Avec l’éclosion des petits multisegments sur le marché, la catégorie des sous-compactes en prend pour son rhume par les temps qui courent. Pourtant, ces pseudo-VUS aux dimensions réduites reposent justement sur les mêmes plateformes que ces petites citadines, comme quoi il est possible de vendre un véhicule plus cher en l’habillant de manière différente.
Si la plupart des constructeurs ont suivi la mode, ce n’est pas le cas chez Ford ― pour le moment du moins ― qui met plutôt l’emphase sur sa Focus de taille compacte et sa diminutive Fiesta.
Lancée en 2010 en tant que modèle 2011, la Fiesta est venue rejoindre un alignement avec comme fer de lance une camionnette pleine grandeur. Pourtant, le constructeur est également capable d’élaborer des voitures taillées sur mesure pour le continent européen. La sous-compacte de Ford fait un tabac de l’autre côté de l’Océan Atlantique depuis plusieurs décennies. Malheureusement, chez nous, le parcours de la plus petite Ford est plus cahoteux, la Fiesta ayant vu ses ventes fondre au soleil l’an dernier. La Ford Fiesta est-elle déjà dépassée?
Trois mécaniques bien différentes
Le constructeur de Dearborn a fait ses devoirs en ce qui a trait à sa sous-compacte. Non seulement la voiture est disponible en 2 formats (bicorps et berline), mais le choix des configurations mécaniques est le plus étoffé de toute l’industrie. En plus du 4-cylindres à aspiration normale d’une cylindrée de 1,6 litre qui équipait notre voiture prêtée, Ford propose aussi 2 options EcoBoost.
La première consiste à boulonner un petit 3-cylindres turbo de 1,0 litre sous le capot de la voiture, ce moulin étant le choix tout indiqué pour faire économiser les consommateurs à la pompe. Quant à l’autre moteur EcoBoost, disons qu’il s’adresse aux conducteurs plus dynamiques, le 4-cylindres turbo de 1,6 litre se retrouvant dans la Fiesta ST.
Mais revenons à cette édition SE qui se voit confier le moteur de base. Sans être une foudre de guerre, le bloc Ford se défend bien à bord de cette sous-compacte. Dans le cas qui nous intéresse, la Fiesta SE était également munie de la transmission automatique à double embrayage à 6 rapports, une option de 1250 $ qui se marie plutôt bien avec le moteur de base.
Au volant
La conception européenne de la Fiesta ressort assez clairement, le châssis étant suffisamment rigide pour permettre au conducteur de s’amuser quelque peu. Après tout, n’est-ce pas l’avantage d’une sous-compacte que de pouvoir se faufiler dans la jungle urbaine?
Bien entendu, la Fiesta SE n’a pas l’aplomb de l’édition ST, mais on reconnaît le lien de parenté. La suspension a beau être plus confortable que dans la version sportive, ça n’empêche pas de pouvoir enfiler les virages avec une agilité fort acceptable. Il y a du roulis, c’est vrai, mais il existe des options moins maniables sur le marché à l’heure actuelle. La direction est très légère, un détail qui facilite les manœuvres de stationnement, idem pour le rayon de braquage.
La boîte de transmission à double embrayage offre certainement des changements de rapports plus aiguisés, mais n’allez pas croire que Ford est rendue au niveau des meilleures boîtes de transmission de l’industrie, loin de là même! Par exemple, pour procéder au changement manuel des vitesses, il faut peser sur ce bouton logé sur le flanc gauche du levier de vitesse. Des palettes seraient plus appropriées et plus agréables au quotidien.
Quant à la performance du groupe motopropulseur à la pompe, sachez que ce « vieux » 4-cylindres demeure exemplaire face à l’option 3-cylindres turbo proposée en option.
Un habitacle plus cossu?
La division américaine a toujours martelé que sa Fiesta était une sous-compacte située au-dessus de la moyenne en matière de qualité. Si l’extérieur a encore besoin de petits ajustements, l’habitacle est de plus en plus fidèle à cette affirmation. En effet, les plastiques sont de bonne facture et l’assemblage est sans contredit supérieur à certains modèles Ford vendus le double, voire le triple du prix parfois.
À l’avant, l’espace est plus que suffisant pour 2 adultes, mais à l’arrière, c’est un peu plus restreint, soyez-en avertis! Quant à l’espace de chargement dans le coffre, il a beaucoup à envier à une certaine Honda Fit, la meneuse de la catégorie à ce niveau! Ah oui, l’insonorisation pourrait être améliorée, mais bon, il s’agit d’une voiture à caractère économique, donc il n’y a pas lieu d’en faire tout un plat.
Des options à ne plus finir
À caractère économique, vous dites? Ça, c’est vrai si le consommateur fait attention au carnet des options qui peut facilement transformer la facture en fardeau financier. La Fiesta SE illustrée plus haut commande une somme assez salée de 22 944 $ (avant les frais de transport). Vous conviendrez que ce montant est davantage celui d’une voiture compacte, n’est-ce pas?
C’est pourquoi le consommateur se doit de faire attention aux options lorsque vient le temps d’ajouter des joujoux à sa future automobile. Par exemple, est-ce bien nécessaire de débourser 995 $ pour un ensemble de bas de caisse ou 200 $ pour des autocollants stylisés? À moins que vous trouviez que l’ensemble « Noir SE » qui assombrit le look de la voiture soit indispensable?
En tout, cette Fiesta SE est habillée de pas moins de 6195 $ d’options. Il est donc possible de mettre la main sur une sous-compacte Ford sous la barre psychologique des 20 000 $.
Conclusion
Cette diminution des ventes de la Fiesta est due à plusieurs facteurs. Les micromultisegments enlèvent certainement des ventes aux traditionnelles sous-compactes, mais il ne faut surtout pas oublier la compétition féroce dans le créneau des petites. Certains modèles ont été renouvelés au fil des années, ce qui n’aide en rien la représentante de Ford.
Quant à la possibilité de repartir au volant d’une Focus dotée d’un équipement équivalent pour une somme à peine plus élevée, disons que ce scénario se produit plus souvent qu’on le pense dans les salles d’exposition.
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