AMC Ambassador |
L'Ambassador représentait aussi un changement fondamental dans l'idéologie corporative. Le constructeur, établi à Kenosha, au Wisconsin, a en effet détourné son attention des véhicules «économiques» pour se concentrer sur des voitures plus grosses, plus rapides et potentiellement plus profitables.
La compétition avec General Motors, Ford et Chrysler a toujours été difficile financièrement pour la compagnie. La fusion dans les années 1950 entre Nash Motors et Hudson Motors pour former American Motors Corporation (AMC) a aidé un peu, mais elle n'a jamais permis de faire mieux que la quatrième place sur le marché américain. Les volumes de ventes insuffisants et, par conséquent, l'absence de profits significatifs faisaient en sorte que les coûts de développement et de réoutillage se rentabilisaient à peine. Non seulement le fait de lancer un nouveau produit était un pari risqué, mais si la réponse des consommateurs s'avérait négative, un désastre financier était quasi inévitable.
La grande Nash (Rambler) Ambassador est un très bon exemple d'une bonne voiture qui n'a pas été produite dans la bonne décennie. Au début des années 1950, la silhouette rectiligne et la construction unifiée avant-gardiste de la voiture allaient à l'encontre des extravagances assemblées par le trio de Détroit. Même après avoir embauché le réputé styliste italien Battista Pininfarina pour remodeler la carrosserie, l'Ambassador n'a pu se défaire de son allure balourde et maladroite.
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Au tournant des années 1960, la compagnie s'est concentrée sur trois lignes de véhicules spécifiques: la compacte Rambler American, l'intermédiaire Rambler Classic et la grande Rambler Ambassador. L'économique American a conservé sa niche auprès du petit groupe d'acheteurs qui accordaient la priorité à la consommation d'essence, tandis que la Classic et l'Ambassador répondaient aux besoins d'espace et de luxe d'une clientèle huppée. Ces deux automobiles ont d'ailleurs retenu l'attention du magazine Motor Trend qui, en 1963, leur a décerné conjointement le titre de «Voiture de l'année»
Sous le leadership du président Roy Abernathy et du designer en chef Dick Teague, AMC a commencé à prendre une nouvelle direction, avec l'Ambassador pour paver la voie. Le tout nouveau modèle de 1965 était plus long de quatre pouces et son look avait conservé un cachet simpliste (la publicité à l'époque parlait d'une voiture «spectaculaire et sensée»). Bien que l'Ambassador 880 (version de base) et la 990 (un peu plus équipée) pouvaient être munies d'un moteur à six cylindres en ligne de 232 po3, plusieurs exemplaires arboraient un V8 de 327 po3 développant jusqu'à 270 chevaux. La 990, disponible en formats décapotable et coupé à toit rigide, était aussi attrayante que n'importe quelle de ses concurrentes de Détroit. Et à 3000 $, peu de gens pouvaient se plaindre de son prix.