La Z est à Nissan ce qu’est la Mustang à Ford et la Corvette à Chevrolet ; un modèle iconique. Si le produit n’est plus aussi populaire qu’il l’a déjà été, il n’en demeure pas moins un rouage important du portfolio de Nissan.
Nissan sans la Z, c’est un peu comme un gâteau sans glaçage. Conséquemment, voilà pourquoi elle est toujours au catalogue ; un modèle signature, ça ne se balaie pas facilement du revers de la main.
Le problème, c’est que Nissan ne lui offre pas le traitement qu’on doit réserver à un tel pilier. À preuve, la dernière refonte de la Z date de 2009, mais en vérité, les bases du modèle qui est toujours commercialisé, elles, nous ramènent à la fin de 2002.
La Z est vieille et à bien des égards, totalement désuète.
Heureusement pour elle, elle est porteuse d’atouts qui ne sont pas à négliger.
Est-ce assez pour en faire un choix intéressant ? Et qu’en est-il de cette variante NISMO ?
Voyons voir.
L’épreuve du temps
À la vitesse où les choses évoluent dans l’industrie, le design dont hérite un modèle peut être sa plus grande force ou rapidement devenir son pire boulet. Dans le cas de la Z, ça demeure un point fort. En fait, la robe qu’elle porte est toujours jolie et elle fait encore tourner les têtes.
Puis, lorsqu’on prend le volant, on redécouvre ce qu’est la conduite d’une pure sportive. À ce chapitre, cette voiture en donne pour son argent à son propriétaire ; on y revient un peu plus loin.
Le style et la conduite, donc, des éléments intéressants qui servent toujours bien la Z. Toutefois, même s’il s’agit de deux gros points, tristement, ça s’arrête là. Le reste du bolide a besoin d’amour, à commencer par l’habitacle dont la présentation nous ramène 15 ans en arrière. Les cadrans, notamment, bien que différents, montrent leur âge. Pire, ils avancent un affichage qui offre le même genre de contraste que soumet une console de jeu moderne avec une autre datant des années 90. Au centre du tableau de bord, ça vieillit mieux, mais l’interface du système multimédia a depuis longtemps été renouvelée ailleurs à travers la famille.
Les sièges ? Ceux de la version NISMO répondent mieux à l’appel que ceux des variantes régulières, mais on ne parle pas du grand confort. Ça va pour de courtes distances, mais après plus d’une heure passée à bord, certains muscles du dos crient pitié.
Bref, du sang neuf ; ça urge.
Mécanique éprouvée
Lorsqu’on passe sous le capot, on retrouve une vieille connaissance… et le sourire. Le V6 de 3,7 litres qui anime la Z depuis près de 10 ans est un bloc compétent, puissant et, en prime, fiable. Au service de la version NISMO, il crache 28 chevaux supplémentaires pour un total de 350. Le couple, lui, se chiffre à 276 livres-pieds, un gain de 6 par rapport au modèle conventionnel. Tout ça permet à cette variante de performance d’effacer le 0-100 km/h en 5,2 secondes, un temps 0,7 seconde plus rapide que toutes les autres Z.
Mais, au-delà de ces statistiques, c’est la sensation qui reste imprégnée lorsqu’on sollicite les organes de cette voiture qui plaît. Outre le moteur, la boîte de vitesses manuelle à six rapports, la seule livrable avec la variante dont il est question ici, est de commerce agréable, tout comme la pédale d’embrayage qui offre une bonne rétroaction au conducteur.
Il y a moyen de s’amuser, disons cela comme ça. Et si la manipulation d’une boîte mécanique vous est moins familière, l’activation du mode sport fait que le régime moteur s’ajuste lors des rétrogradations ; vous aurez l’impression d’avoir acquis le statut de pilote professionnel.
Le seul souhait, vraiment, c’est que la prochaine Z soit dotée d’une mécanique technologiquement plus avancée, une qui fera fondre la cote de consommation d’essence. Attendez-vous à 11 ou 12 litres aux 100 kilomètres, surtout si vous avez le pied droit nerveux.
Agile à souhait, mais…
Plus tôt, nous faisions allusion au plaisir que procure cette Z une fois qu’on est bien installé aux commandes. Si l’agrément de conduite est bien senti, il s’accompagne toutefois d’un désagrément qui prend rapidement le dessus.
Les fleurs, d’abord
Ce qu’on apprécie le plus de cette Z lorsqu’on la pilote, c’est son caractère convivial, qu’on emprunte le chemin de l’épicerie ou qu’on bosse à enfiler les courbes d’une route sinueuse avec le couteau entre les dents. Cette voiture est aussi amusante que facile à conduire.
Et si la dérobade survient, deux choses peuvent se produire ; vos réflexes auront tôt fait de corriger la trajectoire, ce que la Z va faire docilement, ou bien les aides à la conduite viendront vous rappeler qu’il vous reste quelques croûtes à manger avant qu’on vous appelle Monsieur... ou Madame !
Le pot
Le pot, c’est bien simple, il a trait à la suspension bien trop rigide de cette variante NISMO. Ce n’était pas la première fois que nous avions l’occasion de mettre à l’essai cette déclinaison, mais comme ce fut jadis le cas, la même sensation a été dominante : ça tape trop.
Nos routes n’aident pas, on en convient, mais il y a une limite à se faire brasser. Sur un circuit, on serait au paradis, mais sur nos pavés imparfaits, non. En fait, ce qui manque à cette mouture, c’est une suspension adaptative.
Quand on vous dit que la Z a vieilli…
Enfin, si un dernier bémol devait être soulevé, il a trait à l’insonorisation, inexistante. C’est bien d’entendre la mécanique ronronner, mais à 100 km/h sur l’autoroute, il serait agréable de pouvoir converser avec son passager sans s’égosiller.
Conclusion
Si la Z actuelle est sur votre liste d’achat, optez pour une version régulière et de grâce, évitez de payer pour de l’équipement optionnel qui ne vous servira probablement pas à bord de cette voiture. La Z est un jouet pour les week-ends et à son volant, une chose importe ; le plaisir de conduire.
Le reste demeure superflu.
En 2019, Nissan devrait nous présenter le modèle de prochaine génération.
Quant à cette livrée NISMO, elle est plus agréable sur un écran de jeu vidéo.