La distraction au volant cause 80 % des accidents

L'inattention tue -- littéralement. (Photo: About.com)

«Les participants à l'étude ont vraiment fait n'importe quoi pendant qu'ils conduisaient. Il faut se réveiller et commencer sérieusement à être attentif sur la route», lance Jacqueline Glassman, administratrice à la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA).

Remarquablement, même si les conducteurs se savaient épiés par des caméras, certains ont bu de la bière en conduisant ou même fumé un joint de marijuana. D'autres ont régulièrement été impliqués dans des cas de rage au volant et d'infraction au code de la sécurité routière. En outre, une jeune femme de 19 ans a frappé un arbre de plein fouet en roulant à 30 km/h; elle ne portait pas sa ceinture et elle est allée percuter son pare-brise. Pire encore, elle a quitté les lieux de l'accident sans appeler la police, ce que la loi oblige pourtant.

Certains véhicules sont plus capables de protéger leurs occupants que d'autres. (Photo: About.com)

Une autre jeune conductrice de 19 ans (coïncidence?) s'est perdue dans un quartier et, pendant qu'elle prenait son cellulaire pour appeler une personne qui connaissait les directions, un enfant est sorti dans la rue sur son tricycle. Elle s'est seulement arrêtée à quelques pieds du gamin. Autre cas: un automobiliste qui paraissait en état d'ébriété roulait sur la ligne jaune et il a manqué frapper un véhicule qui arrivait en sens inverse.

Bien que les accidents dus à des armes à feu ou à des problèmes de santé défrayent beaucoup les manchettes en raison des pressions politiques, leur impact sur la société dans

Même les voitures les moins dispendieuses sont plus sécuritaires de nos jours, notamment grâce à l'ajout de série de plusieurs coussins gonflables. (Photo: Trevor Hofmann, Canadian Auto Press)

l'ensemble est minime si on trace la comparaison. Par exemple, dans une étude américaine de 2002, on apprenait que seulement 0,8 % des morts accidentelles ont été causées par des armes à feu et 3,1 % par des problèmes de santé. En contraste, les accidents de véhicules motorisés étaient responsables de 44,3 % des morts accidentelles.

Une question se pose: les automobilistes sont-ils plus en sécurité aujourd'hui qu'ils ne l'étaient avant? Les chances de mourir dans un véhicule en 1953 étaient quatre fois supérieures à celles en 2003 (en termes de décès par kilomètre aux États-Unis). Des routes améliorées, de meilleurs soins médicaux et un code de la sécurité routière renforcé sont cités parmi les causes de ce changement, mais il

Les décès survenus sur les routes sont en baisse, mais un mort sera toujours un de trop. Imaginez si c'était un membre de votre famille. (Photo: Trevor Hofmann, Canadian Auto Press)

faut surtout tenir compte de l'amélioration des véhicules (conception, équipements de sécurité, systèmes d'entraînement, etc.). Soulignons entre autres l'apport des freins à disque, des systèmes ABS, des pneus radiaux, des pare-brise plus résistants, des tableaux de bord amortissants, des colonnes de direction déformables à l'impact, des châssis renforcés, des panneaux de carrosserie avec zones tampons, des ceintures de sécurité à trois points d'ancrage, des multiples coussins gonflables et même des pare-soleil. Tel que mentionné précédemment, de nouvelles technologies électroniques ont permis de faire des bonds de géant en matière de sécurité, comme les radars, les caméras de recul, les capteurs de toutes sortes, etc.

Les décès survenus sur les routes américaines ont baissé de 52 627 en 1970 à 43 200 l'an dernier; en Allemagne, la diminution est de 21 000 à 6949 au cours de la même période. L'étude suggère que cette amélioration est en grande partie attribuable aux systèmes de contrôle de la stabilité (ESC), qui se retrouvent sur la moitié des véhicules allemands. Aux États-Unis, par contre, seulement 6 % des véhicules en étaient munis il y a trois ans. L'ESC s'est généralisé dans le segment des utilitaires sport et ce n'est qu'une question de temps avant que le nombre d'accidents dus à une perte de contrôle ne prenne une pente descendante en Amérique du Nord.