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N'apprenons-nous qu'à coups de poing sur la gueule?

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Le meilleur taux d'intérêt
Khatir Soltani
Depuis que j'écris les chroniques vertes sur ce site, jamais je n'ai vécu une semaine aussi perturbante. À la lecture des nouvelles sur le désastre de la Nouvelle-Orléans et sur l'augmentation en flèche des prix du pétrole, j'avais parfois envie de crier, plein de colère : «Ça fait des années qu'on vous le dit! Pis là vous êtes surpris?»

Ensuite, je recevais un appel où des gens me disaient combien j'avais été «visionnaire» et là, stupidement, mon ego prenait le dessus et je me sentais brièvement «intelligent». Hé, que mes copains et moi, on était donc smattes! Je vais même avouer que samedi matin, en allant au garage pour vérifier la pression des pneus de mon auto, j'ai pris le temps d'en trouver un où il y avait un maximum de gros VUS en train de faire le plein afin de me payer leur tête.

Mais l'âge et la réalité aidant, ça n'a pas duré. Il n'y a en effet peu matière à réjouissances.

Récapitulons

16 février 2005: Date de mise en application officielle du protocole de Kyoto. Protocole qui, dois-je le rappeler, représente un premier tout petit pas dans la lutte contre le réchauffement climatique causé en majeure partie par l'utilisation de combustibles fossiles tels que le pétrole et le gaz naturel. Ce protocole représente 1/8e de ce qui doit être fait pour stabiliser la situation du phénomène de réchauffement de la planète. Nous sommes donc encore loin du compte...

Juin 2005: Augmentation importante du prix du pétrole causée par une combinaison de facteurs, la spéculation et les facteurs géopolitiques n'étant pas les moindres. Cette hausse causera bien des grincements de dents à la plupart des automobilistes.

Août 2005: L'ouragan Katrina dévaste la Nouvelle-Orléans et les environs. Cette ville est un des endroits considérés parmi les plus à risque d'être engloutis. À tel point que ce scénario, tel que publié dans un quotidien de Montréal, avait été prévu par la FEMA. Il y a maintenant plus de quatre ans, l'Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA) aux États-Unis a identifié les trois désastres les plus catastrophiques auxquels le pays était susceptible de faire face.

Ces trois scénarios étaient les suivants :
  1. une attaque terroriste à New York,
  2. un tremblement de terre majeur à San Francisco
  3. un ouragan à La Nouvelle-Orléans.
« La prédiction de l'agence, qui a jusqu'ici vu juste deux fois, n'avait rien de prémonitoire. Les indices de la vulnérabilité croissante de La Nouvelle-Orléans étaient nombreux. Et plusieurs autres experts sonnaient alors déjà l'alarme et se préparaient au pire. » Cette ville a d'ailleurs été citée dans un documentaire intitulé « Le grand réchauffement » où elle était considérée comme une future Atlantide potentielle. Vous vous doutez sans doute pourquoi.

Cette ville, ayant été établie dans une zone à risque car située sous le niveau de mer, est des plus vulnérables à cause de la hausse du niveau des océans, de l'augmentation en nombre et en puissance des ouragans et d'un développement territorial qui perturbe profondément et durablement l'équilibre de l'écosystème très particulier de cette région. Encore une fois, nos actions aussi bien directes, telles que le développement immobilier, et nos actions indirectes, telles que notre consommation de combustibles fossiles, sont en cause.

Fin août 2005 : Cet ouragan fait que le prix de l'essence à la pompe monte à $1,35 le litre. La moitié des plates-formes pétrolières située dans le golfe du Mexique sont paralysées.*Tout le monde pousse les hauts cris, ce qui fait que de plus en plus d'intervenants demandent à tous les niveaux de gouvernements de baisser leurs taxes sur le prix de l'essence afin de palier à cette augmentation.

Ne voyons-nous pas que nous sommes pris dans une spirale descendante qui nous mènera collectivement à notre perte?
Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada