Si vous ne prenez jamais le risque de vous aventurer vers l’inconnu et d’essayer quelque chose de nouveau, vous saurez toujours ce qui vous attend.
La Californie ne fait pas exception : si je n’avais pas détourné mon attention de l’océan et regardé vers l’intérieur des terres, je n’aurais pas découvert l’oasis qu’est le Rancho Valencia, un site de villégiature 5 étoiles enfoui plusieurs kilomètres à l’est de la côte ensoleillée de San Diego.
De même, si vous n’osez jamais vous assoir dans autre chose qu’un coupé de luxe allemand, vous passerez à côté de la merveille qu’est la toute nouvelle Infiniti Q60 2017.
La pertinence de la Q60
Peu de consommateurs canadiens ont eu le plaisir de faire connaissance avec la première génération de la Q60. Les coupés, surtout ceux de luxe, enregistrent des ventes marginales comparativement aux VUS et aux multisegments depuis une dizaine d’années. Monsieur et Madame Tout-le-monde préfèrent de loin les véhicules à 5 portes capables de surmonter une bonne bordée de neige.
L’Infiniti Q60 de nouvelle génération les comblera à moitié (toutes les versions possèdent un rouage intégral de série), mais au lieu de vanter son côté pratique, elle met l’accent sur la performance et le style ― 2 domaines dans lesquels un multisegment de luxe ordinaire n’a aucune chance de la battre. Ce n’est pas un croisement entre une voiture et un camion qu’on maltraite et qu’on salit, mais plutôt une grande routière pleine de classe qu’on lave et qu’on polit à la main chaque vendredi soir au détriment d’une soirée de quilles avec les chums.
Rutilante et bouillante Red Sport
Le Rancho Valencia était un point de départ fantastique pour cette journée d’essai de l’Infiniti Q60 2017 sur les routes panoramiques qui relient la zone côtière achalandée de San Diego aux vignobles et aux terres agricoles dans les collines. La verdure d’un teint plus brunâtre, résultat des températures d’automne et d’une légère sécheresse dans la région, contrastait joliment avec la carrosserie Rouge pierre de soleil de ma Q60 Red Sport, la version la plus puissante et la plus dispendieuse au menu.
Cette couleur éclatante rend le sensuel coupé encore plus attrayant que toutes les autres de la palette, mais il ne s’agit que d’une partie du cachet de l’Infiniti Q60 Red Sport. Sous le capot bombé se trouve en effet un V6 biturbo de 3,0 litres développant 400 chevaux et 350 livres-pied de couple, Jumelé à une boîte automatique à 7 rapports, ce moteur permet d’accélérer de 0 à 100 km/h en seulement 5 secondes et il ne fait qu’une bouchée des reprises et des dépassements.
La gamme comprend aussi une variante de 300 chevaux dudit V6 de même qu’une version de base à 4 cylindres de 2,0 litres qui produit 208 chevaux, à l’instar de la berline Q50 qui repose essentiellement sur la même plateforme. Toutefois, à une époque où de plus en plus de voitures de luxe passent pour des héroïnes en adoptant des moteurs turbocompressés, la Red Sport est définitivement la plus intéressante des Q60 ― et celle qui démontre le mieux la passion avec laquelle les ingénieurs d’Infiniti s’efforcent de rattraper les déesses de la voie rapide comme la BMW Série 4.
Une faiblesse non négligeable
Évidemment, l’Infiniti Q60 2017 n’est pas sans défaut. Celui qui me dérange le plus est la direction dite numérique qui remplace le lien mécanique et direct entre le volant et les roues avant par un système électronique, supposément dans le but de transmettre plus instantanément les ordres du conducteur. Sur les rubans d’asphalte lisse qui partent du vignoble Grant James à Ramona pour rejoindre le Fazeli Cellars à Temecula, j’ai alterné entre les 7 modes de direction disponibles sans en trouver un qui m’offrait une bonne sensation du train avant.
Pour le reste, cependant, je dois dire que la nouvelle Infiniti Q60 joue parfaitement son rôle de grande routière confortable. Elle se plait à dévorer la chaussée tant dans les côtes que sur les autoroutes plates. Sa suspension « numérique » adaptative est beaucoup plus au point que la direction numérique et ses 6 modes de conduite (le plus agressif, mais pas dangereux, étant Sport+) permettent un bon niveau d’ajustement du châssis et de la mécanique.
Un design qui fascine
En tout temps, même quand on est coincé dans le trafic, la Q60 nous dorlote dans un décor intérieur qui, à l’exception du grand utilitaire QX80, est le meilleur qu’Infiniti ait offert jusqu’à maintenant, surtout quand on voit le cuir et les coutures qui enveloppent les différentes surfaces.
Vous ai-je dit que cette voiture est belle? À l’extérieur comme à l’intérieur? En conduisant la Q60, jamais vous ne l’oublierez, car pas mal tout le monde qu’on croise nous le fait remarquer. Mon interaction la plus mémorable fut avec un sculpteur nommé Ricardo Breceda, qui m’avait attiré vers son atelier extérieur par ses dinosaures, tortues et autres créatures métalliques érigées le long de l’autoroute 79. En le regardant faire le tour de la Q60 pour mieux admirer la carrosserie, j’ai vu ses mains se faire aller inconsciemment et je me suis mis à croire qu’il aurait bien aimé créer une telle œuvre avec ses proches machines.
La nouvelle Q60 émergera-t-elle au sommet de la vague?
Tout ce qui se trouve sur la côte californienne doit éventuellement retourner à la mer et cette journée d’essai a justement pris fin au restaurant Cardiff's Pacific Coast Grill. Après avoir stationné l’Infiniti Q60 2017 sur le bord de la plage, j’ai contemplé les vagues provenant du Pacifique ― le même genre qui ont amené ses rivales européennes à traverser l’Atlantique pour livrer bataille en Amérique du Nord.
C’est peut-être trop en demander à la nouvelle Q60 de détrôner la monarchie allemande d’un seul coup, mais n’allez pas dire ça aux gens d’Infiniti, parce qu’ils ont mis le paquet pour tenter d’y arriver.
Essais routiers et évaluations
