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Essai du Toyota 4Runner 2020 : vieille école

Toyota 4Runner 2020 | Photo : B.Charette
Le meilleur taux d'intérêt
Benoit Charette
Bienvenue à 1999, ou presque

Auto123 fait l’essai du Toyota 4Runner 2020.

Le 4Runner a fait ses débuts en 1984 où il n’était à l’époque rien de plus qu’une camionnette avec une boîte fermée en fibre de verre. Cinq générations plus tard, il se conduit encore comme un camion ; d’ailleurs il repose toujours sur un châssis à échelle. Le véhicule a beau avoir beaucoup évolué dans son aménagement, on ne peut en dire autant de la conduite.

Si vous pratiquez sur une base régulière des sorties en mode tout-terrain, vous êtes au bon endroit, c’est dans ce domaine qu’il excelle. Mais, sur la route la conduite demeure encore aléatoire et la tenue de route approximative.

Plusieurs versions
On retrouve les livrées SR5, TRD Off-Road, Limited, Venture et TRD Pro. Chacune met à contribution un moteur V6 de 4 litres qui remonte aux calandres grecques, mais offre l’avantage d’être quasi indestructible. Ce dernier est associé à la dernière transmission automatique à cinq rapports sur le marché et la traction intégrale de série.

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Toyota 4Runner 2020, avant
Toyota 4Runner 2020, avant | Photo : B.Charette

Toutes les variantes sont configurées de façon à recevoir cinq personnes, sauf le Limited qui peut en accueillir sept. Notre modèle d’essai était une version Off-Road et comme tous les 4Runner, Toyota a ajouté de série en 2020 les applications Apple CarPlay et Android Auto, l’entrée passive sans clef, deux zones pour la climatisation automatique, un écran d’informations de 4,2 pouces pour le conducteur et deux ports USB pour les passagers arrière.

La suite Toyota Safety Sense P qui vient elle aussi de série propose des feux de croisement automatiques, le régulateur de vitesse adaptatif, la détection de collision avant avec freinage d’urgence automatique, de même que l’alerte des sorties de voie.

Notre modèle Off-Road ajoute la prise d’air sur le capot, le différentiel arrière pouvant être bloqué, le système de conduite multiterrain qui permet au véhicule de ramper pour se sortir d’impasse, la navigation, une suspension signée Kinetic Dynamic, ainsi que des rails de toit noirs pour mettre un surplus de bagages.

Toyota 4Runner 2020, trois quarts arrière
Toyota 4Runner 2020, trois quarts arrière | Photo : B.Charette

Atmosphère d’époque
Prendre place à bord du 4Runner est un peu comme un retour dans le passé, disons au milieu des années 90. L’espace ne pose pas de problème. L’aménagement permet un espace généreux pour quatre adultes avec un enfant dans le milieu en arrière si besoin est. La position de conduite est assez basse et les vitres très haute, ce qui réduit la visibilité.

À défaut d’être moderne, les commandes sont simples et faciles à comprendre. Les sièges du Off-Road sont recouverts de Softex, un faux cuir qui se trouve entre le vinyle et le vrai cuir de la version Limited. L’aménagement des boutons et commandes n’a pas changé depuis des lunes, mais bon, les écrans rétro-éclairés sont faciles à lire.

Toyota 4Runner 2020, intérieur
Toyota 4Runner 2020, intérieur | Photo : Toyota

Une lunette arrière escamotable à commande électrique, très pratique, augmente la circulation de l'air dans la cabine et permet de charger des objets longs tels que quelques 2x4 ou des skis.

Il faut admettre que les plastiques durs abondent, mais ceux-ci ont l’avantage d’être résistants et passeront haut la main l’épreuve du temps. Les sièges arrière divisés en 40/20/40 se rabattent pour créer un espace de chargement généreux avec un plancher plat. Une plate-forme de chargement coulissante en option se retire pour faciliter l'accès aux bagages. Les dossiers des sièges arrière offrent trois ancrages supérieurs.

