Ressentant une pression certaine, Pischetsrieder a blâmé la même équipe marketing qui a gaffé avec la configuration et le design de la Phaeton pour avoir presque fait disparaître des routes la très populaire Golf GTI, une problématique à laquelle le PDG de Volkswagen tente à présent de remédier.
"Elle était trop lente, trop ordinaire. C'était l'exemple parfait d'un marketing qui a fait patate", a-t-il dit au sujet de la voiture. "Si ce n'était des adulateurs de la vieille Golf GTI, avec leurs clubs et leurs rencontres, l'icône aurait totalement disparu."
Les critiques récentes de Pischetsrieder à l'endroit des priorités d'affaires de son prédécesseur, toujours président du conseil de supervision de Volkswagen, sont soit un signe de la frustration occasionnée par les défis qui lui sont tombés entre les mains ou encore une tactique politique pour convaincre les membres du conseil que ce n'est pas de sa faute si la compagnie est en déroute. Une chose est sure: le nouveau PDG de Volkswagen est de plus en plus loquace quand est question de l'héritage de Piëch.
Dans une entrevue accordée au Financial Times en début juin, Pischetsrieder a déclaré que l'introduction du petit modèle Polo en Chine, une autre idée de Piëch, était "absolument une mauvaise décision".
Pischetsrieder a poursuivi dans la même veine lors de son entretien avec le magazine CAR, prétextant que le "Dr. Piëch a possiblement trop mis d'emphase sur l'ingénierie, tout comme le prédécesseur de celui-ci, le Dr. Hahn, l'a fait au niveau des embauches. Mon but à moi est très clair: faire de l'argent."
Cet objectif est ressorti de façon toute aussi concise dans une entrevue antérieure: "J'aimerais faire partie des trois plus grands manufacturiers, mais certes pas au dépend des profits", a avoué le PDG.
Nul doute qu'il sera intéressant de voir si Pischetsrieder continuera à appuyer la Phaeton, même pour une éventuelle deuxième génération, ou s'il raye de la carte, avec l'approbation du conseil, cette berline de luxe qui n'aurait jamais due être construite en premier lieu, aux dires de plusieurs analystes. Est-ce que la Volkswagen de 100 000 $ se vendrait mieux si son design s'inspirait de celui d'une familiale sport spacieuse, comme le concept Avantissimo 2001 de Audi? Le succès serait-il plus grand en dessinant la Phaeton sur le modèle d'un coupé? Pischetsrieder arrive à croire qu'elle peut être les deux et, une fois repensée, qu'elle réussirait à attirer les consommateurs las des berlines conventionnelles.
La direction de Volkswagen devra être convaincue de la possibilité de vendre plus que six Phaeton par mois dans ses secteurs forts comme le Canada avant de délier les cordons de la bourse et d'investir dans une deuxième génération du modèle.
Traduction libre : Auto123