Les constructeurs ont beau essayer de donner un second souffle au segment des berlines traditionnelles, ce sont les utilitaires – et tous leurs dérivés – qui volent la vedette depuis quelques années.
La catégorie des berlines intermédiaires est encore un fleuron de l’industrie nord-américaine, mais les chiffres de ventes pointent vers l’inévitable : la berline est en perte de vitesse. Ce n’est rien pour aider les stratèges de Chevrolet qui cherchent encore à percer le peloton de tête toujours occupé par la Honda Accord et la Toyota Camry.
L’année-modèle 2016 a montré des signes encourageants à la suite du lancement de la dernière génération du modèle. La Malibu a alors enregistré des gains intéressants des deux côtés de la frontière, mais 2017 a rapidement remis les pendules à l’heure, la berline américaine perdant des parts de marché sur notre continent.
Pourtant, la Malibu n’est pas une mauvaise voiture, un fait que j’ai pu vérifier pendant quelques journées bien froides cet hiver.
Plus séduisante
Tel que mentionné, la dernière refonte de la Chevrolet Malibu remonte à l’année-modèle 2016 et force est d’admettre que la silhouette du modèle est plus aguichante que par le passé où la représentante du nœud papillon passait inaperçue dans la jungle urbaine. Un simple coup d’œil aux autres berlines de la catégorie confirme justement cet effort au niveau du design. J’aime particulièrement cette fenestration qui s’étire jusqu’au pilier arrière, tandis que les arêtes sur les flancs donnent du relief à la carrosserie.
Dans le cas qui nous intéresse, la Malibu LT était habillée de l’ensemble optionnel Redline, qui donne à la berline une dose de sportivité avec une calandre et un écusson noirs, des jantes noires traversées par deux bandes rouges et les lettres M-A-L-I-B-U peintes en noir et rouge. Bref, on tente ici de rajeunir le produit qui, il faut l’avouer, s’adresse peut-être à un public un peu plus mature.
Malgré l’attrait visuel de cet ensemble optionnel d’une valeur de 1 445 $, la Malibu Redline n’offre rien de plus sous le pied droit à celui ou celle qui arrête son choix sur cette intermédiaire.
L’économie de carburant avant tout
Parlons justement de la mécanique, un 4-cylindres turbocompressé de 1,5 litre qui livre une puissance un peu juste de 163 chevaux et un couple optimal de 184 livres-pied. Accouplé à une boîte automatique à 6 rapports (la seule offerte), le petit moteur s’acquitte assez bien de sa tâche de mouvoir ce châssis qui, rappelons-le, a perdu quelques kilos (136 kg pour être exact) au moment de la refonte en 2016. Mais disons que pour les accélérations à l’emporte-pièce, il faut regarder ailleurs.
Subtilement, la mécanique est aussi plus économe à la pompe grâce à un système d’extinction du moteur lors des arrêts et je me dois de mentionner qu’il est très discret lorsqu’il redémarre, un compliment qui ne s’applique pas encore à la majorité des véhicules qui y ont droit.
C’est moins Redline à l’intérieur…
Là où le bât blesse, c’est à l’intérieur de la Malibu, l’ambiance étant très sobre, à l’exception peut-être de l’écran du système de divertissement qui ressemble à une tablette intelligente qu’on aurait insérée dans le tableau de bord. Les commandes de la ventilation sont faciles à utiliser, tout comme les boutons de contrôle de l’écran tactile.
La livrée LT conserve les sièges en tissu et n’inclut pas la sellerie chauffante dans ce cas-ci (elle est disponible en option), mais en revanche, l’espace à bord est généreux, surtout à l’arrière où la précédente génération perdait quelques points à ce chapitre. L’abondance de plastiques durs n’a rien de séduisant, mais au moins, ce matériau est facile à nettoyer au fil du temps – contrairement à la bande en tissu sur la planche de bord, une finition qui rappelle l’ancienne Cruze, notamment.
Au volant
Malheureusement, le look berline-coupé ne se traduit pas par une expérience de conduite envoûtante. Ce n’est d’ailleurs pas la mission de cette version équipée du moteur de base. Pour plus de vivacité, il est préférable de choisir une Malibu équipée du moteur turbo de 2,0 litres ou carrément de magasiner ailleurs. La bonne nouvelle, c’est que cette berline intermédiaire consomme aussi peu qu’une voiture compacte. En effet, sans trop forcer, il est possible d’enregistrer une consommation moyenne aux alentours de 8 L/100 km. La saison estivale de retour, on pourra faire descendre ce chiffre à 7 L/100 km.
Les accélérations de cette Malibu sont poussives et la sonorité du moteur déçoit un peu. Clairement, la boîte de vitesses a été calibrée pour économiser un maximum de carburant à la pompe. Elle travaille bien, mais n’a rien à voir avec celle à 9 rapports boulonnée dans la Malibu à gros moteur.
La direction est plus précise que par le passé et le châssis se veut lui aussi sportif grâce à sa rigidité accrue. Résultat : la tenue de route est plus ferme, certes, mais tout à fait efficace. Disons que j’ai moins l’impression de conduire une voiture de location mal insonorisée, un qualificatif souvent associé à l’intermédiaire de Chevrolet.
Le freinage est adéquat lui aussi. Par contre, le fait que la Malibu soit une traction avant handicape un brin les manœuvres sur une surface glacée en hiver.
Conclusion
Le verdict est simple : la Chevrolet Malibu est et restera une bonne voiture… dans un segment qui perd des plumes depuis un bon moment déjà. Avec le renouvellement des Toyota Camry et Honda Accord pour 2018, le chemin sera encore plus ardu, mais le jeu des comparaisons pourrait bien donner raison à la Chevrolet, le prix demandé étant inférieur à celui de plusieurs rivales. C’est peut-être là où elle détient l’avantage…