Si la malchance ne vous lâche décidément pas et si votre véhicule n'est assuré que pour la responsabilité civile (que « d'un côté » comme dit mon'oncle Gaston), votre assureur ne vous indemnisera que si vous n'êtes pas responsable de la collision et que vous êtes en mesure d'identifier le conducteur qui l'est. Dans le cas contraire, le Fonds d'indemnisation de la SAAQ peut venir à la rescousse. Il est possible d'y obtenir un remboursement (maximum 10 000 $) pour les dommages matériels causés à votre véhicule lors d'un délit de fuite ou lors d'une collision provoquée par un conducteur insolvable. Ces derniers, environ 5 % de tous les conducteurs québécois, circulent sans permis de conduire et/ou sans immatriculation valide et/ou n'ont pas souscrit à l'assurance responsabilité civile, pourtant obligatoire au Québec.
La plaque d'immatriculation avant tout !
Côté malchance, Karine Deschamps, une Lavaloise de 22 ans, en est la championne. Elle a raconté sa mésaventure à la journaliste Caroline Belley, de l'émission La facture (Radio-Canada, diffusion le 18 mars 2003) :La Cavalier Z24 décapotable 1992 nouvellement acquise par la jeune femme vient d'être emboutie par un autre véhicule. La conductrice fautive prend la poudre d'escampette dès que Karine mentionne le 9-1-1.
Surprise par la rapidité du geste, Karine n'a pu déchiffrer que les trois lettres de la plaque du véhicule fugitif. Pour l'assureur, il n'y a pas de coupable identifié, donc pas de responsable. Malgré des réparations qui s'élèvent à 2 000 $, Karine ne sera pas indemnisée par sa compagnie d'assurance puisqu'elle y a souscrit une couverture « d'un seul côté » pour sa Cavalier.Pire : à la SAAQ, qui gère un fonds d'indemnisation pour de telles situations, on ne reconnaît pas le délit de fuite. « La SAAQ reproche à Karine de ne pas s'être déplacée à l'arrière du véhicule fautif après la collision, » rapporte la journaliste Caroline Belley.