AJ: Et votre défi?
CG: Actuellement, c'est la complaisance. Je suis très conscient du fait qu'un constructeur d'automobiles, quand ça ne marche pas, ça ne marche vraiment pas; mais quand ça marche bien, ça marche vraiment bien. Le grand risque, c'est que les gens dans l'entreprise prennent la grosse tête et deviennent arrogants, qu'ils n'écoutent plus le client, qu'ils commencent à être complaisants à l'endroit des objectifs. Or, tant que je serai à la tête de Nissan, j'aurai l'obsession d'éviter que l'entreprise ne puisse jamais revenir à une approche qui puisse nous ramener aux terribles années 90. Car durant cette période, Nissan a non seulement failli perdre son avenir, mais également son âme!
AJ: Vous avez pratiquement atteint les objectifs du plan " 180 " que vous vous êtes fixés. Quelle est la prochaine étape?
CG: Ce plan s'arrêtera en mars 2005. C'est en avril prochain que j'annoncerai l'après-Nissan 180. Je compte bien atteindre tous les objectifs du plan. Au chapitre de la profitabilité, Nissan est largement au-dessus; au chapitre de la dette, elle est en avance. Et sur les volumes, elle est sur la bonne voie. Ce nouveau plan ne sera pas un plan " Club Med Nous avons encore des disfonctionnements que nous pouvons régler. Il y a encore du potentiel. Vous pouvez donc vous attendre à un plan fort. Nissan est un constructeur qui présente une démarche particulière: il y a peu de baratin. Nous annonçons des objectifs, et nous le tenons. Au cours des cinq dernières années, par exemple, il n'y a pas eu une seule révision de nos objectifs ni alerte aux profits. Nous avons dépassé tous les objectifs que nous nous étions fixés. Et je compte bien que la culture de Nissan continue à demeurer ainsi. Peu de paroles et beaucoup de résultats !