Auto123.com - On vous guide du rêve à la route

Essai du Mazda CX-5 Diesel 2020 : Bonne idée, mauvais timing

Mazda CX-5 SkyActiv-D (Diesel) 2020 | Photo : Mazda
Le meilleur taux d'intérêt
Benoit Charette
Seuls les irréductibles seront susceptibles d’adopter cette technologie quelque peu déchue

Auto123 fait l’essai du Mazda CX-5 Diesel 2020.

Voici l’histoire d’une montagne qui a accouché d’une souris. En marge du Salon de l’auto de Paris en 2012, Mazda avait invité un groupe de journalistes à faire l’essai d’une Mazda6 Diesel en promettant que ce modèle était en route pour l’Amérique du Nord. Un projet qui n’a finalement jamais vu le jour.

Mais loin d’abandonner, Mazda a continué de promettre ce moteur dans un autre véhicule, sans dire lequel. À force de remettre le projet, nous avons presque fini par l’oublier. Vint ensuite le Dieselgate de Volkswagen en septembre 2015, scandale qui a retourné aux calandres grecques la quasi-totalité des projets de motorisations Diesel.

Finalement, alors que plus personne ne l’attendait, Mazda nous présentait, en 2019, ce fameux moteur Diesel, cette fois sous les entrailles du CX-5. Il est vrai que Mazda a finalement tenu promesse, mais plus personne n’est intéressé par les moteurs Diesel.

Voici Shopicar ! Tous les modèles de l’année et toutes les promotions en cours.

Mazda CX-5 SkyActiv-D (Diesel), logo
Mazda CX-5 SkyActiv-D (Diesel), logo | Photo : Mazda

Manque de pertinence
Il existe en général plusieurs arguments pour une motorisation Diesel. Malheureusement, ce n’est pas le cas ici. Il faut d’abord que l’acheteur soit prêt à débourser plus de 47 000 $ pour un CX-5, ce qui est 5000 $ de plus que la version Signature (tout équipée) à essence avec moteur turbo.

Et ce n’est pas tout. Il faut également ajouter que les prouesses de cette mécanique Diesel n’ont rien d’exceptionnel. Prenons la puissance qui cède toujours le pas au moteur à essence, mais qui se rattrape avec un couple plus généreux. Dans le cas du moteur Diesel, vous avez 168 chevaux contre 250 pour le 4-cylindres turbo de 2,5 litres à essence. Pour ce qui est du couple, ce dernier offre 310 livres-pieds contre 290 pour le bloc Diesel ; pas d’avantage ici.

Il est vrai que la consommation est légèrement meilleure avec une moyenne de 8,4 litres aux 100 km contre 10,6 pour le modèle à essence. Il faut toutefois retenir que le prix du carburant Diesel est beaucoup plus élevé que celui de l’essence en ce moment et que vous devez débourser en moyenne entre 12 $ et 15 $ par 1000 km parcourus en urée, sans compter les frais d’entretien plus élevé. Le jeu n’en vaut pas la chandelle.

Vois aussi notre Top 10 des modèles Diesel 2020 au Canada à considérer ou à rejeter.

Mazda CX-5 SkyActiv-D (Diesel), profil
Mazda CX-5 SkyActiv-D (Diesel), profil | Photo : Mazda

Bien équipé
Dans l’habitacle, le conducteur trouvera un écran tactile multifonctions de sept pouces, un système de divertissement AM/FM/HD compatible avec CarPlay, Android Auto, Bluetooth, les radios Internet Aha, Stitcher, et les fonctionnalités de messages textes.

De plus, les sièges avant chauffants, la banquette inclinable 40/20/40 et la climatisation font partie de l’équipement de série.

Notre version Diesel était basée sur le modèle Signature. Elle se présente avec des roues en alliage de 19 pouces, la radio SiriusXM, une chaîne audio Bose haut de gamme, des sièges en cuir, un moniteur 360 degrés, les sonars de stationnement avant et arrière et une finition intérieure en bois d’abachi. Il faut admettre que la finition est superbe et que l’insonorisation est sans faute. À plus de 47 000 $, on est en droit de s’attendre à cela.

Mazda CX-5 SkyActiv-D (Diesel), intérieur
Mazda CX-5 SkyActiv-D (Diesel), intérieur | Photo : Mazda

Les attributs en matière de sécurité comprennent des freins à disque avec systèmes ABS et EBD (contrôle électronique de la force de freinage), en plus du module d’aide au freinage intelligent en ville. La tenue de route est renforcée par une suspension indépendante avant et arrière, alors que les amortisseurs avant sont de style MacPherson. En plus du système de contrôle de la traction, le conducteur peut compter sur l’alerte de trafic transversal arrière et un système avancé de surveillance d’angles morts.

Sur la route
Même si le moteur Diesel n’est pas reconnu pour sa verve, ce CX-5 ne manque pas de nerfs. Il est très agréable à conduire, sa direction est rapide et précise, la mécanique Diesel n’est pas bruyante, le roulis est bien contrôlé et le format demeure idéal pour la petite famille.

Mazda CX-5 SkyActiv-D (Diesel), trois quarts avant
Mazda CX-5 SkyActiv-D (Diesel), trois quarts avant | Photo : Mazda

La cabine est spacieuse à l’avant et les sièges en cuir sont aussi de belle facture. L’habitacle propose des garnitures en bois véritable et une grande liste de caractéristiques de série. Vous avez même droit à un afficheur tête-haute. Vous avez vraiment l’impression d’être dans un modèle haut de gamme, car, en vérité, c’est le cas avec un prix qui est presque aussi élevé que celui de certains concurrents allemands de même format.

Voir aussi notre Essai du Mazda CX-5 Signature 2019

Conclusion
Ce Mazda CX-5 Diesel est trop cher pour être intéressant. Il faudrait mettre le reste des stocks de ces moteurs Diesel sous le capot de versions plus abordables, question de ne pas faire grimper le prix à 47 000 $ et s’organiser pour l’offrir à 35 000 $. C’est sans doute la seule manière d’écouler ces mécaniques qui ont perdu de leur lustre.

On aime

Format pratique
Plaisant à conduire
Moteur Diesel silencieux

On aime moins

Modèle trop dispendieux
Coûts d’entretien trop élevé
Économie de carburant insuffisante

| Photo : Mazda
| Photo : Mazda
| Photo : Mazda
| Photo : Mazda
| Photo : Mazda
Benoit Charette
Benoit Charette
Expert automobile
  • Plus de 30 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 65 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque