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Essai de la Genesis G90 2020, prise 1 : une excellente voiture boudée par le public

Genesis G90 2020 | Photo : V.Aubé
Le meilleur taux d'intérêt
Vincent Aubé
Voici notre essai (version côte est) de ce modèle-phare de la marque de luxe coréenne

Auto123 met à l’essai le Genesis G90 2020 – prise 1 !

Depuis son arrivée en sol canadien au début des années 80, le constructeur Hyundai connaît son lot de succès. Comme tout constructeur non établi, Hyundai a dû traverser les premières années un peu plus difficiles sur le continent nord-américain, mais force est d’admettre que depuis le tournant du siècle, le géant coréen n’est plus un joueur de deuxième trio, et ce, dans presque tous les segments de l’industrie.

Là où le bât blesse toutefois, c’est au niveau de la stratégie luxueuse de la marque, Hyundai qui cherche depuis plus d’une décennie à s’imposer face aux indétrônables marques allemandes, sans oublier les Cadillac, Jaguar et Lexus de ce monde. On ne reviendra pas sur les premiers soubresauts de la marque Genesis lorsque cette appellation était prononcée dans les salles de montre de Hyundai au début de la décennie qui s’achève. Depuis l’année-modèle 2017, le nom Genesis est une marque à part entière avec les particularités qui lui sont exclusives ou presque.

Trois ans plus tard, la gamme Genesis compte trois berlines, la sportive G70, l’intermédiaire G80 et l’opulente G90, entièrement renouvelée pour 2020. De plus, la marque vient juste de présenter son tout premier VUS, le GV80, qui se joindra à la formation cette année. En attendant ce modèle, c’est le grand G90 que j’ai pu essayer récemment, par une température glaciale et équipée d’un train de pneus d’hiver flambant neufs.

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| Photo : V.Aubé

Le luxe à la coréenne
La grande berline G90 est apparue pour l’année-modèle 2017 avec une silhouette très discrète, peut-être même trop en fait. Les gens qui s’intéressent à ce type de limousine ne cherchent pas nécessairement à attirer l’attention, mais quand on dépense près de 100 000 $ sur une berline, le design doit être à la hauteur du prix demandé.

Pour 2020, le département de design a rectifié le tir avec un bouclier franchement plus affirmé. L’énorme calandre, baptisée Crest Grill dans la langue de Shakespeare, se termine en pointe à la base du bouclier et donne plus de prestance que celle du modèle sortant. Même constat du côté des blocs optiques qui sont séparés au centre par cette bande horizontale qui fait office de clignotant. D’ailleurs, cette ligne se prolonge sur les ailes avant derrière les arches de roues en proposant un spectacle assez réussi lorsque la voiture active ses clignotants.

De profil, pas de doute, la fenestration étirée confirme que la G90 est toujours basée sur la plateforme de la livrée précédente, mais c’est le seul indice de ses origines plus anciennes. Derrière, les feux de position à deux niveaux inaugurent en quelque sorte le langage de design que porteront les futurs produits de la marque, l’utilitaire GV80 qui pousse d’ailleurs un peu plus loin cette philosophie.

| Photo : V.Aubé

Quant à ces jantes de 19 pouces de diamètre au look rétro, certains adorent, tandis que d’autres n’aiment pas tellement. Personnellement, je trouve que ces sabots ajoutent beaucoup de classe à l’ensemble.

Un habitacle hyper bien ficelé
Cela fait déjà quelques saisons que Genesis – ou même Hyundai – nous montre tout son savoir-faire en matière de qualité d’exécution. Après tout, un simple coup d’œil à l’intérieur d’un Hyundai Palisade révèle que l’aile générique du constructeur sait faire. Soyez rassurés, la Genesis G90 est mieux finie que le VUS à trois rangées de sièges avec des boiseries à pores ouverts sur la planche de bord, les panneaux de portières, la console centrale (avant et arrière) et même l’endos des sièges de la première rangée. Le cuir Nappa est également omniprésent à travers l’habitacle, tout comme les plastiques de belle facture.

En bonne limousine de prestige, la G90 se montre très accueillante pour ses passagers, les sièges de première rangée qui sont d’une mollesse exemplaire. À l’arrière, l’espace réservé à deux ou trois passagers est digne de la classe affaires avec ces deux sièges inclinables chauffants et ventilés. Pas de système de massage intégré toutefois, mais bon, ce luxe réservé aux véhicules dispendieux n’est pas indispensable.

| Photo : V.Aubé

L’espace ne manque donc pas aux deux rangées et c’est aussi le cas dans le coffre qui ne peut être agrandi en abaissant la banquette arrière, doit-on le rappeler.

De retour à l’avant, la planche de bord est la même que celle du modèle précédent, les touches de la climatisation qui sont regroupées sur une bande en plein centre, juste au-dessus du levier de la boîte de vitesses, tandis que les autres touches permettant de naviguer rapidement à travers les menus du système d’infodivertissement sont également à portée de main. La molette située dans la console centrale sert également à se faufiler de menu en menu.

Règle générale, la Genesis G90 n’a pas grand-chose à envier aux meilleures berlines du segment, à part peut-être le prestige attaché à l’écusson collé au centre du volant gainé de cuir.

| Photo : V.Aubé
| Photo : V.Aubé

Une conduite feutrée
Le gabarit et le segment obligent la G90 à faire appel à une grosse cylindrée sous le capot. Le V8 de 5,0-litres d’une puissance de 420 chevaux et 383 lb-pi de couple suffit amplement à la tâche, la mission de la berline qui n’est en aucun cas sportive. La boîte de vitesses automatique compte huit rapports et il est possible de changer ceux-ci via les palettes logées derrière le volant.

Évidemment, à bord de la G90, tout est feutré; l’insonorisation est à l’image de la catégorie et la conduite est plus reposée que dynamique. La direction est alourdie, sans toutefois être désagréable au quotidien, et ce, quelle que soit la cadence imposée par le pied droit. La suspension adaptative isole elle aussi les occupants du relief usé des routes québécoises où cet essai a été effectué.

L’électronique s’occupe également de modifier le caractère de la berline, le conducteur qui a le choix entre Eco, Comfort (le mode par défaut), Sport et Custom, ce dernier qui permet d’ajuster chaque paramètre comme le conducteur l’entend.

C’est d’ailleurs celui-ci que je préfère, car il permet de jumeler le dynamisme du mode Sport au confort du mode… Comfort! Car, je dois l’avouer, en conduite urbaine, la transmission de la G90 est assez paresseuse lors des départs, une facette qui est corrigée par le mode Sport. Toutefois, ce dernier rend la caisse un peu trop rigide… pour une limousine de cette trempe du moins.

| Photo : V.Aubé

Puisque ce test a été réalisé en hiver, j’ai aussi pu mettre à l’épreuve le rouage intégral H-TRAC de la division coréenne qui, une fois de plus, n’a fait qu’une bouchée des conditions glissantes. Franchement, il s’agit d’un immense pas en avant si on compare avec la vétuste Hyundai Equus à roues motrices arrière.

Le mot de la fin
La Genesis G90 est une incroyable berline de luxe, douce, confortable, puissante et même jolie. Le hic dans cette histoire, c’est que la marque n’arrive même pas à atteindre le cap des 100 unités vendues annuellement au Canada. Le problème se trouve dans l’emblème qui n’a pas toute l’histoire et la renommée des marques allemandes qui sont présentes dans le segment depuis fort longtemps. Même Lexus commence à gagner en maturité avec sa LS et je n’ai même pas abordé la Jaguar XJ qui, tristement, nous quitte cette année.

On pourrait également ajouter à cette histoire la forte dépréciation du modèle après seulement quelques années. Dans deux ou trois ans, une G90 pourra être achetée à moitié prix avec un kilométrage ridiculement bas et il y a fort à parier que la fiabilité sera au rendez-vous. C’est d’ailleurs le cas avec toutes ces superberlines de luxe.

| Photo : V.Aubé

L’aile luxueuse de Hyundai doit-elle envisager un passage à l’électrique pour sa berline phare, ne serait-ce que pour riposter à la Mercedes-Benz EQS, une Classe S entièrement propulsée par l’énergie électrique? Il est encore un peu tôt en ce qui concerne Genesis, la marque qui doit tout d’abord s’établir sur le marché.

On aime

L'originalité du design
La qualité d'exécution
Le confort princier

On aime moins

La soif du moteur V8
La valeur de revente inférieure
Le moteur V6 biturbo disponible sur commande seulement

La concurrence principale

Audi A8
BMW Série 7
Cadillac CT6
Jaguar XJ
Lexus LS
Lincoln Continental
Maserati Quattroporte
Mercedes-Benz Classe S

Bientôt : Notre prise 2 « côte ouest » de la Genesis G90 2020 !

| Photo : V.Aubé
Vincent Aubé
Vincent Aubé
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 60 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque