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Jacques Villeneuve sur la sellette

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Le meilleur taux d'intérêt
Khatir Soltani
La saison 2005 de la Formule Un fait partie des plus imprévisibles de l'histoire
Ce que Sauber a dit a bien du sens. Pourquoi vouloir la tête de Jacques à
Pourquoi vouloir la tête de Jacques à un tel point? (Photo: Sauber Petronas)
un tel point? Si certains membres de la presse soutiennent qu'il est bien en deçà des attentes pour un ancien champion du monde, Villeneuve n'est certes pas le seul pilote à décevoir.

Quelques exemples viennent immédiatement à l'esprit, notamment le frère cadet de Michael Schumacher, Ralf. Bien qu'il soit en quatrième position au classement (à égalité avec David Coulthard de l'écurie Red Bull), il n'a jamais surclassé en 2005 son coéquipier chez Toyota, Jarno Trulli, autant en qualification qu'en course. Personne ne réclame son départ, en dépit des longues heures d'essais dont il bénéficie pour développer la TF105 -- un
Villeneuve n'est certes pas le seul pilote à ne pas répondre aux attentes. Par surcroît, les autres ne se sont pas absentés de la compétition pendant un an. (Photo: Sauber Petronas)
luxe que Villeneuve n'a pas.

Qu'en est-il de Juan Pablo Montoya? Il devance peut-être d'un point son coéquipier chez McLaren-Mercedes, Kimi Raikkonen, mais le Finlandais a toujours mieux performé malgré ses malchances. Montoya est également un ancien champion de la série Champ Car et des 500 Milles d'Indianapolis; son talent ne fait pas de doute. Pourquoi personne n'exige qu'on le remplace à cause de ses résultats en deçà des attentes?

De même, Mark Webber est-il bombardé de questions pour ne pas avoir encore récolté un podium cette saison? Et que dire de son coéquipier chez Williams-BMW, Nick Heidfeld? Ici, c'est tout le contraire qui se produit : les
Tous les esprits dotés d'intelligence savent que ce n'est pas de la faute de Jacques s'il ne roule pas aussi vite que son coéquipier. (Photo: Sauber Petronas)
deux sont acclamés parce qu'ils poussent à fond une voiture (la FW27) qui est loin d'être parfaite, obtenant des résultats supérieurs à ce que leur machine serait censée permettre. N'empêche que le fait d'être devancé par le vieillot David Coulthard de la jeune écurie Red Bull (qui en plus roule avec un bolide dérivé de la très décevante Jaguar R5 2004) n'a pas dû faire sourire bien des gens dans le paddock de Williams, malgré une cinquième place. Webber n'a pas terminé en Malaisie parce qu'un autre pilote l'a poussé hors de la piste, tandis que Heidfeld est responsable du seul podium de l'écurie anglaise en 2005. L'inverse s'est produit au Bahrein, où Heidfeld a abandonné et Webber a fini en sixième position. Pas mauvais, mais on s'attend à plus de Williams.

La situation de Villeneuve est ironique en ce sens que tous les esprits dotés d'intelligence savent que ce n'est pas de sa faute s'il ne roule pas
Malgré les nombreux essais de Massa et l'avantage d'être le pilote numéro un de Sauber, son temps était marginalement plus rapide que celui de Jacques. (Photo: Sauber Petronas)
aussi vite que son coéquipier, du moins pas totalement. Il faut d'abord et avant tout regarder les temps de Massa. Jacques n'est pas si loin derrière, et ce, au volant d'une C24 qui a été réglée en premier lieu pour le pilote brésilien. Si Massa était meilleur de quelques secondes dans les qualifications ou de plusieurs positions dans les courses, les critiques de Jacques auraient alors raison de se plaindre. Or, la position de Jacques par rapport à celle de Massa est semblable à l'écart observé chez les autres écuries.

En faisant abstraction du Grand Prix d'Australie, où la pluie torrentielle a provoqué un classement final des plus improbable, aidant Jacques dans les qualifications mais venant le hanter lors de la course du dimanche, je crois qu'une analyse rapide des épreuves de Malaisie et du Bahrein permettra d'illustrer ce que j'avance.
Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada