Il ne faut pas se leurrer toutefois, personne ne devient un athlète en faisant de la course automobile, ce qui n'exclut pas qu'il faille en être un pour être performant à son plein potentiel. En fait, le problème avec la question à laquelle je me proposais de répondre est situé dans la prémisse. Il est évident que la majorité des pilotes s'entraînent et prennent soin de leur corps comme des athlètes. Le problème est dans la tâche à accomplir, qui semble n'avoir rien d'athlétique. En voyant les images de la caméra à bord du bolide de Michael Schumacher l'an dernier, Bernie Ecclestone s'est écrié que ça semblait facile. Il blaguait, bien sûr, mais il ne pouvait pas être plus loin de la réalité.
Les pilotes de course automobile sont en effet victimes du snobisme d'un public mal informé, qui se refuse à admettre l'implication physique associée à une épreuve disputée en position assise. Peut-être faudrait-il installer ces dénigreurs à bord d'un de ces bolides, comme le pilote britannique Julian Bailey l'avait fait dans un prototype Nissan au Circuit Gilles-Villeneuve, il y a une douzaine d'années, alors que des journalistes avaient été conviés à prendre place à ses côtés pour quelques tours. Ce jour-là, les sceptiques furent confondus... Et ils en parlent encore !