Dans mon évaluation de la Subaru WRX 2015 l’été dernier, j’ai fait allusion à un chien ou un chat qui vient de se faire castrer. C’est un peu sévère comme critique, mais il y a un fond de vérité là-dedans : Subaru a osé lui greffer une CVT. Oui, une boîte de vitesses à variation continue! Je sais bien qu’une manuelle est toujours disponible, mais mon modèle d’essai n’en bénéficiait pas. Cette grande déception m’a fait remettre en question la stratégie de Subaru.
Aujourd’hui, après une semaine en compagnie de la Subaru WRX 2016, j’ai un peu changé mon fusil d’épaule. Les ingénieurs ont récemment modifié et amélioré ladite CVT, si bien qu’elle me dérange moins qu’avant. Suis-je tout simplement plus sage maintenant? Non, sûrement pas. Tout le crédit revient à la compagnie.
Chez Auto123, nous avons même décidé qu’il était approprié d’organiser un petit match comparatif entre la Subaru WRX 2016 à CVT et la Volkswagen GTI 2016 à boîte DSG. Quelle est la meilleure voiture pour ceux qui ont 40 000 $ à dépenser? Ne manquez pas notre compte rendu prochainement afin de le savoir!
J’ai toujours aimé son look
Les designs extérieurs de Subaru ont souvent tendance à diviser les opinions. De même, on ne pourrait jamais les qualifier de sublimes ni de sensuels… sauf peut-être la BRZ, mais bon.
La WRX n’est ni sexy ni très élégante. Par contre, elle paraît musclée, masculine, déterminée et agressive. Au fil des ans, bien sûr, son style a évolué, mais les attributs que je viens de mentionner se sont toujours appliqués. Dans le cas de la WRX STI 2016, que j’ai aussi essayée, c’est encore plus vrai.
Avec sa silhouette trapue, ses 4 embouts d’échappement, sa prise d’air sur le capot et ses bouches de refroidissement discrètes, mais fonctionnelles sur les côtés, la Subaru WRX 2016 n’est pas qu’attrayante; elle incarne le vrai caractère d’un bolide inspiré des rallyes qui aime s’amuser sur les pistes de course. Bref, les détails que l’on voit ne sont pas que de la poudre aux yeux; ils servent à quelque chose et j’applaudis la WRX pour ça.
Comparativement à sa sœur plus performante, elle adopte un aileron arrière beaucoup plus subtil (intégré à même le couvercle du coffre, en fait). Celui-ci chapeaute les feux arrière à DEL et le diffuseur, ajoutant juste assez de sportivité pour envoyer un message clair sans avoir l’air exagéré.
À l’intérieur, la Subaru WRX a fait beaucoup de progrès. L’habitacle jadis rudimentaire et purement utilitaire s’est transformé en un environnement vraiment confortable et accueillant. Dotée d’un écran tactile de 7 pouces avec GPS (le système est même plutôt convivial) et d’un affichage multifonction de type ACL au sommet du tableau de bord, la WRX nous permet de retrouver toute l’information nécessaire avec facilité. Synchroniser un appareil à l’aide de Bluetooth est un jeu d’enfant et, Dieu merci, il reste plusieurs boutons et molettes sur le bloc central (tout ne passe pas par l’écran tactile). Bien qu’Apple CarPlay et Android Auto ne soient pas encore disponibles, les applications STARLINK de Subaru méritent d’être soulignées.
Les sièges que Subaru dit « axés sur la performance » procurent un confort étonnant. Bien sûr, on ne parle pas de sièges Recaro, mais ils soutiennent assez fermement le corps dans les manœuvres de virage plus agressives.
L’espace aux places arrière est convenable. De plus, alors que ma WRX 2004 ne dispose que d’une trappe d’accès au coffre et de petites portes arrière, la Subaru WRX 2016 possède des dossiers rabattables 60/40 et l’ouverture de ses portes est beaucoup plus grande, ce qui en fait davantage une voiture pratique pour les familles.
Revenons sur la CVT…
Sous le capot se cache un moteur BOXER à 4 cylindres à plat de 2,0 litres. Turbocompressé, il génère 268 chevaux et un couple de 258 livres-pied. Dans ce cas-ci, le tout est géré par une boîte Lineartronic Sport avec contrôle variable du couple. Autrement dit, elle travaille avec le système de transmission intégrale symétrique de Subaru pour privilégier les roues arrière et ainsi rendre la conduite plus dynamique.
N’ayez crainte, cette CVT n’entraîne pas un bourdonnement du moteur comme à l’habitude. Les ingénieurs ont habilement programmé 8 « rapports » qu’on peut changer à notre guise via les sélecteurs au volant ou encore le levier sur la console.
Le turbocompresseur s’active pratiquement sans délai avec la CVT, donc la puissance coule de manière instantanée. En enfonçant l’accélérateur (très sensible, soit dit en passant), la voiture s’élance à fond de train. Par ailleurs, la direction s’avère un peu floue, mais je m’en suis aperçue uniquement après avoir conduit la GTI. Je l’avais d’abord trouvée d’une grande précision, puis elle m’a soudainement paru plus relaxe. La WRX STI, en comparaison, donne l’impression de rouler sur des rails.
Profitant d’un châssis solide et d’une suspension entièrement indépendante à grand débattement, la Subaru WRX 2016 se révèle suffisamment confortable sur les chaussées endommagées, mais elle reste parfois éprouvante. Le tangage de sa carrosserie est presque inexistant, ce qui est génial dans les courbes; toutefois, ça cogne un peu quand la route se détériore. Dans la neige, évidemment, la WRX s’en donne à cœur joie. Si vous avez acheté la vôtre cet été, préparez-vous à être très agréablement surpris.
Un peu pour le turbo, beaucoup pour le rouage intégral
Je l’ai déjà dit : amateur de Subaru un jour, amateur de Subaru toujours. C’est la règle. Certaines éditions de la WRX m’ont un peu déçue au fil des ans, mais je finis toujours la semaine avec un sourire au visage.
Cette berline est fantastique (ramenez-nous quand même le modèle à hayon, svp!). Performante, pratique et hyper amusante à conduire en toute saison, elle charme ses occupants. Oui, la boîte manuelle est plus excitante, mais la CVT n’est pas si mal. Enfin, bien que mon exemplaire valait plus de 40 000 $, une WRX de base coûte 29 995 $. C’est plus qu’abordable et vous en aurez amplement pour votre argent.