glissante. Mais, avec un bon rouage intégral et un VUS qui n’a pas froid aux yeux, l’expédition de quelques heures a été agréable d’un bout à l’autre, tout d’abord à cause d’une direction lourde et précise qui donne l’heure juste, mais également à cause d’un châssis très rigide qui rassure même dans une courbe abordée à grande vitesse.
Le mot de la fin
Le troisième opus est définitivement le meilleur de la lignée, aucun doute là-dessus. Plus moderne à tous les niveaux, c’est également – et surtout – le plus agréable à conduire. Il y a certainement ce pavé tactile qui est loin d’être intuitif en conduisant, mais une fois arrêté, sa manipulation ne pose pas problème. Quant à la fiabilité du groupe, elle ne devrait pas faire défaut à long terme, même si les mécaniques sont relativement récentes.
Les premiers exemplaires du VUS devraient arriver dans les concessions du pays d’ici le 15 juin, avec un prix de départ de 43 990 $.
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