Auto123.com - On vous guide du rêve à la route

Porsche 911 GT3 RS 2016 : essai routier

Porsche 911 GT3 RS 2016
Photo : J.Pritchard et C.Koski
Le meilleur taux d'intérêt
Justin Pritchard
Elle vous fera sacrer… dans le bon sens du terme!

En général, la Porsche 911 est plutôt discrète pour un bolide de haute performance. Elle ne tente pas désespérément d’attirer l’attention. Par contre, avec son aileron arrière gros comme un banc de parc, ses énormes prises d’air à l’avant, ses roues arrière non moins gigantesques et ses bouches d’aération sur les ailes, la Porsche 911 GT3 RS 2016 veut clairement qu’on la remarque et qu’on la prenne très au sérieux. 

Tout ce que je viens d’énumérer n’est pas que pour le look; c’est ce qui permet de créer la 911 la plus rapide en piste. Vous aurez donc compris que Porsche ne décore pas inutilement ses voitures. Ceci dit, vous auriez dû voir les foules qui ont entouré mon modèle d’essai, visiblement fascinées de voir quelque chose d’aussi extrême sur la route.

Assis dans le siège du conducteur, on aperçoit de nombreux éléments dignes d’une voiture de course : une parcelle de fibre de carbone appartenant au capot (son dessous n’est pas peint), une bande jaune pour indiquer le centre supérieur du volant gainé de suède, un petit extincteur rouge brillant fixé devant le siège du passager, etc. 

Comme je vous l’avais dit, c’est du sérieux.

Le baquet de course monopièce dans lequel on prend place comprend une coquille en fibre de carbone et on y accède en contournant des appuis latéraux massifs. Normalement, ce genre de siège est réservé à des pilotes professionnels vêtus d’une combinaison ignifuge. Qu’on se le tienne pour dit : la Porsche 911 GT3 RS est une voiture de course et, bien qu’elle soit légale sur la route, ce n’est pas son terrain de jeu. Voilà pourquoi je l’adore!
 
Une fois qu’on s’y habitue, les sièges ne sont pas totalement inconfortables… à condition d’être souple. Le réservoir de 90 litres en option permet de faire des courses d’endurance sur l’autoroute, où la 911 GT3 RS ne se montre pas trop dure ni trop bruyante. Mon exemplaire possédait même un climatiseur, un système audio et de très puissants phares.

Derrière le poste de pilotage réside un moteur à 6 cylindres à plat de 4,0 litres qui génère 500 chevaux. Ceux-ci se déchaînent à haut régime (maximum de 8 800 tours/minute) au gré des 7 rapports qu’enchaîne ultra rapidement la boîte PDK à double embrayage (avec sélecteurs au volant).

Le son incroyablement riche et retentissant de cette Porsche se transforme d’un profond grondement en un furieux hurlement. Au-delà d’environ 7 800 tours/minute, on a même l’impression de piloter une voiture Indy. Les vitres baissées, la sensation auditive est encore plus perçante et enivrante. Attention pour ne pas devenir trop accro, sinon votre permis de conduire s’envolera en fumée (l’accélération de 0 à 100 km/h prend seulement 3,3 secondes!). 

La conduite, évidemment, est typique d’une Porsche. Quand on la respecte, cette bombe à 4 roues ne nous en met pas plein les bras et n’essaie pas de nous foutre la trouille. Le bruit du moteur près du régime critique est exagéré et dérangeant, certes, mais il ne fait pas peur. Merci à l’excellent châssis qui sait nous inspirer confiance et même nous faire sentir comme un as du volant.

L’adhérence des pneus éclipse le couple du 6-cylindres (338 livres-pied), si bien que malgré la configuration à roues motrices arrière, la 911 GT3 RS ne menace pas de déraper à tout bout de champ (à moins qu’on le veuille, bien sûr). Plus que les autres versions de la 911, elle produit toutes sortes de petites réactions, comme pour nous informer du degré de traction dont on dispose et du potentiel qu’on peut encore exploiter.

