Devant l’intérêt grandissant des consommateurs pour les « minivans modernes » – ou devrais-je dire les multisegments à trois rangées de sièges –, les deux constructeurs coréens ont décidé de réajuster le tir de manière assez drastique cette année. Terminé les modèles à double vocation : à partir de maintenant, Hyundai et Kia vont s’attaquer au segment plus familial du côté utilitaire avec respectivement le Hyundai Palisade et le Kia Telluride.
C’est ce dernier que j’ai pu essayer le temps d’une fin de semaine du mois de juillet, et si quatre jours ne vous semblent pas suffisant pour réellement mettre à l’épreuve un véhicule, détrompez-vous, car une fin de semaine avec la marmaille, l’équipement de camping et quelques centaines de kilomètres à conduire, c’est le test ultime pour un père de famille à la recherche d’un véhicule assez logeable pour contenir tout ce qui vient d’être énuméré ci-haut.
Plus grand que le Sorento
L’arrivée du Telluride devrait donner un peu de répit au Sorento, seul véhicule utilitaire de la marque qui pouvait répondre aux critères d’un VUS intermédiaire à trois rangées de sièges jusqu’ici, si on exclut le rarissime Borrego qui n’a fait que passer il y a plus de dix ans déjà.
Pour vous donner une idée des dimensions accrues du Telluride, le nouveau venu est plus long de 7,9 pouces, plus large de 3,9 pouces, tandis que sa hauteur croît de 2,8 pouces par rapport au Sorento. Sans surprise, l’empattement de ce véritable « trois rangées » est incidemment plus long… de 4,8 pouces!
Il est également permis de le trouver plus « macho » ce Telluride, avec cette vaste grille de calandre en « nœud de papillon » à l’avant, flanquée de ces blocs optiques verticaux et cette carrure affirmée. À l’arrière, les feux de position en forme de tête d’aigle ajoutent un brin d’élégance à la silhouette qui, de profil, fait penser un peu au Volvo XC90. Franchement, comme comparaison, on a vu pire!
Plus grand que le Sorento (Tome 2)
Ce qui est valide à l’extérieur l’est également à l’intérieur, le Kia Telluride qui se fait beaucoup plus accueillant que le Sorento qui, au risque de me répéter, devait jouer un double rôle jusqu’à tout récemment. On sent tout de suite les pouces supplémentaires, tant que largeur qu’en longueur, la troisième banquette qui peut dorénavant être considérée comme une banquette pour adultes.
Et vu le créneau supérieur dans lequel s’inscrit le Telluride, en plus du fait que cette livrée prêtée pour un essai de quelques jours porte l’écusson SX, la qualité d’exécution laisse croire à un produit beaucoup plus raffiné, un très beau compliment aux concepteurs de cet habitacle. À travers ces textures agréables au toucher, comme le similibois ou ce pavillon de toit en suédine, on dénote toutefois les commandes habituelles des autres produits de la marque.
L’espace gagné à l’intérieur se traduit aussi par un confort accru pour les occupants, et même les parents qui doivent attacher les enfants aux rangées de sièges derrière. Disons que c’est plus facile à bord d’un véhicule de la taille du Telluride. Pour les occupants de la première rangée, c’est la classe affaires, puisqu’il ne manque de rien, les deux sièges enveloppants et moelleux qui sont chauffés et ventilés. Le conducteur, lui, a également un volant qui réchauffe les mains la saison froide venue. Avec tous ces ajustements électriques au niveau du siège et de la colonne de direction, la position de conduite se trouve aisément et peut également être gardée en mémoire.
Sur la route… et en vacances
Je l’avoue, je le trouve très réussi ce Kia Telluride, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur! Toutefois, ce qui importe surtout, c’est son comportement routier. Et à ce chapitre, le plus grand Kia disponible au pays ne révolutionne pas vraiment la catégorie. Sous le capot, on retrouve ce bon vieux V6 atmosphérique à injection directe de 3,8-litres de cylindrée qui développe 291 chevaux et un couple optimal de 262 lb-pi, les deux statistiques qui sont obtenues à haut régime, faut-il le souligner.
Accouplée à ce bon vieux V6, on retrouve une boîte automatique à huit rapports qui s’occupe, dans ce cas-ci, d’acheminer la cavalerie aux quatre roues motrices.
Et puisque l’électronique fait partie intégrante des véhicules modernes, vous ne serez pas surpris d’apprendre que selon le mode choisi via la molette logée non loin du levier de vitesses, le comportement du véhicule change. Le mode Eco cherche évidemment à sauver à la pompe, tandis que le mode Smart s’adapte aux habitudes de conduite de celui ou celle qui tient le volant. Le mode Comfort est sans contredit le plus convivial, ce dernier qui ne cherche pas à handicaper ou rehausser les performances du véhicule. Finalement, le mode Sport est un peu plus saccadé dans ses changements de rapports, en plus d’offrir une réponse plus directe du moteur. Les modes Sand, Mud et Snow, quant à eux, sont également disponibles pour les conditions plus corsées.
Le Kia Telluride se situe dans le premier tiers du segment, c’est certain, mais de là à dire qu’il chamboule l’ordre établi, il y a un pas que je ne suis pas près de franchir. La mécanique n’est pas particulièrement sophistiquée face à ce qui offert ailleurs, tandis que la boîte automatique travaille bien sans rouspéter. Le confort du véhicule est très bon à cause d’une suspension calibrée pour absorber les imperfections du bitume avant tout.
Il y a toutefois un peu de roulis lorsqu’on pousse un peu trop le véhicule dans un virage, mais c’est le cas de tous les VUS de ce gabarit. Le freinage est correct, tandis que l’insonorisation est l’un des points forts de ce nouveau VUS intermédiaire à trois rangées de sièges.
Le mot de la fin
Au final, ce premier contact avec le Telluride s’avère concluant. Kia a enfin un joueur de premier plan dans ce groupe de plus en plus peuplé de VUS allongés. Le style du véhicule fait tourner les têtes, la qualité est au rendez-vous et la conduite livre la marchandise sans étincelles. Et même si le gros Kia n’impressionne pas autant derrière le volant, il constitue tout de même l’une des belles surprises du segment pour 2020.