Il y a exactement un an plus un jour était publié le premier texte tiré d’un essai à long terme du Niro EV. Cette fois, le Kia cède l’avant-scène à la toute nouvelle Subaru Outback Wilderness à laquelle Auto123 consacrera 6 chroniques. Voyons d’abord d’où il sort, ce Outback…
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Avez-vous remarqué combien de messages publicitaires concernant une automobile braquent les projecteurs sur les nombreuses activités physiques qu’est censée pratiquer la clientèle visée par les experts de la mise en marché ?
À les entendre, nous sommes tous des jardiniers, des kayakistes, des cyclistes, des campeurs. Nous faisons tous du vélo de montage, de la bouette jusqu’aux mollets. Nous ne sommes heureux que lorsqu’on s’endort en forêt sous un ciel étoilé. Les figurants filmés sourient à belles dents, se tapent dans le dos et se félicitent d’avoir échappé au syndrome de la patate de sofa.
Ce discours s’adresse entre autres aux baby-boomers. « Ben non, vous n’êtes pas encore morts, ni au CHSLD, vous êtes capable de bouger, d’avoir du fun ! Mais il vous faut un véhicule adéquat ! »
C’est ici qu’entre en scène la Subaru Outback Wilderness.
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Avant l’an 2000
La première Outback a été vue par le public au Salon de l’auto de New York. En fait, on l’appelait la Legacy Outback et la Legacy Grand Wagon au Japon.
Il s’agissait essentiellement d’une berline Legacy 1994 métamorphosée en familiale à traction intégrale dont on avait élevé le toit et la garde au sol, raffermi la suspension, ajouté des phares antibrouillards, grossi les pneus et plaqué sur la carrosserie deux tons des moulures noires qui donnaient l’impression que le nouveau véhicule se baladait avec une armure. Une idée du designer Olivier Boulay (merci Wikipédia).
C’était du nouveau. Presqu’une primeur mondiale, n’eut été de la Eagle d’American Motors Corporation qui a été la pionnière de 1980 à 1987. Il faut dire que les nouveautés, voire les excentricités, n’ont jamais freiné Subaru. Elle en a presque développé une marque de commerce. Dans l’ordre chronologique, pensez à l’amusant Brat (1971-1981), à l’étrange coupé XT (1985-1991), à la superbe SVX (1991-1996) et au Baja (2003-2006) qui tenta de rallumer le flambeau du Brat.
Pour la première Outback, proposée par une compagnie dont le nom signifie à la fois une constellation d’étoiles (son logo) et l’action de se réunir, les ingénieurs s’exilèrent en Australie pour la tester à fond. Une destination logique puisque Outback désigne dans ce pays une immense région quasiment désertique.
En vie grâce une Outback !
Inspirés par un kangourou ou deux, les gourous du marketing de Subaru dénichèrent le porte-parole idéal : l’acteur australien Paul Hogan, alias Crocodile Dundee. Son charme, son accent et son visage buriné étaient célèbres depuis la sortie des deux premiers films de la franchise (en 1986 et 1988). Dans le 3e opus (2001), il ira jusqu’à se déplacer en Outback.
À l’occasion du premier commercial télé tourné en honneur de la Outback, le texte mis dans la bouche de l’acteur résume bien les prétentions du véhicule. Poursuivi par des méchants installés dans un VUS, c’est un Dundee très relaxe au volant qui déclare à sa passagère non moins détendue : « Ils ne sont pas de taille pour la première familiale utilitaire sport (Sport Utility Wagon) au monde !
Visiblement, les scénaristes se sont accordé la licence de passer sous silence le rôle de défricheuse tenue par la AMC Eagle ci-haut mentionnée.
Toujours est-il que le cool Dundee poursuit sa tirade au sujet du véhicule en précisant à sa compagne que l’Outback « a plus de dégagement pour la tête que le Jeep Cherokee », « une meilleure garde au sol que le Ford Explorer », « plus de stabilité dans les virages qu’un Chevrolet Blazer » et, cerise sur le sundae, « qu’elle se comporte aussi souplement que n’importe quelle berline. »
Ce commercial, le premier d’une amusante série qui coûta quelque 22 millions, s’avéra un succès, faisant vendre près de 20 000 Outback durant les neuf premiers mois de la campagne publicitaire. Paul Hogan, lui-même un vendeur de chars dans une ancienne vie, l’aurait prédit à Subaru : « Vous êtes mieux d’être capable d’en construire beaucoup parce que je vais vous en faire vendre beaucoup ! »
Durant cette première génération (1995 à 1999), Subaru commercialisa aussi une version Outback de la berline Legacy. En fait, la compagnie aimait tellement son idée qu’elle l’étendit aussi à l’Impreza, devenue la Outback Sport en Amérique (jusqu’à sa retraite en 2011).
Et c’est parti mon kiki !
La 2e génération (2000 à 2004) gagna quelques millimètres en longueur et en largeur, elle accueillit un 6-cylindres de 3,0 litres pour seconder le 2,5L, et elle partageait toujours les feux de la rampe entre une familiale et une berline.