Toyota 4Runner 2020, deuxième rangée
Toyota 4Runner 2020, deuxième rangée | Photo : Toyota

Maladroit
C’est le premier mot qui vient en tête au moment de la prise en main d’un 4Runner. Sur la route, même en ligne droite, on se voit dans l’obligation d’être vigilant et de corriger la trajectoire. Le véhicule plonge indûment dès que l’on touche les freins et se penche avec excès dans la moindre courbe.

Les vibrations dans la cabine sont constantes et la suspension plus rigide que la moyenne dans notre version Off-Road rebondissait à la moindre imperfection. De plus, la direction est vague et déconnectée de la route.

Le rayon de braquage digne d’un autobus vous donnera quelques maux de têtes si vous stationnez en ville. Dans les virages serrés, le 4Runner a atteint très tôt ses limites. Le système de contrôle de la stabilité intervient rapidement pour empêcher le véhicule de trop déborder. Mais, malgré tous ces défauts, il se moque des nids-de-poule et seulement pour cette raison, il mérite considération.

Toyota 4Runner 2020, hors route
Toyota 4Runner 2020, hors route | Photo : Toyota

Naturellement, si vous avez des terrains inhospitaliers à affronter, le 4Runner est dans son monde. La garde au sol est généreuse et les plaques de protection sous la carrosserie sont de série.

Notre version Off-Road spécialement préparée pour le hors route n’a pour seul équivalent qu’un Jeep Wrangler. Avec son différentiel autobloquant, sa gamme basse, des modes de conduite hors route, vous êtes vraiment prêt pour faire face à n’importe quoi.

Le moteur V6 de 4,0 litres est puissant, mais gourmand et vétuste. Il vous sera difficile de faire moins que 14 à 15 litres aux 100 km de moyenne. En revanche, les 270 chevaux ne vous laisseront pas tomber et la fiabilité de cette vieille mécanique est légendaire. Comme bien des VUS de cette gamme, vous pouvez compter sur une capacité de remorquage de 5000 livres.

Toyota 4Runner 2020, profil
Toyota 4Runner 2020, profil | Photo : Toyota

Les nostalgiques vont sourire en voyant le système à quatre roues motrices à temps partiel qui dispose d'une gamme basse de vitesses et de fonctions de démarrage en côte et de descente. Le passage de 2 à 4 roues motrices se fait encore à la main via une boîte de commande en passant par le neutre avant de transférer, comme il y a 30 ans. Vieille école, comme je vous le disais…

Toyota 4Runner 2020, commande pour système 4RM
Toyota 4Runner 2020, commande pour système 4RM | Photo : Toyota

Conclusion
Le 4Runner de Toyota est un vestige d’une autre époque, le dernier des Mohicans. On doit garder cela en tête au moment d’en faire l’acquisition, mais c’est aussi cela qui fait son charme. Cela dit, il va vous rendre de fiers services et si vous êtes de ceux ou celles qui gardent des véhicules à long et très long terme, il sera votre ami pour longtemps.

Soyez avertis que le 4Runner est aussi très prisé par le crime organisé et souvent expédié en Afrique par des voleurs, car il demande peu ou pas d’entretien. Alors, il est préférable de bien le protéger et de préférence de le garder à l’abri des regards aussi souvent que possible. Vous ne voulez pas perdre plus de 50 000 $ d’investissement.

Toyota 4Runner 2020, trois quarts avant
Toyota 4Runner 2020, trois quarts avant | Photo : B.Charette

On aime

Grande fiabilité
Excellent véhicule hors route
Avale les nids-de-poule avec aisance

On aime moins

Direction imprécise
Roulis imposant en courbe
Moteur V6 gourmand

La concurrence principale

Dodge Durango
Ford Explorer
Jeep Grand Cherokee

Toyota 4Runner 2020, en montagne
Toyota 4Runner 2020, en montagne | Photo : Toyota
Benoit Charette
Benoit Charette
Expert automobile
  • Plus de 30 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 65 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque