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Les routes allemandes contre-attaquent

Le meilleur taux d'intérêt
Mathieu St-Pierre
J'ai récemment publié un blogue traitant des glorieuses routes allemandes puis dénonçant notre système et nos talents de conducteurs. En fait, j'ai carrément écrit que nous conduisons comme des pieds.

Sans tarder, j'ai reçu plusieurs bons commentaires sur Twitter et Facebook. Je pensais que mon travail était fait. Or, quelques internautes m'ont souligné que tout n'est pas rose sur les autobahns. J'ai pourtant spécifié que l'herbe n'est peut-être pas toujours plus verte là-bas...

Bien sûr, si vous avez un accident à 150 km/h, vos chances de survie sont minces, mais j'aimerais quand même mieux mourir que passer le reste de mes jours dans un fauteuil roulant. C'est du moins mon point de vue.

Au-delà de la sécurité, il y a une mentalité. On nous remet nos permis de conduire sans vraiment les avoir mérités, ce qui nous rend paresseux et peu alertes sur la route. Collectivement, nous manquons d'expérience, de jugement et de talent au volant. Résultat : les décès et blessures ne finissent plus de s'accumuler. En Allemagne, conduire n'est pas un droit acquis, mais plutôt un privilège durement gagné.

Il y a quelques années, j'ai fait un peu de recherche pour ma chronique télé sur les ondes de CTV. Le sujet : le permis de conduire et les différences d'un pays à l'autre. J'ai alors appris que l'âge minimal pour rouler en Allemagne est de 18 ans et que le cours obligatoire comprend au minimum 24 heures de théorie et 40 heures de pratique, dont trois après le coucher du soleil. De plus, les apprentis conducteurs doivent suivre un cours de premiers soins d'une durée de huit heures. Les cours en question coûtent au total des milliers d'euros, pas juste quelques centaines de dollars.

Les lois nord-américaines ont changé dernièrement, mais le mal est déjà fait. Il faudra des décennies pour que notre comportement sur la route s'améliore.

Quelle leçon devons-nous en tirer? Eh bien, à l'époque, on dénombrait moins d'accidents per capita en Allemagne et ailleurs en Europe qu'en Amérique du Nord. J'imagine que la formation supplémentaire a quelque chose à voir là-dedans...

Puis, il y a nos routes en soi. Contrairement à nos méthodes d'asphaltage bidon (six pouces de mélange merdique) qui nous obligent à recommencer le travail à toutes les six semaines, les Allemands utilisent une combinaison de bitume et de béton plus épaisse (14 pouces ou plus) avec accotements pavés sur toutes les autoroutes et la majorité des artères. Je parie que leurs ponts et viaducs sont aussi mieux construits.

Alors que le réseau routier dans l'Est du Canada s'effrite, ne serait-il pas logique de rouler plus vite, même si c'est juste pour échapper à un bloc de béton qui tombe? Hum, j'imagine qu'il y aura toujours des conducteurs « raisonnables », qui filent à 95 km/h dans la voie rapide, pour nous bloquer le chemin et causer notre perte.

Mathieu St-Pierre
Mathieu St-Pierre
Expert automobile
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