La direction est précise comme un laser, de telle sorte qu’une légère contraction des muscles dans une main suffit pour lancer la voiture dans une courbe avec une facilité machiavélique. Elle aussi s’avère bien dosée et communique bien ce qui se passe avec les roues avant. Vous aimez avoir du feedback? Vous serez servi! 

Pour refroidir nos ardeurs en un clin d’œil, des plaquettes haute performance conçues spécialement pour la piste mordent des disques ventilés gros comme des couvercles de poubelle. La pédale manque un peu de sensation avant que les freins n’aient le temps de se réchauffer, car à l’image des autres composantes de la Porsche 911 GT3 RS, ces derniers fonctionnent optimalement en conduite plus poussée. 

Conduire une telle bête de piste sur les voies publiques est un peu comme Michael Phelps qui nage dans la piscine d’un Club Med : ce n’est définitivement pas son élément. À tout moment, on risque de frotter et d’abimer le bas du parechoc avant. De plus, les pneus ont un profil très bas et il n’y a pas de pneu de secours, donc un remorquage devient nécessaire en cas de crevaison. Puisque le bolide privilégie nettement la performance au détriment du confort, il faut faire bien attention à la façon dont on conduit et il faut aussi accepter quelques particularités des voitures de course lorsqu’on se promène dans le trafic.
 
Je parle ici surtout du bruit – ou plutôt des bruits. 

Il n’y a pas d’insonorisation, alors on entend tout le travail de la mécanique quand on circule à plus basse vitesse. Ensuite, il y a les cailloux qui ricochent sur les bas de caisse et dans les passages de roues, l’ouverture et la fermeture bruyantes du papillon des gaz, les impulsions qu’on doit donner avec la pédale pour faire correspondre le régime du moteur avec le rapport choisi, etc. Croyez-moi, dans le trafic congestionné, la boîte PDK propre à la Porsche 911 GT3 RS donne l’impression de garder en laisse un gros chien trop serré.

Préparez-vous aussi à entendre sacrer des jeunes et des moins jeunes qui tombent face à face avec la machine. Même un policier m’a dit que j’avais un « cr!$$ de beau char »! Il n’y a vraiment pas de honte à avoir quand on se gare à côté de n’importe quelle autre voiture sport.

Pour le commun des mortels, la 911 GT3 RS est trop rapide, trop bruyante, trop accrocheuse et trop provocante. De toute façon, il faut avoir de bons contacts chez un concessionnaire Porsche et un compte en banque extrêmement bien rempli pour mettre la main sur un exemplaire. Le prix de base s’élève à 200 700 $ et, dans mon cas, les options faisaient grimper la facture à 224 000 $. Je peux vous dire que le système électronique de levée du train avant est indispensable pour entrer dans une cour le moindrement en pente ou rouler par-dessus un dos-d’âne sans cogner la voiture. 

Oui, c’est très cher, mais ça reste une aubaine comparativement à la moins dispendieuse des Ferrari ou Lamborghini. Je le répète, la Porsche 911 GT3 RS ne s’adresse pas à n’importe qui, mais elle vous comblera de joie si vous la conduisez intelligemment… et si les jurons ne vous offusquent pas.

Essais routiers et évaluations

Consommateurs
Porsche 911 2016
Évaluer ce véhicule
Esthétique
Accessoires
Espace et accès
Confort
Performance
Dynamique de conduite
Sécurité
Appréciation générale
Nom
Courriel
Commentaire
Mot de passe
Mot de passe oublié? Cliquez ici
Annuler
Porsche 911 GT3 RS 2016
porsche 911 2016
Porsche 911 GT3 RS 2016
Évaluer ce véhicule
Esthétique
Accessoires
Espace et accès
Confort
Performance
Dynamique de conduite
Sécurité
Appréciation générale
Nom
Courriel
Commentaire
Mot de passe
Mot de passe oublié? Cliquez ici
Annuler
2016 Porsche 911 GT3 RS pictures
Justin Pritchard
Justin Pritchard
Expert automobile
None