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Honda Clarity 2018 : une hybride très sophistiquée, mais irritante

Honda Clarity 2018 | Photo : D.Duquet
Le meilleur taux d'intérêt
Denis Duquet
Honda tente de s’imposer parmi les hybrides branchables

Honda envisage de vendre une majorité de véhicules hybrides, électriques, hybrides branchables et même à pile à combustible d’ici 2030. Dans le passé, ce constructeur a tenté à maintes reprises de se positionner avantageusement dans la catégorie des véhicules écologiques avec plusieurs modèles intéressants sur le plan technique, mais ceux-ci n’ont pu attirer l’intérêt du grand public. Cette fois, on efface tout et on recommence avec la Clarity, une berline intermédiaire proposée en trois versions : 100 % électrique, hybride branchable et à pile à combustible. Pour l’instant, seule la version hybride branchable sera commercialisée au Canada.

Un peu comme l’a fait Hyundai avec sa Ioniq, répartir différentes motorisations sur trois modèles plus ou moins identiques (avec la même plateforme) permet de réduire les coûts et de faciliter la production. Pour Honda, la Clarity est l’une des premières incarnations de cette philosophie.

J’ai donc eu l’opportunité de conduire ce nouveau modèle alors que la météo était loin d’être clémente, une belle façon de tester une automobile dotée de plusieurs innovations technologiques, histoire de savoir si elle peut résister à nos hivers.

Silhouette controversée
Lorsque la Honda Clarity a été dévoilée, la réaction générale des personnes qui assistaient à cet événement était que sa silhouette était quelque peu rébarbative. En fait, si elle nous semble sortir des sentiers battus en photo, c’est un peu plus acceptable lorsqu’on la voit en vrai. C’est comme si on avait décidé de rendre une Accord plus aérodynamique.

Je ne veux pas entrer dans les détails, mais plusieurs éléments de la carrosserie favorisent l’écoulement de l’air et la réduction du coefficient de traînée afin de consommer moins de carburant. Par exemple, le dessous de la voiture est doté d’une plaque qui dirige l’air vers l’arrière. Puisque ce véhicule est assez imposant physiquement, les ingénieurs ont dû jouer d’astuce pour en arriver à des solutions techniques efficaces, même si c’est au détriment de l’élégance. Mais, une fois encore, une voiture peu attrayante aux yeux de l’un peut paraître irrésistible à une autre personne.

L’habitacle de la Clarity est spacieux, d’une finition exemplaire et on a l’impression de monter dans une voiture qui coûte beaucoup plus cher. Là s’arrêtent mes compliments, puisque j’ai rarement conduit une automobile qui m’a irrité à ce point au chapitre de l’ergonomie. Je ne sais pas ce qu’avaient fumé les responsables de la disposition des commandes, mais j’ai trouvé ça peu intuitif et dérangeant au possible. Pour vous donner un exemple, on a placé les prises USB dans la partie inférieure de la console centrale avant, ce qui les rend impossibles à trouver dans l’obscurité. 
Une autre approche iconoclaste est l’utilisation de boutons pour la boîte automatique sur cette console. On s’y habitue, mais ce n’est pas l’idée du siècle. Sur une note plus positive, l’accoudoir central s’ouvre pour découvrir un espace de rangement passablement spacieux. 

Après un certain temps, on s’accommode de cette ergonomie un peu spéciale. Toutefois, il y a un irritant auquel on ne s’habituera jamais : chaque fois qu’on veut monter ou baisser le volume de la radio, il faut tapoter sur une section de l’écran d’information pour obtenir les résultats escomptés, puisque le bouton servant à régler le volume est absent. Jurons garantis. 

Sophistication technique
Si la silhouette soulève la controverse, si l’ergonomie se révélera irritante pour certains, il serait difficile de critiquer la mécanique de la Honda Clarity hybride branchable qui est l’une des plus sophistiquées de sa catégorie. En tout premier lieu, on fait appel à un moteur thermique de 1,5 litre à cycle Atkinson produisant 103 chevaux. Celui-ci travaille en harmonie avec un moteur électrique de 181 chevaux pour obtenir une puissance totale de 212 chevaux. Je ne suis pas fort en mathématiques, mais je sais que si on additionne 103 à 181, le résultat devrait être de 284 chevaux. Cette différence s’explique en bonne partie par l’interaction des deux moteurs qui ne font jamais simultanément usage de la totalité de leur puissance. En certaines occasions, le moteur électrique est sollicité au maximum; d’autres fois, c'est le moteur thermique qui intervient. La combinaison partielle des deux est aussi possible.

La transmission de type CVT comprend trois modes de conduite (Econ, Normal et Sport) et, de façon générale, les accélérations et les reprises se font tout en douceur. La Clarity propose en outre plusieurs éléments sophistiqués visant à gérer la puissance des moteurs et la régénération de la batterie au freinage. Contentons-nous de dire que les palettes sur le volant permettent de programmer cette régénération.

Comment se conduit la Clarity?
Après avoir cessé de me battre avec les multiples commandes qui m’irritaient au plus haut point, je me suis concentré sur la conduite de cette Honda écolo. Pesant plus de deux tonnes, la Clarity n’est pas un poids léger : on a placé à l’arrière une batterie au lithium-ion de 17 kWh passablement lourde. Bref, la Clarity donne l’impression de piloter une Accord qui a gagné du poids.

Le comportement routier est sans histoire, tandis que les accélérations et les reprises peuvent être qualifiées de nerveuses. Mais là, il faut s’expliquer, puisqu’en fonction des différents modes que l’on peut programmer avec cette voiture, il se peut que si vous appuyez sur l’accélérateur à fond, vous tombiez en mode thermique uniquement. Par ailleurs, en certaines circonstances, la régénération de la batterie semble rendre les distances de freinage un peu plus longues.

Cela dit, la visibilité est très bonne, tout comme l’habitabilité, bien que le dégagement pour la tête soit assez limité pour certains.

En conclusion, je dois avouer que la Honda Clarity 2018, sans doute en raison des conditions climatiques exécrables lors de mon essai, ne m'a pas emballé outre mesure au chapitre de la conduite ni de la cohabitation quotidienne. Détail à souligner, il a fallu plus de 12 heures pour recharger la batterie sur une prise 120 volts, et ce, alors que le mercure était de plusieurs dizaines de degrés sous zéro. Malgré tout, j’ai réussi à obtenir une autonomie en mode électrique de 60 km, autonomie qui devrait grimper à plus de 70 km lorsque la température sera plus clémente. Seule la Chevrolet Volt réussit à proposer un plus grand rayon d’action en mode électrique parmi les voitures de cette catégorie. Quant à la consommation moyenne enregistrée, elle a été de 4,8 L/100 km malgré des conditions hivernales passablement rigoureuses.

Somme toute, si on regarde objectivement les qualités et les défauts de cette automobile, en faisant fi des irritants ergonomiques qui sont sans doute une affaire personnelle, la Clarity a plusieurs avantages. Et il ne faut pas oublier non plus qu’elle permet d’obtenir un octroi gouvernemental : 8 000 $ pour les résidents du Québec, 14 000 $ pour ceux de l’Ontario. Avec cette réduction, la Clarity se vend pratiquement au même prix qu’une Accord de catégorie supérieure. 

 

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    Denis Duquet
    Denis Duquet
    Expert automobile
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