Seattle, Washington ― Parfois, pour les constructeurs automobiles, lancer un nouveau produit en retard est une bonne chose. Ça évite normalement de faire les mêmes erreurs que la concurrence. D’un autre côté, il risque de ne plus y avoir de place dans le marché et/ou le véhicule en question recevra très peu d’attention.
Infiniti et Nissan ont usé de sagesse. Oui, ils sont les derniers à proposer un multisegment sous-compact de luxe, mais ils ont bénéficié de l’aide d’un joueur établi, à savoir Mercedes-Benz. Et comme ce créneau relativement jeune a soif de nouveautés, ils risquent fort d’attirer des consommateurs.
Devrais-je dire « plus de consommateurs »? Chose certaine, le tout nouvel Infiniti QX30 2017 amène énormément de style, de performance et d’utilité dans une catégorie où tout le monde se bat pour être à l’avant-plan. Le look est peut-être le plus important de ces 3 éléments et, à cet égard, le QX30 éclipse la majorité de ses adversaires.
Une bonne base
C’est un secret de polichinelle : l’Infiniti QX30 2017 est un Mercedes-Benz GLA déguisé. Le très populaire multisegment sous-compact allemand sert effectivement de base au nouveau véhicule d’Infiniti grâce à une entente signée entre Daimler et l’Alliance Renault-Nissan en 2011.
Le nouveau QX30 possède donc les mêmes composantes mécaniques que le GLA 250. Plus précisément, il exploite un moteur turbocompressé à 4 cylindres de 2,0 litres et une boîte à double embrayage qui compte 7 rapports. Les ingénieurs d’Infiniti se sont quand même assurés de mettre leur propre touche avant que le QX30 obtienne le feu vert final.
Le moteur en question génère 208 chevaux et 258 livres-pied de couple (en passant, on le retrouve aussi dans la nouvelle berline sport Q50). De série, il transfère sa puissance aux roues avant; en option, il la répartit entre les 4 roues. Notez que l’existence du QX30 à traction vient du fait qu’une voiture à hayon appelée Q30 devait initialement voir le jour, mais a été abandonnée. Quoi qu’il en soit, Infiniti s’attend à ce que plus de 85 % des exemplaires vendus soient à transmission intégrale. Leur système privilégie les roues avant en conduite normale, mais peut acheminer au besoin jusqu’à 50 % du couple aux roues arrière.
Physiquement, le QX30 avec rouage intégral se distingue par sa garde au sol accrue de 30 millimètres. À l’inverse, la version Sport qui figure également au menu se rapproche de l’asphalte de 15 millimètres.
La magie d’Infiniti
La division de luxe de Nissan insiste pour dire qu’elle a peaufiné le bagage mécanique de Mercedes pour en faire le sien. En vérité, seul un essai successif des 2 véhicules permet de constater des différences précises. Toutefois, je peux vous annoncer que l’Infiniti QX30 2017 se montre plus dynamique et offre une meilleure sensation sur la route.
Son moteur et sa boîte de vitesses sont parfaitement agencés, rendant l’expérience de conduite fort stimulante. Le premier travaille de façon optimale sous les 4 000 tours/minute, là où tout son couple est libéré. Les différents modes de conduite proposés (une norme en 2016-2017) s’avèrent cependant inutiles dans un véhicule pareil. Idem pour les palettes de changement de rapport au volant, car la boîte à double embrayage sait exactement ce qu’elle doit faire en tout temps.
Les routes au nord et à l’ouest de Seattle sont idéales pour tester la suspension entièrement indépendante (jambes MacPherson à l’avant; bras multiples à l’arrière) de l’Infiniti QX30. De mémoire, son réglage est un peu plus ferme que celui du GLA, mais le confort de roulement ne s’en trouve pratiquement pas affecté. Par ailleurs, les quelques épingles rencontrées sur notre chemin n’ont aucunement dérangé l’excellente tenue de route du petit multisegment. En fait, à la fin de la journée, une chose m’apparaissait claire : le QX30 se comporte beaucoup plus comme une voiture qu’un utilitaire, et c’est une très bonne chose.
Le QX30 fait tourner les têtes
L’Infiniti QX30 2017 pourrait bien être le plus beau modèle de toute la catégorie. Les designers de la marque japonaise méritent définitivement un prix pour leur travail.
Essentiellement, on leur a donné un châssis avec des exigences strictes sur ce qu’ils pouvaient faire et ne pas faire. Résultat : le QX30 fait paraître le GLA environ 10 ans plus vieux et davantage orienté vers une clientèle d’âge mûr. Ses lignes de relief, ses montants arrière en forme de croissant et sa fameuse calandre à double arc sont magnifiques. Le QX30 dégage assez de prestance pour se faire remarquer et possède une bonne dose de style qui rappelle à tout le monde son caractère luxueux.
Comparé au GLA, le nouveau QX30 est un tantinet plus long et plus large, mais pas plus spacieux à l’intérieur étant donné que l’empattement est identique. Quatre personnes s’y sentiront à l’aise et pourront transporter dans le coffre ― l’un des plus volumineux de la catégorie ― leur attirail pour toute une fin de semaine. Les sièges avant enveloppent étroitement le corps et répondent bien aux besoins du commun des mortels.
Le décor intérieur du QX30 trahit son affiliation avec Mercedes. En effet, la majorité des commandes sont calquées sur celles du GLA. La finition et l’assemblage n’attirent que de bons mots, tandis que l’écran tactile de 7 pouces affiche de nombreux menus conviviaux et les cartes du GPS.
L’importance du prix
Le nouvel Infiniti QX30 2017 se vend à partir de 35 990 $ et sa version à rouage intégral débute à 38 490 $, soit 490 $ de plus que le GLA 250 4MATIC de base. Cet écart de prix se justifie difficilement, car le niveau d’équipement est très similaire. Si l’on tient compte en plus du prestige de la marque à l’étoile d’argent, le QX30 risque d’avoir du mal à convaincre les acheteurs potentiels.
L’avenir nous dira à quel point les ventes seront bonnes, mais vous pouvez être certain que cette incursion d’Infiniti dans le segment des utilitaires sous-compacts de luxe fera jaser.
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