J’ai passé plusieurs semaines à conduire des voitures sport cet été et je crois avoir eu amplement ma dose de gros coupés américains. Tout a débuté avec un essai comparatif de la Chevrolet Camaro SS 1LE, Dodge Challenger R/T Scat Pack et Ford Mustang GT.
J’aime ces machines depuis toujours, mais dépendamment de l’année, une se démarquait plus que les autres. Je pensais qu’il n’y avait rien de tel qu’une Ford Mustang Boss 302 2013, puis j’ai goûté à la Chevrolet Camaro Z/28 2014 et elle a tout changé. Oui, elle coûte beaucoup plus cher, mais elle permet aussi à son conducteur de se vanter davantage. Finalement, la Dodge Challenger R/T Scat Pack 2015 et moi avons eu une aventure torride et mon cœur a basculé.
En attendant la toute nouvelle Camaro 2016, la Ford Mustang GT 2015 est la seule qui vient de se réinventer complètement. J’ai d’ailleurs eu la chance de passer beaucoup de temps avec elle.
Je ne vais pas revenir sur l’histoire de la Mustang, car le nom à lui seul évoque clairement la puissance, la vitesse, le style, la course, les folles poursuites au cinéma et bien d’autres sensations. Ce qu’il faut dire, c’est que la concurrence est féroce de nos jours, chaque modèle possédant un ou plusieurs avantages sur les autres qui l’aident à se démarquer.
Ford et la Mustang ont choisi la voie du raffinement. C’est très bien, mais il faut faire attention, sinon on obtient une voiture bipolaire comme la Focus ST que j’ai récemment essayée. Bonne nouvelle : la Mustang GT 2015 est brillamment conçue. Si j’avais eu la chance de conduire une GT350, je l’aurais peut-être même considérée comme la meilleure de la catégorie.
Cette Mustang redessinée et repensée mise gros sur le look et la vitesse. Bien qu’elle ne domine pas mon podium personnel, elle bat ses rivales dans plusieurs domaines, à commencer par ce qui définit vraiment un coupé sport : la force du moteur.
Malgré une cylindrée inférieure, le V8 Coyote de 5,0 litres de Ford est le plus puissant de la gang. Ses 435 chevaux (avec de l’essence super) devancent les 426 de la Camaro (6,2 litres) et les 375 de la Challenger (5,7 litres). Pour ce qui est du couple, la Camaro l’emporte avec 420 livres-pied comparativement à 410 pour le HEMI de Dodge et à 400 pour le V8 de Ford.
Sur la route, ce dernier aime bien travailler, même à très bas régime, et il saura plaire à Monsieur et Madame Tout-le-monde. Raffiné et plutôt docile, il s’avère facile à exploiter. Malheureusement, j’aurais aimé qu’il soit plus bruyant et plus expressif; seul le devant de la voiture qui se soulève nous indique clairement qu’une explosion se produit.
En tout cas, la performance et la maniabilité atteignent de très hauts niveaux. Hormis la Boss 302, c’est la Mustang GT la plus agile de toute l’histoire. Pour 2015, les ingénieurs ont remplacé l’essieu arrière rigide par une suspension indépendante, ce qui permet à la fois de rouler en douceur en ville et de découper les virages comme un couteau.
Quand on appuie à fond sur l’accélérateur, le transfert de poids vers l’arrière se fait bien sentir et rend les choses excitantes. La Mustang garde habilement sa ligne dans les courbes et s’en donnerait sûrement à cœur joie sur un circuit. Or, même en optant pour l’ensemble de Performance à 3 700 $, elle n’est pas aussi maniable qu’une Camaro SS 1LE. D’un autre côté, grâce à un rapport d’essieu arrière de 3,73:1, elle paraît plus rapide au décollage que la ILE, bien que celle-ci atteigne 100 km/h un dixième de seconde plus tôt.
Le levier de vitesses de la Ford Mustang GT 2015 est le plus fluide d’entre tous. Sa course est rapprochée et jamais saccadée. Cette boîte manuelle est-elle trop raffinée? Peut-être. Après tout, j’aime bien quand on doit déployer des efforts pour manipuler le bâton. De son côté, la direction à assistance électrique se montre précise et offre une bonne sensation, tandis que les freins conviennent parfaitement à un usage quotidien incluant quelques balades sportives.
Je ne veux pas trop m’attarder au design, que je trouve tout simplement magnifique, car chacun a ses goûts. Personnellement, la Challenger me fait un peu plus d’effet, mais je dois admettre que le gros derrière de la Mustang est très bien réussi.
Dans l’habitacle, Ford n’a pas lésiné sur le style, les détails et, encore une fois, le raffinement. Visiblement, la compagnie désire charmer les clients qui ont acheté une Mustang usagée en 1978 pour fêter leurs 25 ans et non les jeunes amateurs qui ont aujourd’hui moins de 40 ans (comme moi). Cela dit, j’aime les sièges Recaro aux appuis massifs et la bonne position de conduite qui nous est offerte. Le volant est surchargé de boutons, mais sa prise en main me plaît. Idem pour le levier de vitesses.
Le design du tableau de bord se veut résolument moderne et ergonomique. J’apprécie les commandes de type interrupteur ainsi que la convivialité du système MyFord Touch. Des détails comme l’inscription « Ground Speed » sur le compteur de vitesse sont jolis. Bravo par ailleurs pour l’excellente finition.
Comme c’est la norme de nos jours, les technologies abondent dans la Ford Mustang GT 2015, allant des systèmes de sécurité active et passive comme le régulateur de vitesse adaptatif jusqu’à la fonction de commande vocale. Du moins, mon modèle d’essai à 53 849 $ en était équipé. C’est bien beau tout ça, mais pour moi, une vraie Mustang est une GT avec ensemble Performance, sièges Recaro et rien de plus. Tout ce qui vient en extra n’est que distraction.
Avant de conclure, j’aimerais que vous me compreniez bien : vous ne regretterez pas du tout l’achat d’une Mustang 2015, peu importe la version ou le moteur (4-cylindres EcoBoost de 2,3 litres, V6 de 3,7 litres ou V8 de 5,0 litres), car elle demeure un coupé sport d’une élégance et d’une qualité remarquables.
